L'arrivée du Fou au Château d'A
Nobles habitants de ce superbe château, oyez!
Votre auguste assemblée a daigné ouvrir l'huis à mon humble personnage.
Sonnez trompettes, roulez tambours!
Le Fou est entré dans la cour!
D'insolences, rires, chants et grimaces illuminerai vos nobles visages.
Pitre, jongleur, acrobate et rimailleur,
Votre humble Fou ne pouvait être ailleurs!
Son Altesse Princière me pardonnera de n'être jamais sage:
Sonnez trempettes, roulez bon tours,
Prince des rimes, singes et troubadours,
Voici le Fou, bonjour!
Salutations à la noble assemblée
Belles d'âmes et gens qui cirent,
Souffrez que le Fou, un à une, une à un, vous salue!
- Noble château aux belles pierres où fleurit monanarchie sans rivale,
Je te salue, toi qui de perles fut bâti pour les doux ris d'une altesse.
- Digne préceptrice d'une aussi digne princesse,
Souffrez qu'à vos doux pieds mes tendres hommages j'étale.
- PAX qui n'avez encor pris fonction,
Permettez que l'on s'inquiète de voir si peu d'action.
- Ah, Sidhe, que l'or hydrique qui dit sous les métaux
Vous bénisse pour avoir construit tout ce château!
- Au Fou Son Altesse Princière
Pardonnera rappel d'enchantement vulgaire,
Qu'il dut utiliser naguère
Pour transformer en fée une gentille sorcière.
- Au jardinier dans le jardin et à la jardinière:
N'écoutez pas le Fou, amis, il est pris de folie!
- Fier et alezan, Ô noble destrier qui lorgnez leur parterre,
Acceptez de ce Fou quelques brins d'encolie.
- Un maitre faux connier! Mais saviez-vous, messire,
Que vous en écoutez un vrai? À ce que j'ouïs dire...
- Grand mage sorcier que je viens saluer,
Vois-je en vos yeux tournés vers son altesse
Quelque chose de plus grand que la pure sagesse?
Pardonnez à ce Fou sa langue déliée...
- Ce n'est châle où qu'on naît table, il vous faudra beau sire
Choisir un jour le titre qui me vous fera rire!
Et quel est ce château qu'au loin vous bâtissez?
Est-ce simple donjon ou bien poste poney?
- Merveilleux maître brasseur! Que déjà d'amitié
Pour votre noble art et vous je me sens déborder!
- Un miroir! Et caché derrière, un Fou?
Qui m'imite et me ressemble?
Mais que fais-tu là, drôle?
Qui t'as permis ainsi de me voler mon rôle?
Mon reflet? Ah! C'est la glace il me semble...
Ne suis en ce château qu'une image et son Fou.
- Un moineau vice sans ses lulles? Un chat pelain sans sa pelle?
Mais non, voyons! Ce jouvencel en bure est apprenti sourcier!
Cette branche en sa dextre, n'est-ce pas coudrier?
Bel ami donc, comment veux-tu que l'on t'appelle?
- Enlumineur de pellicule, messire, quel beau métier vous pratiquez!
Qu'il vous a fallu de patience pour ainsi chatoyer!
- Que vois-je? Un dragon? Qu'il est beau!
Enflammez-vous les coeurs, sire Kriwi, d'un geste de la bouche,
Comme je fais des mots?
Et même sous la douche...
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