C'est en vain qu'étouffé dans la cage à volaille
Qui transporte, à midi, des cols blancs écoeurés
Suant sous le soleil (où voulez-vous qu'on aille?)
Un adonis se plaint qu'on lui broya les pieds...
Son couvre-chef, brandi, échappait à leur prise.
Il avait, pour cordon, lacet de cuir tressé.
A l'arrêt, ondulant, vers une place assise,
Il s'insinue près d'un avorton mammelé.
Le soleil déclinait sur la gare Saint-Lazare,
Qu'ils étaient encore-là, Pyrame et son Thisbé.
L'un, rond et court, tendait un instrument bizarre
Vers le cou dégarni de l'autre, mal boutonné.
La variante est en alexandrins classiques aux rimes croisées. L'univers culturel aussi est classique (Adonis, Pyrame). La syntaxe de même (phrase ample, d'allure périodique, passé simple).
Sur ces aspects conservateurs tranchent des contenus d'aspect trivial (volailles, cordon, gare, détails physiques et moraux) qui rappellent le burlesque de Scarron dans LE ROMAN COMIQUE ou celui de Marivaux dans le TÉLÉMAQUE TRAVESTI.
La parodie classique est sensible aussi à l'attaque des strophes 1 et 3: «C'est en vain...» (Boileau, ART POÉTIQUE) et «Le soleil déclinait...» (Hugo).
Procédés utilisés ci-dessus (repérez-les et vérifiez en cliquant sur le lien).
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