Le Fou bretonne

Oyez, gens du château! Le Fou a retrouvé
près sa harpe celtique en sa malle enchantée
poème très ancien qu'il récita naguère
durant fête au château du comte de Comper.
Est poème breton: s'il plaît à l'assemblée,
le Fou le traduira après la récitée.
Voici donc ce poème qu'on dit du grand Merlin:

En amzer ma dan barzh er bed,
Me a oa gant an holl enoret
Dioc'htu ma'z aen 'barzh ar sal,
E klevet an holl a youc'hal!
Dioc'htu ma kane va zelen
Koueze diouzh ar gwez qour melen
Rouéed ar vro am c'hare,
Rouéed all holl am douje
An dudigou paour lavare
- Kan, Merzhin, kan, e pep mare
Lare eure ar vretoned
- Kan, Merzhin, An traou da sonet!

Du temps où j'étais barde dans le monde,
J'étais honoré de tous
Dès mon entrée dans les palais
La foule m'acclamait
Sitôt que ma harpe chantait
Des arbres l'or jaune tombait
Les rois du pays m'aimaient
Les rois étranger me craignaient
Les petits gens pauvres disaient:
- Chante, Merlin, chante toujours
Les bretons disaient:
- Chante, Merlin, les choses à venir.

Merlin était, dit-on, grand maître des trois arts:
d'abord le pousse-aux-rêves ou Suantraidhe,
ensuite, pousse-aux-larmes, est le Goltraidhe,
enfin le pousse-aux-rires ou Geantraidhe.
Et votre pauvre Fou? Il joue avec sa harpe
en rêvant à Bretagne, Merlin et Vivianne...
... ha me'glevan ar viniou hag an telennou ...

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