Application 1. Fiches de visée.
Le contenu est celui d'une fiche doc mais on y a décelé une prise de position implicite, qui sera
signalée et explicitée (entre crochets).
La vedette générale est SUJET (Toute visée entraîne au moins un argument et une preuve et peut
donc se trouver développée en sujet).
La vedette particulière (en haut à droite) est l'un des opérateurs de visée (supposons, imaginons
admettons) selon la qualité que l'on donne à la visée.
Il est recommandé d'accumuler plusieurs de ces fiches pour disposer d'une panoplie quand on ira
à la recherche de son sujet personnel.
Application 2. Le communiqué de presse.
Cette application décrit avec l'aide d'un exemple ce qui a été exposé ci-dessus (le communiqué).Papier à en-tête de la Cie. Ex. CP Rail
Sur-titre générique: COMMUNIQUÉ.
Le lieu. La date (pas celle du jour mais celle de la publication souhaitée).
Montréal. Publiable 30 mars, 22h15. (Ou: Pour publication immédiate.)
Titre: la nouvelle, par son contenu, le plus directement, en deux mots (possibilité de
commentaire argumentatif préalable). Ex.
Un nombre accru de municipalités desservies
CP rail propose un réseau de trains de banlieue.
Le développement (½ à 2 p.) peut contenir : les circonstances, l'importance, les jugements portés
(citations), les réactions officielles
Donc: pas d'exposé articulé d'une idée, ni de récit historique circonstancié. Des faits (qui sont des
preuves, bien sûr, mais on ne dit pas de quoi. Ex. La région de Montréal jouit d'un réseau de 365
km de voies ferrées disponibles pour les trains de banlieue, dont seulement 92km sont utilisés. (Le
récit utile peut prendre la forme d'une information complémentaire. «CPrail est un consortium issu
de ... en 19..»)
Pas de problématique, ni d'hypothèses, mais des solutions éventuelles. Ex. «Les dessertes
seraient gérées par une nouvelle société ferroviaire filiale à part entière de CP Rail.»
Pas de réflexion personnelle (qui parle? Le journaliste mais pas en son nom personnel, seulement
en pur témoin transmettant ce qu'on lui a dit de dire.) Pas de «Radio-Canada vient de nous aviser
que...» mais la suite seulement, directement.
Pas de question posée à l'auditeur («Pourquoi s'étonner que...»).
Aucun développement.
Pas d'argumentation.
Pas de publicité visible.
Pas de jugement de valeur («Surprenante réaction que celle de ...») mais des réponses aux
objections implicites. Toutes les valorisations sont là mais leur démonstration et leur poids restent
entièrement implicites. Ex. «La création de ce nouveau service de trains de banlieue aiderait à
maintenir des emplois ferroviaires et contribuerait à la relance de l'économie de la région.» Pas de
publicité (sauf indirectement).
Pas d'exhortation (à qui parle-t-on? Le public, mans sans s'adresser à lui directement, pas plus de
vous que de je. «Transparence». Pas de question posée à l'auditeur («Pourquoi s'étonner que...»),
sauf si c'est pour l'inviter à agir.
Pas non plus de généralités ou de principes: de l'actualité, de la nouvelle.
Numéroter les pages ou écrire: (à suivre) à la fin d'une page qui n'est pas la dernière. Le nombre
-30-, en fin de document, est un code de fin de texte.
Au bas de la feuille, sous le traditionnel - 30 - centré, les signatures sous la forme suivante.
Source: Louis Yubl, directeur du marketing. (La personne de qui vous tenez le contenu du
communiqué). Renseignements: Louisa Funès , 514 272-7337 Lfun@corrid.com Ainsi le lecteur
pourra-t-il s'ajuster en lui parlant, si nécessaire, avant d'agir...
APPLICATION 3. Fiches synthèse de problématique.
Réunir les fiches doc qui offrent des jugements de valeur, même implicites. Trouver la visée
de ces jugements (la position idéologique du groupe). Nommer «groupe A» les tenants de la
position la plus visible et faire une fiche synthèse pour chaque groupe (A, B, C...) Sur cette fiche,
placer une référence aux fiches doc où se trouvent les arguments du groupe et développer ceux-ci.
Expliciter la visée. Exemple.
Voici tout d'abord une fiche qui offre un jugement de valeur assez ardu à faire apparaître.
«Depuis 16 ans, le nombre d'enfants qui présentent des troubles de comportement en classe est passé
de 0,78% à 2,5%. Ces chiffres inquiètent d'autant plus que des mesures administratives, pédagogiques
et financières ont été adoptées. |
Voyons comment établir des positions. Les intervenants sont les enseignants, la direction de
l'école, le ministère de l'Éducation et, bien entendu, les parents. Aucun d'eux n'est mis en cause
dans l'article. On dirait qu'il n'y a tout simplement aucun jugement de valeur et que le journaliste
a pris comme règle une objectivité qui confine au désengagement.
En milieu ouvert, sera soigneusement effacée une thèse qui déplairait, fût-ce à
quelques-uns. Un spécialiste peut déclarer son point de vue dans un article de fonds ou un
particulier dans une «libre opinion», au courrier des lecteurs... Le journaliste ne peut le faire que
s'il a l'aveu du rédacteur en chef.
Il doit dire, par exemple : «Malgré tous les efforts, les pourparlers sont rompus.» Les efforts de qui?
De tous, apparemment! Personne ne porte la moindre responsabilité?
Dans le cas des écoles primaires aussi, les bienséances ne sont observées qu'en
apparence. Il y a du non-dit... Mais il faut de la logique et une certaine expérience pour le repérer.
On mentionne des mesures «administratives, pédagogiques et financières». Cela ne vise que trois
des groupes d'intervenants sur quatre. Le dernier, ce sont les parents... On ne prend pas la peine
de mentionner qu'ils ont créé des associations de lutte contre l'incitation au crime que peuvent
constituer certaines programmes de télévision aux heures d'écoute juvéniles...
Une fois l'indice d'une visée mis à jour, le reste coule de source. On fait une fiche position
A présentant le groupe «parents d'élèves». Ont-ils une visée? On les accuse (implicitement) d'être
moins bons éducateurs que ceux de la génération précédente. Il faudra se documenter pour voir
comment ils se défendent. Une position B sera peut-être dans des fiches doc émanant de plaintes
des syndicats d'enseignants contre les coupures budgétaires. Des arguments comme la surcharge
des horaires ou du nombre des élèves par classe vont pouvoir meubler les fiches.
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