Aide au professeur


«Et nous ne devrons plus corriger toujours les mêmes fautes...»

             N’est-il pas fastidieux de corriger des erreurs de langue dans les travaux? On est distrait par les formulations incorrectes qui détournent le correcteur de son propos et l’engagent dans des explications élémentaires. Mais comment éviter cela? — Il faudrait pouvoir proposer aux incorrigibles une mise à niveau préalable. Oui, mais comment l’adapter aux besoins individuels?

              La plupart des faiblesses coutumières ont fait l’objet de repérages par les enseignants. Elles diffèrent selon la classe, la région, la langue de base et le degré de compétence. Toutes les fautes possibles peuvent-elles être rassemblées et devenir accessibles sous forme de mini-sessions correctives adaptées d’avance à la diversité des besoins?

             L’Agence Universitaire de la Francophonie facilite la mise en réseux de recherche et la mutualisation des outils de formation pour les enseignants de français dans le monde. Elle est donc particulièrement bien placée pour faire prendre corps à un projet de ce type. Il appelle la participation d’enseignants en contact avec chaque type d’appartenance linguistique. Il nécessite aussi une banque de données où faire le traitement des réponses aux tests préalables (questionnaires d’expérimentation). Car il faudra mesurer l’utilité probable de chaque exercice normatif, en tenant compte des niveaux de compétence, dans les classes et selon les sujets (orth., accords, syntaxe, voc., ponctuation, style).

      Une base de données qui pourrait servir de point de départ s’est constituée progressivement à l’usage des inscrits au Cours autodidactique de français écrit. S’y trouvent informatisés des points de langue douteux, des définitions de termes, des règles de grammaire revues dans leur formulation, des questions à choix multiple à valeur évaluative ou formative, leurs corrigés, les réponses saisies dans divers pays par des organismes officiels, l’ analyse édumétrique des réponses saisies, les indices statistiques obtenus, avec le graphe des «strates de compétence» selon les régions.

        Voici la proposition offerte à tout enseignant.

        1. Compléter la recension des erreurs répandues. Étant donné leur variété suivant les régions et les niveaux de compétence, chaque enseignant est invité à communiquer celles dont il a fait des relevés. Il suffit de les mettre dans un courriel adressé à cafe@cafe.edu. La forme de question à quatre choix de réponse peut leur être donnée d’emblée mais une simple liste suffit, avec pour chaque entrée le contexte d’une phrase courante dans les travaux d’étudiant.

        2. Faire passer des questionnaires expérimentaux. Les questions à choix multiple rédigées sur les difficultés typiques sont à calibrer pour leur utilisation dans les groupes selon les régions. Les questionnaires proposés (orthographe, lexique, sens des mots, pluriel, féminin, accord, syntaxe, préposition et conjonction et rédaction) restent disponibles jusqu’à l’obtention d’au moins 100 répondants. Le choix de l'enseignant est enregistré en vue de créer pour chaque classe un groupe d’expérimentation. Son code de groupe est alors communiqué à l’enseignant, et il en parle à la classe, lui indiquant d'aller à «www.cafe.edu», de cliquer sur «Questionnaires de français» puis sur son code de groupe. L’enseignant peut aussi fixer une date d’échéance pour chacun de ses questionnaire expérimentaux.

         Les réponses des élèves sont saisies en ligne dans la banque de données, en toute confidentialité, uniquement en vue du traitement édumétrique. Nous devons garantir la confidentialité des résultats individuels. Ils sont accessibles uniquement à chaque répondant, à l’écran, immédiatement après le test. Chacun reçoit alors en outre un corrigé détaillé et l’explication de ses erreurs. Il peut imprimer cette page. Expérimenter permet ainsi d’améliorer déjà le niveau de la classe.

        Le professeur reçoit les indices mesurés des questions validées dans sa région et peut participer à l’élaboration des didacticiels ou utiliser ceux qui auront été confectionnés.

Il y a actuellement 189 enseignants qui ont fait passer 121 questionnaires expérimentaux à des classes de divers niveaux. Ils se trouvent dans 29 pays ou régions. La réserve de questions possibles est d’environ dix mille. Les réponses recueillies jusqu’ici ont pu être analysées par ordinateur. Plus de 34 000 graphes sont à la disposition des chercheurs et permettent de bâtir des sessions de remédiation, de les adapter aux besoins, selon l’appartenance linguistique. Le niveau d’apprentissage permet de choisir les questions de même difficulté et de les attribuer aux répondants selon leur habileté mesurée sur leurs réponses antérieures. Ceci assure une progression continue. Ce sont de nouvelles perspectives pour ceux et celles qui entreprennent de bâtir ou d’utiliser un outil adapté aux circonstances, toujours diverses, parfois changeantes.

Demande de questionnaires en ligne.


Copyright © 1998-2003 C.A.F.É.