Un bus.
Dans la sinuosité
de son trajet, il sait
la ville.
C'est aussi
quelque chose qui s'arrête,
un bus.
Si quelqu'un descend,
il le fait tard.
On peut prendre sa place.
Et le siège vide
appelle.
C'est ainsi
quand le siège attend.
Là,
les mains se reposent.
Plus tard,
c'est la gare.
Devant la place,
l'espace pourrait
être habité.
Mais l'échancrure
serait là.
Les poèmes de Guillevic se donnent toujours dans une remarquable économie de mots, dans une rigoureuse épuration. Le style est elliptique, abrégé, incisif, indissociable d'un regard très particulier, porté de préférence sur des choses, des objets. On a l'impression que le poète fait le vide autour d'eux afin de parer à leur faculté de se dérober au regard. De là l'importance accordée, dans notre variante, au siège vide. Il fallait que le récit de Queneau ne soit pas rendu dans son ensemble. L'écriture de Guillevic ne se prête pas à une action. Son lien avec Queneau ne peut être qu'allusif.
G.L.
Procédés utilisés ci-dessus (repérez-les et vérifiez en cliquant sur le lien).
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