Deux hommes battent la semelle devant la gare, le front soucieux, le teint blême. Nerveusement, ils guettent l'arrivée d'un autobus. Son retard les met en sueur.
Dans l'autobus, Gérard était perdu dans ses pensées quand un petit bruit régulier éveille son attention. Non loin. Une montre- bracelet, sans doute... avec avertisseur, pour un réveil discret. D'autres passagers autour de lui se trémoussent, ils cherchent la cause du bruit insolite, fixent Gérard des yeux et le pressent d'arrêter la sonnerie intempestive. Mais il ne porte pas de montre. Il se retourne, il fouille les environs du regard, se penche, tend l'oreille.
Devant la gare, les deux hommes enfoncent sur leurs yeux leurs chapeaux ornés d'une tresse au lieu de ruban. Ils transmettent maintenant sans en avoir l'air un message-radio. Mais personne ne répond à leur appel. Le sort des passagers repose donc désormais entre leurs mains. Appuieront-ils sur le bouton?
Dans l'autobus, Gérard a découvert sous son siège un paquet. Les voisins se penchent avec lui pour tenter de l'ouvrir. D'autres se précipitent vers la sortie mais l'autobus a dû donner un coup de frein qui leur a fait perdre pied. Ils s'écrasent les uns sur les autres. La panique s'empare de tout le monde. On se piétine.
Gérard est plutôt déconcerté par sa découverte. Il tente de garder son calme. Il regarde l'engin suspect, cherche une ouverture, un mécanisme, n'y comprend rien, lorsque, brutalement...
«Un autobus de la ligne S explose: dix morts!» clameront les petits vendeurs de journaux.
La caractéristique du genre thriller est de créer progressivement l'angoisse d'une catastrophe possible, qu'elle survienne ou non. Le procédé consiste à faire progresser l'action lentement, à ne dévoiler que petit à petit les éléments de l'intrigue. A.R.
Procédés utilisés ci-dessus (repérez-les et vérifiez en cliquant sur le lien).
Copyright © 2000 C.A.F.É.