Vous montez dans l'autobus et vous faites poinçonner trois tickets. On vous malmène. On vous écrase. Vous finissez par interpeller votre voisin avec aigreur. Il ne s'agit pas de vous laisser marcher indéfiniment sur les pieds, tout de même. Ce n'est pas parce que votre costume est à la mode d'avant-hier et que la proéminence de votre pomme d'Adam attire les regards que vous devez subir la grossièreté du premier venu! Mais vous vous sentez fatigué. Un siège libre se présente et vous courez vous y asseoir.
Deux heures plus tard, vous êtes devant la sortie de la gare. Vous attendez quelqu'un, c'est sûr. Dans quelques minutes, elle sera là... Votre amie de Rome. Vous n'êtes plus aussi sûr de vous, tout à coup. Sera-t-elle heureuse d'être à Paris, d'être venue, d'être ici avec vous? Vous imaginiez ce séjour comme le début d'un grand bonheur mais la réalité de l'événement vous heurte et réduit à rien toute votre assurance. Un bouton mal placé ridiculise votre mise.
Le texte se base essentiellement sur un emploi de la deuxième personne du pluriel («vous» de politesse) qu'a rendu célèbre Michel Butor dans un roman «nouveau»: LA MODIFICATION. J.M.
Procédés utilisés ci-dessus (repérez-les et vérifiez en cliquant sur le lien).
Copyright © 2000 C.A.F.É.