C'est à Paris, au milieu de la foule qui piétine, fatiguée de se frayer des chemins. Les fenêtres de l'autobus ouvrent sur la même scène.
Un homme est assis tout droit, les yeux fermés, sur la banquette arrière. Un type au cou long, au chapeau à cordon attend d'être arrivé à destination. Il est assis là, tout raide, tout digne, tout sûr de lui et des autres, solidement installé dans son petit univers. Il sait que dans quelques minutes il va descendre gare Saint-Lazare et parler de bouton.
Un passager à chapeau descend, attend devant la gare son camarade. Son visage est immobile, il a l'air de ne penser à rien. Il sait que bientôt il sera temps de converser et de parler de bouton.
Les groupes syntaxiques sont courts, ce qui crée un effet d'essouflement, comme si le narrateur était épuisé devant la «réalité».
Le passager donne l'impression que sa vie est une éternelle agression.
Ainsi, avec des phrases de Sarraute (en italique), on a métaphrasé Queneau. Mais comment a-t-on pu aboutir à quelque chose d'aussi durassien? L.B.
Procédés utilisés ci-dessus (repérez-les et vérifiez en cliquant sur le lien).
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