Module 15. Force du plan. 36 interactions. 18 QCM.

À quel moment faire un plan.
Après l'inventio, recherche des idées, passe-t-on aussitôt à l'elocutio, rédaction du texte (premier jet)? Que place Cicéron entre ces deux étapes de l'art oratoire?
1 La description.
2 Les objections.
3 L'introduction.
4 (Autre chose)
Réaction 1


Diviser - c'était le troisième point de l'introduction d'une dissert - n'est pas autre chose que faire un plan. Mais déjà la recherche ne requérait-elle pas un plan? Et l'ordre des fiches n'en est-il pas un autre? Ou bien ces trois étapes, recherche, classement des fiches, dissertation ne font-elles qu'approfondir toujours le même plan?
Placer dans un ordre séquentiel les étapes suivantes de la composition d'un discours ou d'une étude. a Définir les termes essentiels. b Décrire les objets, etc. c Trouver des objections. d Faire une nomenclature (rassembler la terminologie spécifique au domaine). e Mettre en scène des protagonistes.
1 d a c b e
2 a d e c b
3 b d c e a
4 e a b c d
Réaction 2


Tout plan dispose, dans un ensemble, une série de points successifs, qui sont comme les étapes d'une démarche. Il y a donc, en réalité, autant de plans que de démarches distinctes... Nous abordons nos lectures dans un certain ordre (ou désordre qui s'ordonne progressivement). Nous trions nos fiches doc dans un ordre logique qui s'échafaude et se ramifie lui aussi. Et il y a un ordre expositif, celui de la dissertation, qui dépend plus de la conviction à faire naître sur dans un espace vierge qui est la conscience ouverte d'un lecteur moyen (fantasmé par nous comme par lui) que de la matière elle-même, qu'on n'en finirait plus de détailler du début à la fin.

Le plan dont il sera question ici et qui a de la force est justement ce dernier. Il est psychologique car il est centré sur un lecteur. Ce lecteur est comme la page blanche ouverte devant nous : un lecteur imaginaire, en lequel communient et se rejoindront auteur et lecteurs réels.

Ce lecteur imaginé veut se faire convaincre, emporter. Il faut qu'il se sente pris en compte dès le départ, que ses attentes trouvent satisfaction voire dépassement. Des idées mais aussi des objets, des lieux, des situations, de la littérature, une personne, une ouverture au monde entier!
Parmi les étapes aristotéliciennes de préparation à la prise de parole en public, où placer la description d'un objet, d'un endroit, d'une situation (économique, familiale, juridique), d'un caractère... (Rappelons que la description consiste à faire voir ce dont on parle et non à documenter une question.)
1 Dans la dispositio (plan).
2 Dans l'elocutio (rédaction).
3 Dans l'inventio (recherche des idées).
4 (Selon le contexte)
Réaction 3


Quatre types de plan de rédaction.
Vous écrivez sur le droit à l'avortement. Deux courants d'opinion inverses s'affrontent sur le sujet. Vous-même n'avez pas pris position. Quel type de plan vous semble alors le plus adéquat?
1 Le plan informatif (problème - causes - conséquences).
2 Le plan comparatif (avantages et inconvénients).
3 Le plan dialectique (thèse - antithèse - synthèse).
4 Le plan persuasif (concessions décroissantes - arguments croissants).
Réaction 4


Tout type de plan en vaut-il un autre? Y a-t-il des critères de convenance? Le choix est-il lié au sujet?
Réaction 5


Le choix dépend du nombre d'actants en présence. Le plan informatif présente un problème sous un seul angle. Le plan comparatif évalue deux solutions ou positions opposées, attestées dans la documentation. Le plan dialectique offre en plus une synthèse nouvelle. C'est la dissertation. Le plan persuasif, qui va être expliqué plus longuement dans ce chapitre car il passe de la dissertation à l'oeuvre littéraire, est un plan qui tient compte avant tout de l'auditoire.

La progression d'un type de plan aux suivants est nette et elle dépend du nombre d'intervenants, plus exactement de rôles énonciatifs. Le développement littéraire est le plus riche et le plus naturel car il permet de recréer une situation réelle sur le mode de la représentation (personnes, mise en scène, dialogues...) Il permet les outrances, le tragique, le poétique, le visuel, le geste, le rythme...

Commençons par le plus simple. Comment développeriez-vous si vous optez pour un plan de type simplement informatif, pour un exposé sur la crise du pétrole ou la faim dans le monde?
Réaction 6


Le plan informatif, c'est souvent : «problème -- causes -- conséquences». Les trois parties sont donc : 1. Description d'un problème (détails, noms, chiffres, dates). 2. Exploration des causes (possibilités, citations, opinions, références). 3. Évaluation des conséquences (aggravation, ou améliorations à espérer en prenant certaines décisions). Exemple.
Problème : Trop de stations de ski au Québec. Dix mille chambres, occupées à 28%.
Cause: On a surévalué le taux de progression des skieurs parce qu'il avait été de 10% environ de 1966 à 1969, alors que, par la suite, l'achalandage a diminué.
Conséquence: Déficit de 70 millions en 75, subventions d'urgence du Gouvernement provincial. Solution proposée: ouvrir les stations à des touristes non skieurs.


Ce plan est celui d'un exposé très proche de la première phase de documentation.

Comment développer quand on opte pour un plan de type comparatif?
Réaction 7


Le plan comparatif, c'est souvent : «avantages et inconvénients de deux positions opposées». On examine respectivement deux positions et on fait son choix motivé d'après le pour et le contre. Les trois parties sont donc : 1. Première position (tenants et aboutissants). 2.Deuxième position. 3. Discussion.

Ce plan correspond à une phase d'exploration approfondie et d'analyse de la documentation. Des tendances divergentes sont décelées. Les arguments respectifs sont évalués. La limite du plan est qu'on se contente de se rallier à l'une ou à l'autre des positions. Exemple.
1. Le pommier standard met dix ans avant de produire pendant 40 ans et la récolte se fait avec des échelles.
2. Le pommier nain est limité à dix pieds de haut et produit après quatre ans, pendant dix ans.
3. Moins de main d'oeuvre pour la récolte et revenu plus rapide sont deux avantages commerciaux importants.


Comment développer quand on opte pour un plan de type dialectique?
Réaction 8


Le plan dialectique est : «thèse -- antithèse -- synthèse». Il est aussi en trois temps mais les arguments de la thèse et de l'antithèse sont présentés en même temps que celles-ci et avec leurs preuves. Ensuite, loin de se rallier à l'une des positions, on en introduit une troisième, la synthèse, position nouvelle recueillant le plus d'avantages possible.

Ce plan correspond à un état parachevé de la documentation, dont l'analyse permet de jeter les bases d'une voie nouvelle. La recherche ici entraîne plus loin que ce qui se trouvait acquis. Exemple.
Alceste, dans le Misanthrope de Molière, est poussé malgré lui à s'attacher à Célimène, la coquette. «C'est pour mes péchés que je vous aime ainsi» s'exclame-t-il (un châtiment du ciel).
L'amour qui n'est pas libre est-il encore de l'amour? Disons que oui . Mais, à ce compte-là, la jalousie est aussi une preuve sinon une forme d'amour. Peut-on laisser coexister jalousie et liberté dans le couple, non. Il est impossible de rejeter toute jalousie, ou toute liberté. Il faut donc trouver une troisième issue: le respect de l'autre et de soi, dans les limites propres à chacun. (Thèse - antithèse - synthèse.)


Comment développer quand on opte pour un plan de type persuasif?
Réaction 9


Le plan persuasif est graduel. On ne se contente pas d'argumenter vers une troisième voie mais on introduit, en fait, un quatrième actant : l'auditoire (qui a toujours le dernier mot, en somme). Le ton reste objectif et la discussion minutieuse, mais le plan épouse les préventions probables du jury inconnu que constitueront les lecteurs. Ce qui est disposé graduellement n'est plus seulement des faits, ou des intérêts, ou des prises de positions, mais des arguments. On part des objections les plus fortes et aboutit aux arguments les plus favorables.

On donne donc d'abord les arguments les plus forts (aux yeux du lecteur) des antagonistes (qui parfois s'anéantissent réciproquement). La troisième voie éventuelle apparaît par des arguments dont la valeur, initialement sans poids, croît à mesure que celle des autres décroît. La conclusion se fait sur l'argument le plus fort de la position personnelle, qui reste peu décrite, voire non déclarée (pour que le lecteur la découvre peu à peu par lui-même et la fasse sienne). Exemple.
La pharmacopée moderne, dans sa lutte contre le rhume, déploie des moyens considérables. Elle parvient à en diminuer les symptômes (écoulement nasal, fièvre, toux). Toutefois, l'évolution de la maladie n'est pas entravée. Un médecin chinois du XVIIe siècle, Wu-Kin-Tong, a mis au point un médicament pour le rhume. Le Yin Chiao contient, comme les médicaments modernes, des décongestants et des anti-infectieux, mais aussi diverses plantes, de l'extrait d'un poisson rare et de la corne d'antilope en poudre. Bien qu'on ignore comment il peut agir, il semble, suivant notre expérience, que ce soit de façon irréversible. L'état du malade s'améliore. La durée de la cure est réduite.


Dans quelle circonstance le plan persuasif est-il intéressant?
Réaction 10




Dans la vie réelle, en toute circonstance, dans la mesure où l'on doit convaincre. Ce plan parachève la démarche intellectuelle. Non seulement on a trouvé des solutions mais on arrive à modifier les convictions de l'auditoire. Même en littérature, il convient car il se prête à des affabulations théâtrales ou romanesques.

Comment remplir les parties d'un plan persuasif? Le mieux est-il de partir de la dissertation semi-rédigée?
Réaction 11


Il s'agit de présenter les arguments dans un ordre entrecroisé de persuasion croissante. Nommer les antagonistes et les faire dialoguer serait le moyen le plus simple d'effectuer ce déroulement, mais cela ne veut pas dire que l'oeuvre à entreprendre soit nécessairement théâtrale. Il y a place pour des personnages et des dialogues dans différents genres (conversation, conte, bergerie, roman psychologique, épistolaire, nouvelle, entrevue, panel). Si la dissert a déjà un plan persuasif, celui-ci peut devenir l'épine dorsale d'une oeuvre avec personnages. Mais comme il s'agit de les faire parler, avoir un plan ne suffit pas. Il faut revenir aux sources, à ses fiches de lecture.

Le contenu des parties.

C'est le contenu d'une fiche qui permet de lui trouver une place. Mais ce contenu est seulement un point de départ. Avant de remplir les parties du plan avec des fiches, il faut leur trouver un emploi, une fonction, et comme ce sont pour la plupart des fiches factuelles, il s'agit de se demander de quoi elle peuvent bien être la preuve, et par quel argument.

Revoir ses fiches une à une, réunir celles qui servent à un même antagoniste, mettre noir sur blanc l'argument qui l'attache à sa visée (sur une fiche synthèse ou un papillon) sont des opérations qui préparent, facilitent et concrétisent d'avance le plan.
«Les Scandinaves aiment la lecture». Tel est le contenu d'une de vos fiches documentaires. C'est une "généralité". Où pourrait-elle trouver sa place?
1 En conclusion.
2 Comme preuve dans le développement.
3 Au tout début de l'introduction.
4 (Autre chose)
Réaction 12


Les généralités ont leur place au tout début (centrer l'attention) et à la toute fin (élargir les perspectives). Démontrées, elles peuvent servir de majeure à une déduction, dans le développement.
Au congrès des jeunes démocrates, vous voulez introduire des propositions constructives et vous avez commencé par brosser un sombre tableau de l'indifférence générale. Vous cherchez une transition. Dans quel ordre placeriez- vous les phrases suivantes? A C'est notre avenir de jeunes qui est en danger. A nous de réagir et de prendre les devants. B Pour réveiller l'opinion publique, voici les principales propositions d'un programme nouveau. C Qu'arrivera-t-il si notre société se contente de vivre au jour le jour? D Pourtant, autour de nous, il ne manque pas d'exemples de sociétés qui se préoccupent de préparer leur avenir.
1 A B C D
2 C D A B
3 D C B A
4 (Autre chose)
Réaction 13


Autre fiche doc. à placer dans son texte selon sa fonction.
Vous écrivez dans une revue militaire. Une de vos fiches mentionne que les accords NORAD sont arrivés à échéance et que le Canada hésite à les proroger parce qu'il n'obtient pas de garantie pour la possibilité d'un désengagement en cas de "guerre des étoiles". Il faut mentionner, à ce sujet, qu'il y a une divergence de points de vue entre le Pentagone et la Maison Blanche. Quel rôle pensez-vous devoir faire jouer à cette divergence dans votre développement? Où placer cette fiche?
1 Au début du développement en tant que position antagoniste initiale.
2 Dans la suite du développement en tant que deuxième position antagoniste.
3 Å la fin du développement en tant que réfutation de l'excellence de ces accords.
4 Mieux vaut lui faire jouer un rôle de cause et la placer après l'exposé du problème.
Réaction 14


Les transitions d'une phrase à l'autre doivent aussi pouvoir se faire assez logiquement.
Un scientifique fait une communication lors d'un colloque sur l'écologie. "Comment se chauffer au soleil toute l'année: voilà, Mesdames et Messieurs, le sujet de mon exposé." Quel type de transition conviendrait le mieux pour convaincre l'auditoire du sérieux de son étude?
1 Il y a actuellement autour des grands types d'énergie une confrontation dont l'ampleur nous entraînerait trop loin. Mais l'échangeur hélicoïdal, lui..
2 Les avantages de l'énergie solaire par rapport aux sources classiques comme le pétrole, l'électricité et le charbon sont incontestables. Ce sont...
3 Laissant de côté l'aspect, brûlant d'actualité, des avantages de l'énergie solaire, entrons dans le vif du sujet: l'échangeur hélicoïdal.
4 C'est à la demande du Président de l'Association internationale pour l'écologie que nous avons le plaisir de présenter aujourd'hui un aperçu de...
Réaction 15


La disposition des groupes syntaxique obéit à une logique du mouvement, du déroulement des concepts. Il faut les agencer.
Début d'une communication scientifique. L'application de l'informatique à l'enseignement soulève de grandes questions qui découlent, les unes des changements dans la société, les autres du milieu scolaire. Je ne tenterai pas de ________.
1 répondre à ces questions mais seulement de les poser.
2 fournir des réponses mais seulement de poser des questions.
3 (N'importe)
4 (Autre chose)
Réaction 16


Dans un plan persuasif, ce sera les arguments qui devront se placer dans un certain ordre.

Séquence argumentative.

Les meneurs de jeu des entrevues politisées, à la télé ou à la radio, ont des tactiques qui sont devenues des pratiques. Les interviewés parfois s'indignent des attaques initiales très radicales. Ils ne savent pas que c'est de bonne guerre de placer au début une objection (cela garde les propos euphorisants pour la fin), et la plus forte de préférence, ou plutôt celle à laquelle pourrait penser la plus grande partie de l'auditoire.
Vous faites une conférence sur les oiseaux de mer. Vous parlez de leur habitat, de leur comportement, de leur morphologie, de leurs espèces. Dans quel ordre aborder ces quatre sujets, si l'on conclut par un vigoureux plaidoyer contre la construction d'une digue au bord du fleuve?
1 Morphologie, espèces, comportement, habitat.
2 Comportement, espèces, morphologie, habitat.
3 Habitat, comportement, espèces, morphologie.
4 Espèces, morphologie, habitat, comportement.
Réaction 17


On voit que c'est par la fin qu'on rebâtit une séquence. Il suffirait de changer d'auditoire pour que la conclusion ne soit plus la même et que tout le plan soit à refaire.

Si l'on s'adresse à des amis de la nature, on parlera de morphologie, espèces, habitat, comportement, de façon à conclure sur les observations possibles. L'ordre inverse: habitat, comportement, espèces, morphologie sera utile pour un exposé plus scientifique, où l'on veut conclure sur les caractères fondamentaux d'un type d'oiseaux. On touche ici l'importance du plan, puisque ce sont les mêmes arguments qui débouchent sur des conclusions diverses, suivant qu'ils sont parcourus dans un sens ou dans l'autre.
Est-il approprié d'entamer une discussion, non sur les points faibles de l'adversaire mais au contraire là où il semble le plus avoir raison?
1 Oui, car c'est une preuve d'audace et de confiance en soi qu'on offre ainsi au public.
2 Oui car c'est une ruse. Il abattra ses atouts. On pourra ensuite s'étendre sur les autres points.
3 Cela dépend. On peut le faire si on a de quoi réfuter ses arguments.
4 Cela dépend. On peut toujours accumuler les petites objections (ergoterie).
Réaction 18


Et dans une narration, y a-t-il un enchaînement?

Plan narratif.

La suite chronologique des événements est-elle essentielle au récit?
Lorsque vous lisez un récit, vous êtes certain d'y trouver ________.
1 un héros, un méchant (anti-héros), une aventure
2 une introduction, un développement, une conclusion
3 des personnages, des péripéties, des idées morales
4 une situation initiale, une situation médiane, une situation finale
Réaction 19


Un récit est-il factuel, purement historique, ou bien peut-il avoir un déroulement significatif?
Réaction 20


Les séquences les plus "historiques" sont rarement dépourvues d'intentions démonstratives. Inversement, tout l'art du romancier est de créer des scènes et des personnages qui représenteront sa conception du réel. Même vous, ici, pourriez transformer votre dissertation en récit. Il y aura lieu d'inventer une séquence d'actions qui lui donnera du corps et prendra une place essentielle dans le texte, en remplacement des idées. Exemple. Vous avez discuté des rites à caractère confessionnel, des objets du culte, qui particularisent le sacré, et vous avez montré que cela introduisait dans les religions quelque chose de mesquin. Or, voici qu'en promenant au petit bonheur la caméra, vous surprenez, dans une ruelle, la séquence suivante.
Un garçonnet de l'école rabbinique s'aperçoit que son lacet est défait. Ce n'est pas celui de sa bottine mais celui d'un bas qui lui monte au-dessus du genou. Il doit remonter la jambe de son pantalon noir, dé-tire-bouchonner son bas, l'étirer jusqu'à recouvrir le genou, tourner alors trois fois le lacet trop long qui a traîné dans la boue, faire un semblant de noeud... Enfin, il se redresse, tout gêné que quelqu'un (et c'est même fixé sur la pellicule!) ait pu observer son désarroi.


On voit que la force argumentative peut se glisser dans une séquence narrative aux personnages bien choisis. La transformation des idées de la dissert en séquence narrative comporte-t-elle certains avantages?
Réaction 21


L'avantage de la narrativisation, du point de vue de la persuasion, est triple. On élargit son public car nombreux sont les amateurs d'histoires. On impose l'issue («Je l'ai vu à la télé donc c'est vrai» ne se dirait pas ouvertement mais... on se laisse influencer, ne fût-ce que parce qu'il y aura là une plate-forme d'échanges partagée). Enfin, on réserve l'interprétation (chacun s'identifie au personnage de son choix, chacun porte sur les autres les jugements de son cru).

La narration est divisée en situations qui sont tout autre chose que des idées mais le texte narratif est subdivisé en alinéas. Peut-on définir un alinéa par son contenu? Pensez-vous qu'il y ait des écrivains plus habiles que les autres dans le découpage de leur texte en alinéas?
Réaction 22


Certains auteurs font des alinéas de plusieurs pages; d'autres de quelques lignes. Parler d'une idée par paragraphe est évidemment assez vague. On parle déjà d'idées pour définir le découpage en phrases, voire en mots (sémantiques). Il faudrait préciser...
Vallès trouve un emploi dans une mairie. Un paragraphe de 4 alinéas résume ses débuts. «(On) me mène au bureau des déclarations et me confie à un employé qui me toise, me fait signe de m'asseoir et me demande si j'écris bien (!!). --- Pas trop. --- Faites voir. Je plonge une plume dans l'encrier, je la plonge trop fort, et en la retirant, j'éclabousse, d'une tache énorme, la page d'un grand registre que l'homme a devant lui.
1 Les répliques sont des alinéas naturels.
2 On pourrait ne voir dans ce paragraphe qu'un seul alinéa.
3 Les répliques peuvent faire partie du premier alinéa.
4 Aller à la ligne, c'est comme changer d'interlocuteur: il devient possible d'enchaîner sur l'énonciation.
Réaction 23


La structure interne de l'alinéa est examinée plus loin. Signalons ici que le regroupement d'actes de parole permet des comparaisons et suscite une évaluation interprétative. Exemple. Robbe-Grillet, en reprenant de façons à peine différentes des passages narratifs ou descriptifs (Dans le labyrinthe) donne un sens implicite au texte qui va du côté d'une hésitation du sujet percevant ou racontant. Quelle que soit l'objectivité de la description des éléments, l'effet est inverse, les alinéas se superposent avec d'imperceptibles différences, qui mettent en cause le sujet observant.

De tels textes, le travail du texte dans le nouveau roman, est-ce pour le grand public?
Réaction 24


Le lecteur moyen, qui espère voir la victoire des bons et craint les malheurs suscités par les méchants, ne se targuera pas facilement de gommer et reprendre plusieurs fois la même description, en poussant les préjugés scientistes jusqu'à l'absurde. Pour lui, les œuvres qui racontent la naissance de l'œuvre... ne sont pas des chefs d'œuvres. «Qui va gagner» est la question qui le pousse à aller jusqu'au bout du texte, avant de jeter le livre. Valorisation événementielle non moins fictive, à bien y penser, mais plus proche de sa propre vision, du sens tel qu'il lui apparaît à lui.

Mais la valeur démonstrative du texte narratif ne tient pas seulement à la victoire du personnage auquel le lecteur s'identifie (avec la complicité de l'auteur qui parsème son texte des marques de bonté et de méchanceté nécessaires, comme dans le conte : méthodes trop élémentaires!) Le sens (rassemblé dans la séquence argumentative) investira le texte narratif plus subtilement : par l'ordre des actions. Comme celui des propositions, il revêt une importance d'autant plus décisive qu'elle ne se montre que pour qui sait le découvrir.

L'ordre des propositions.
Elle désire réunir a) parmi ses premières confidentes de collège b) parmi les compagnes de son enfance c) d'anciennes amies d) pour revoir celles qui l'aidèrent à supporter la grisaille de son existence.
1 a, b, c, d
2 b, c, a, d
3 c, b, a, d
4 c, a, b, d
Réaction 25


Il suffit de permuter deux assertions pour que soit modifiée l'interprétation.
Il a bien montré le caractère ________ excessif de l'écriture de M.-Cl. Blais.
1 naturellement, volontairement
2 volontairement, naturellement
3 , naturellement, volontairement
4 naturellement et volontairement
Réaction 26


Une assertion peut devenir totalement inutile à la suite d'une permutation parce que l'autre la présuppose.
"Malheureusement, le conférencier était parti. Il n'était plus là." La deuxième phrase ________.
1 exprime de l'étonnement
2 insiste sur la gravité du fait
3 clarifie l'idée
4 ne sert à rien
Réaction 27


Pourtant, la répétition aurait pu passer. Il suffirait d'inverser pour que se glisse assez de sens neuf. «Malheureusement le conférencier n'était plus là. Il était parti...» Reste que la concision a toujours meilleur aspect.
Si la loi prévoyait tous les cas de son application, elle serait ________.
1 si détaillée qu'on ne pourrait plus l'appliquer
2 tellement détaillée que son application deviendrait impossible
3 trop détaillée pour être applicable
4 excessivement détaillée et probablement impossible ou du moins difficile d'application
Réaction 28


En narration aussi, diluer ne servirait guère. Il y a une séquence. On l'imagine horizontale, comme le texte. Mais chaque épisode suppose l'ensemble des précédents, et peut mener plus haut d'un degré dans le système des valeurs implicites. Du point de vue de la signification du texte (et le roman d'aventure se distingue justement du fait que les épisodes sont purement événementiels, qu'ils ne signifient rien d'autre que la passion de l'action), les épisodes sont plutôt empilés verticalement. Suivre les héros nous entraîne à leur suite en fonction du sens qui se dévoile et s'établit progressivement.

Plan et persuasion.

On l'a vu : pour écarter d'entrée de jeu les pires objections et terminer sur le plus irréfutable de ses arguments, pour conduire pas à pas le lecteur dans un piège (bénéfique, espérons-le) qui se refermera sur lui, rien de mieux que de disposer ses idées ou ses épisodes narratifs comme des dominos : dans un ordre croissant de valeur, de la plus indéfendable à la plus invincible.

Mais quelle est la pierre de touche des valeurs discursives? La sincérité?
Réaction 29


Il ne s'agit naturellement pas d'en manquer car mentir est néfaste (à la réputation, sans compter le risque, et les ennuis). Mais cela ne suffit pas car la sincérité ne garantit rien sur la vérité des allégations, et cela pour une raison bien simple: c'est que curieusement la sincérité, pour peu qu'on s'y drape, est exactement ce qui mène à l'erreur. On affiche de la sincérité dans la mesure où on a besoin d'excuses, pour ses erreurs. Et quand vous trouvez que quelqu'un est particulièrement sincère, ce n'est jamais parce qu'il en a la prétention; souvenez-vous : c'est parce qu'il vous écoute, donc quand il se montre vraiment prêt à changer d'avis. La sincérité se prouve par l'ouverture d'esprit; et donc la «vérité» se reforme et se reformule sans cesse, avec tous ceux qui prennent part à la même recherche de vérité.

Et l'intelligence? L'intelligence d'une réponse n'est-elle pas une meilleure garantie de sa vérité?
Réaction 30


Celle des autres, peut-être. On ne peut pas se rendre plus intelligent qu'on ne l'est.
Est-il intelligent de se croire intelligent?
1 Oui, si c'est vrai.
2 Non. Car ce ne l'est pas si on ne l'est pas.
3 Oui, car on se met ainsi en passe de le devenir (méthode Coué, partir gagnant).
4 Non. Ce qui est intelligent, c'est de voir les limites de son intelligence.
Réaction 31


L'objectivité, alors? Ou la rationalité? Ne permettent-elles pas d'éviter les partis pris et les préjugés?
Réaction 32


Même s'il est utile d'objectiver, ce n'est pas une solution non plus, car la subjectivité est incontournable. On ne peut juger en vérité sans prendre appui d'abord sur ce que l'on pense personnellement. Quant à la rationalité, elle est la tasse de thé des intellectuels mais les politiciens savent qu'elle ne garantit rien, surtout auprès de l'homme de la rue.

Est-ce un puits sans fond que la vérité? Allons-nous verser dans le doute systématique, avec Pyrrhon, avec Montaigne, et laisser la question ouverte?
Réaction 33


C'est la conclusion à laquelle s'étaient arrêtés les rhéteurs, Gorgias et Protagoras : «l'homme (et la femme) est la mesure de toutes choses». Et l'opinion est la reine de la cité (par le moyen des médias). Doctrine idéale pour les communicateurs, car tous les consommateurs se répètent les phrases entendues à la radio ou à la télé, lues dans la presse ou sur Internet. Mais cela ferait trop bien leur affaire. Ils doivent comme tout le monde reconnaître les limites de leur influence prosaïque.

Le problème est insoluble parce qu'il est peut-être mal posé. Est-ce la vérité que l'on doit chercher pour convaincre? Est-ce elle que veulent les auditeurs, quand on sait que leur première et plus constante réaction sera de se laisser influencer, de se laisser rassurer sans trop réfléchir et de suivre, même aveuglément, les principes (en évolution) de leur collectivité?
Réaction 34


Ce qui se prend comme principe moral et fondement possible de vérité, ce sont les notions de bien et de mal qui se profilent derrière les intérêts (situation culturelle, économique, défense du territoire national, de la civilisation, des origines ethniques, des traditions, du statu quo) : les préjugés, en somme!... On les dénonce pour tenter de les surmonter. En avoir en commun est ce qui nous unit le plus facilement. Ils sont une chose que l'on peut partager sans rien en perdre. Ce sont les réactions les plus probables. Il faut les connaître pour parler à quelqu'un. Elles peuvent guider l'écrivain, comme on le verra dans le chapitre suivant.

La pierre de touche de la valeur en ce qui concerne les arguments et réfutations (que nous allons ranger suivant un plan du contre au pour) est donc à trouver dans le jugement de ceux qui auront le dernier mot : les auditeurs. On se souvient que pour analyser un problème, il fallait connaître les prises de position implicites des antagonistes virtuels : pour sortir de leurs dilemmes, il fallait découvrir ses propres tendances et intentions. Nous voyons maintenant que le plan qui précède la rédaction est fondé sur des valeurs qui appartiennent au lecteur potentiel. Pas de plan sans connaissance de la psychologie du public visé. De cela, il sera question au chapitre suivant.

Terminons sur un exercice qui doit permettre de réviser une dernière fois la documentation et de trier les arguments des deux camps selon leur valeur, une valeur qui sera donc celle de la conviction générée par leurs postulats.

Ce que le public peut admettre sans aucune preuve et le plus aisément parce que cela découle des principes auxquels il adhère, voilà précisément ce qui doit venir, s'il s'agit d'une objection, en premier lieu; en dernier lieu comme argument décisif. Les exercices qui suivent vous aideront à appliquer ces principes à votre public.

APPLICATION 1. Croiser les arguments selon leur poids respectif.

Ayant monté son fichier, complété par soi-même les arguments de chaque partie (à l'aide des lieux communs), amené au grand jour les postulats implicites en vue de faciliter les réfutations, il devient possible de donner à chaque argument et à chaque réfutation un indice de distance par rapport au public visé (si l'on connaît un peu son auditoire). Ex. LA GASTRONOMIE (argumentaire gradué).
1. Objection majeure. «Comment peut-on s'intéresser à la gastronomie sachant que tant de gens dépérissent de malnutrition?!» (Lieu de la quantité)
2. Réfutation (minimale). «Vraiment je serais tenté de vous donner raison. Avant de faire de la gastronomie, il faudrait assurer à chacun un minimum. Le bol de riz quotidien de la Chine populaire. (Concession) Ces affamés ne sont qu'une minorité, cependant. Des milliards d'êtres humains ne se contentent pas de riz à l'eau.» (Lieu de la qualité)
3. Autre objection (moins forte que la première). Ce qui dérange, dans la gastronomie, c'est son inutilité. La vie entière pourrait passer dans les raffinements infinis des préparations de mets rares ou exotiques. (Lieu de l'essence)
4. Réfutation (plus forte que la première). Personne ne peut se permettre de ne rien faire d'autre durant sa vie. Il y a trop de contingences matérielles : question de temps, et aussi de budget. (Lieu de l'existence)
5. Objection (encore moindre). On dit qu'il faut manger pour vivre et non pas vivre pour manger. (Lieu de l'ordre)
6. Réfutation (par l'absence d'ordre). Tout le monde n'a pas le même idéal. Chacun a le droit de choisir son mode de vie.


Ici, le protagoniste a épuisé ses objections. Le deutéragoniste, ou un troisième intervenant, vont maintenant pouvoir présenter des arguments en faveur de la gastronomie. Ils garderont les plus forts pour la fin.
7. D'ailleurs, quand une maison d'édition est en déficit, elle sort des livres de cuisine. (Lieu de la quantité).
8. Réfutation. Mais que valent toutes ces recettes recopiées depuis des lustres?! (absence de qualité),
9. Argument plus fort. Il y a des recettes commodes, amusantes, délicieuses. (Lieu de la qualité)
10. Réfutation. Surtout pour la cuisinière qui rentre du boulot fatiguée. (Absence de quantité)
11. Quelques ingrédients de plus et des proportions justes suffisent à donner du plaisir à toute la famille. (Essence).
12. Pourtant, dans les supermarchés, on voit de plus en plus de plats préparés frigorifiés et de salades mixtes tout assaisonnées. (Existence)
13. Il y aura toujours une place pour les inventions bien personnelles. Comme dit Montherlant : même avec des occupations par dessus la tête, on trouve toujours le moyen de faire plaisir à quelqu'un qu'on aime! (Ordre). [Ne rien ajouter, surtout.]


À vous ici dans votre domaine de croiser des arguments pondérés selon vos antagonistes et qui mènent le lecteur là où vous le souhaitez.
Réaction 35


APPLICATION 2. Pondérer (selon le public) et retrier.

Il s'agit cette fois de vérifier les valeurs. Dans ce but, on pourrait affecter d'un indice chaque argument. Cet indice sera d'autant plus élevé que le public a plus de chances d'y acquiescer facilement. Il pourrait prendre la forme d'un chiffre situé entre 0 et 100. On ajouterait un signe + pour l'argument auquel on accorde sa faveur implicite et un signe - pour ce qu'on ressent comme une objection.

On peutmaintenant parcourir son fichier et noter dans le coin gauche de chaque fiche argumentative l'indice congruent, de -100 (objection majeure) à -0 (objection qui n'a aucune chance d'impressionner l'auditoire) puis de +0 (raison «pour» sans aucun poids) à +100 (argument favorable avec lequel tout le monde ne peut qu'être d'accord). C'est cet argument «pour», le plus décisif aux yeux du public, en fonction de ses préjugés probables, qui devrait trouver place au terme de l'oeuvre. Au centre du développement viendront toutes les raisons les plus difficiles à faire admettre. Dans les espaces intermédiaires se glissent les raisons relativement acceptables sans doute, mais on réserve les objections pour la première moitié et les raisons favorables (de son point de vue personnel) pour la dernière moitié. Il ne reste qu'à tout indicer et à retrier ses fiches et l'on va pouvoir commencer à inventer une action dont la trame secrète conduit l'auditoire immanquablement à une nouvelle persuasion commune : la vôtre.

Cette méthode, simple et commode, permet de réviser toute l'infrastructure du sujet point par point dans l'ordre où se présentent les fiches, et de tout rebâtir en quelques minutes dans un ordre que l'on va découvrir soi-même avec la satisfaction de construire sur du solide tout en commençant à apercevoir l'aspect final d'une oeuvre profondément personnelle.

Voici ce que cela peut donner dans un domaine comme celui de l'homéopathie. Indiçons d'abord les six fiches argumentatives de départ.



1. Les remèdes hautement dilués devraient coûter moins cher (les gens ne sont pas tellement d'accord : -10).

2. Seule l'homéopathie respecte l'incroyable sensibilité de l'organisme humain (pas du tout d'accord, les médicaments sont souvent bons : -95).

3. Certains remèdes homéopathiques sont courants depuis des siècles (pas sûr : -55).

4. Il faudrait procéder à des comparaisons officiellement contrôlées sur des échantillons aléatoires étendus (Bien sûr... : +95).

5. Vu la faiblesse des doses, même pour de l'arsenic, il n'y a pas de danger à faire des essais (Si la dose est vraiment réduite : +10).

6. Voici des chiffres. Le pourcentage de guérisons obtenues malgré les doses ridicules. (Les chiffres sont difficiles à nier : +70).

On reclasse ensuite les fiches selon leurs indices, ce qui donnerait la 2, la 3, la 1, la 5, la 6, la 4.

Reste à intercaler les réfutations appropriées. Naturellement, les arguments sont reformulés en fonction de la personne qui parle. Prenons comme antagonistes les médecins (A) et les homéopathes (B); puis comme visée personnelle de faire la part des choses, en favorisant le moindre mal. Il reste à disposer les répliques en conséquence.

On part de l'argument contre le plus fort, comme dans les entrevues télévisées : -95. On le met dans la bouche des médecins, dont la victoire dans l'opinion est probable (mais c'est justement ce qu'il s'agit de modifier). Remarquons que cela n'empêche pas de les faire s'exprimer avec force et que les homéopathes sont là, tout prêts à réfuter, car il va falloir chercher des réfutations immédiatement, ou des apparences de réfutation (car la qualité de la réfutation importe moins que sa présence apparente).
A - 95: Comment des doses infimes pourraient-elle vaincre des maladies profondes, enracinées dans les organes?
B Réfutation. La chirurgie est plus radicale! [Réponse ironique, argument ad hominem, mais sans grande valeur. Aucune importance si la réfutation est faible, ce n'est qu'un début.]
A -55: Il y a des remèdes courants, connus depuis des siècles, auxquels on peut se fier.
B Réfutation. Ils ne sont pas si nombreux. Il ne suffisent pas toujours.
A - 10: Les remèdes homéopathiques ne se vendent pas moins cher...
B Réfutation. Ce n'est pas le prix qui importe, mais l'efficacité. [On réfute la quantité par la qualité.]


En passant maintenant aux arguments à valeur positive, on échange les rôles. Pour cela, une transition. Ou bien, simplement, garder le même interlocuteur, celui qui va proposer les arguments étant celui qui réfutait les objections.
B +10: Même pour l'arsenic, la dose est si faible que des essais humains ne présentent pas de danger.
A Réfutation. Toute la pharmacopée est une question de dosage.
B +70: Regardez les chiffres. Le nombre des guérisons homéopathiques l'emporte sur toutes les autres.
A Réfutation. D'où viennent vos chiffres?
B +95 : Qu'attendent les facultés de pharmacie pour lancer des expérimentations?


A ne trouve rien à rétorquer. Il est à quia. Votre visée a fait pencher la balance vers B. Naturellement, il aurait suffi de placer les antagonistes à l'inverse pour obtenir la conclusion contraire, dans l'esprit de votre public. Comme c'est aussi son esprit qui est votre critère de valeur des arguments, on voit que le lieu où l'action de composer l'oeuvre s'effectue est ...l'auditoire.

À l'issue de telles démarches, on se rend habile à croiser les arguments et leur réfutation, et à les faire déboucher sans trop le laisser voir sur une synthèse personnelle, qui prend son appui sur des réfutations successives et un minimum de valeurs reconnues.

Voulez-vous effectuer le montage en question à partir de votre fichier? Cela vous sera des plus commode pour la suite des opérations. Comme les deux chapitres précédents ont enseigné le moyen d'inventer aisément des arguments (les lieux de l'existence, de la quantité, etc.) il suffira de travailler méthodiquement, de préférence aux heures où l'esprit déborde de vivacité.

Réaction 36


Ces montages vous familiarisent avec un des jeux romanesques les plus fascinants : faire vibrer son lecteur au rythme des actions et des réactions de ses personnages... Le prochain chapitre vous fera faire un pas de plus dans leur psychologie, qui est le miroir de celle de votre auditoire.

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