J'ai rêvé d'un chemin que nous suivions tous deux,
O ma mie, et tes yeux dans la ville anonyme
Recréaient à ta guise un espace amoureux
Où se réverbéraient nos gestes et nos mimes.
Nous traversions ensemble en secret la cité,
Et le soleil forain porté aux devantures
Empourprait l'heure exquise et tout en majesté,
Baignait les alentours d'étranges mordorures.
Mais le rêve est mensonge, et je suis, ô ma mie,
Seul dans un autobus miteux de la ligne S,
Tenaillé par les plaies de ma xénophobie
En face d'un blanc-bec comme moi sans gonzesse.
Variante romantique aux deux sens du mot, d'où le thème amoureux et l'alexandrin ainsi que la disposition en trois strophes égales. Mais la lune de miel est un rêve. La réalité est désagréable: le blanc-bec au lieu d'une amoureuse; la xénophobie au lieu d'une liaison. G.L.
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