Saisie du sens et synthèse finale. 90 interactions. 138 QCM.

Les textes ayant généralement un sens, c'est sans doute à l'exactitude du sens que doivent conduire les analyses. Les langues sont, en effet, des systèmes de manifestation, orale et visuelle, de contenus communicables. Une branche de la linguistique est dédiée aux éléments de sens, ou sèmes : la sémantique. Mais où gît le sens? Dans le mot lexical? Dans les syntagmes? Dans les actes de parole? Dans les phrases? Dans l'ensemble des textes? Partout mais pas de la même façon?
Réaction 1


D'abord, il faut remarquer que le sens ne peut surgir que pour quelqu'un ou quelqu'une. On dit souvent que, quand on découvre une idée, elle était déjà en nous, et les Anciens en avaient conclu à l'existence de ce qu'ils appelaient l'inspiration (notamment pour écrire des vers). Ce type de problème sera abordé dans le cours de rédaction (module 2). Du point de vue des langues naturelles, plus d'une approche a été tentée.

Sémantique ou ...lexicologie, logique, pragmatique, thématique, sémiologie.

La sémantique s'occupe du sens des mots. Elle n'a pas à s'occuper d'actualisation ou de relation entre les groupes mais elle se tient en étroite connexion avec la lexicologie. Les éléments de sens viennent se loger dans la racine, le préfixe, l'infixe, certains suffixes. Cela veut-il dire que la sémantique peut ne pas tenir compte du texte dans ses liaisons, ni de la réalité environnante?
Y a-t-il une branche de la linguistique spécialement vouée à l'étude de la signification des mots? Quel serait le nom de cette science? La ______.
1 sémantique
2 sémiologie
3 sémiotique
4 (Autre chose)
Comparer: a sapin - lapin; b sapin - épicéa; c sapin - conifère; d sapin - bouleau. Réponses possibles: A Lexicologie (ce sont des paronymes); B Sémasiologie (épicéa est le terme propre); C Logique (sapin est l'hyponyme de conifère); D Contexte réel (un bouleau est qqch. d'autre).
1 aA bB cC dD
2 aD bC cB dA
3 aA bC cB dD
4 (Autre chose)
Une lettre d'amour signée "celui qui t'aime et qui ne t'oublie pas______
1 . Marcel."
2 ." Marcel...
3 (N'importe)
4 (Selon le sens)
Réaction 2


Laissons l'agencement des groupes à la syntaxe (et à l'argumentation); l'actualisation, à la morphologie (et à la pragmatique). C'est bien dans les racines lexicales que se trouvent les particules élémentaires de signifié, les sèmes (qui s'explicitent dans des segments mis entre guillemets, pour plus de clarté). Par exemple, si on rencontre le mot liberté, on s'interroge sur le contenu sémantique en se posant des questions comme les suivantes.
Dans lesquels des cas suivants peut-on parler de liberté? a) Je ne suis sous la dépendance de personne; b) Je ne me gêne pour rien; c) Je détermine mon action à l'intérieur des règles sociales; d) Je ne me laisse pas influencer dans mes jugements.
1 Dans les quatre cas.
2 a et d seulement.
3 c et d.
4 b, c et d.
Réaction 3


Le même mot peut donc s'employer dans une multiplicité de sens précis, qui le rendent utile dans divers domaines. Il peut même s'employer dans des domaines tout autres que les siens, ce qui lui donne un sens métaphorique (la neige de l'oubli). Il est susceptible de changer de sens selon les occasions et peut ainsi prendre différentes acceptions. Ex. Une feuille (d'arbre, de papier, de chou). Connaissiez-vous le mot acception? Aurait-il la même racine que le verbe accepter? Quelle racine?
Réaction 4


La racine cept (et le préfixe ad devenu ac-). Définition : Acception, « un des sens accepté pour un mot». Ex.: une ronde, en musique, «note qui peut remplir toute une mesure». Au jardin d'enfant, le sens de «danse en rond» est une tout autre acception. Pourquoi avons-nous placé des guillemets, ici?
Réaction 5


Pour identifier des sèmes. Il faut entendre comme un seul élément de sens tout ce qui se trouve entre les guillemets.

Les acceptions sont-elles une contextualisation? Une façon d'actualiser? Ou une façon de tenir compte du co-texte, du sens de l'ensemble?
L'idée du moment. Cette expression désigne ______.
1 Une idée qu'a actuellement quelqu'un.
2 Une fantaisie temporairement à la mode.
3 La conception que l'on peut se faire d'un point temporel auquel chacun se voit placé.
4 (Selon le contexte)
Réaction 6


L'environnement textuel ou réel peut certes lever les doutes que l'on peut avoir sur les acceptions, mais celles-ci ne sont pourtant pas directement liées au co-texte, ni au contexte. Il suffit de savoir dans quel ordre d'idées, dans quel domaine la notion prend place. Pour préciser le contenu sémantique de ronde ou de feuille, on n'a pas nécessairement besoin du sens de la phrase, ni de connaître les personnes qui parlent : il suffit de savoir qu'il s'agit du domaine de la musique, où une feuille n'est pas celle d'un arbre. Les éléments de sens ou sèmes sont donc regroupés en domaines, qui sont des contextes si l'on veut mais très généraux (astron., jur., méd., mus.)

Il semble intéressant de tenter de dégager ce qui peut se passer au niveau des idées entre la linguistique et la logique. Voici des acceptions relevant de domaines distincts, pour les mots quadriller et planétairement.
Dès 7h. du matin, mille agents quadrillent le Quartier Latin. Les sèmes retenus dans ce contexte sont : _________.
1 Tracer des carrés.
2 Répartir en zones.
3 Répartir les effectifs.
4 (Autre chose)
Depuis la télévision, on vit de plus en plus planétairement. Les sèmes retenus pour cet adverbe sont ici : ___________.
1 «astre éteint»
2 «la Terre»
3 «le monde»
4 (N'importe)
Réaction 7


Les acceptions permettent de faire des définitions et relèvent donc de la logique, qui est une banche de la philosophie, non de la linguistique. Mais les agencements de sèmes, et la façon de les expliciter (avec d'autres mots), la linguistique doit s'y intéresser pour compléter son investigation du système de la langue. Et le rapport à la réalité, étudié par la pragmatique, est aussi limitrophe. Problème de frontières! Le sens touche à la langue, à la réalité, mais n'a-t-il pas aussi ses propres lois (logiques)?
Pourquoi est-il irréaliste de condamner les assassins à la prison à vie et de les gracier à la moitié de leur peine s'ils sont aptes à une réinsertion sociale?
1 Les assassins méritent une peine proportionnée au dommage causé par eux à la société.
2 Les prisons sont excessivement coûteuses au gouvernement.
3 Leur réinsertion est un risque excessif.
4 (Autre chose)
Le cours est divisé en leçons. Chacune est indépendante et ______ dans n'importe quel ordre.
1 peut être étudiée
2 peuvent être étudiées
3 elle peut être étudiée
4 elles peuvent être étudiées
Réaction 8


Pour plus de détails sur la logique et la pragmatique, nous devons renvoyer au cours de rédaction (Écrire, mod.7 et 8). Ici, contentons-nous de considérer ce qui entraîne des modifications au sens d'un texte. La place d'un élément aussi mobile que l'adverbe peut-elle modifier le sens?
Lors de leur rencontre, ils ________ pendant plus d'une heure et demie.
1 se sont entretenus
2 ont conversé
3 ont eu un tête-à-tête
4 (Selon la nuance de sens)
Un match entre deux équipes renommées peut attirer ________.
1 le grand monde
2 un grand monde
3 une grande foule
4 (1 ou 2, au choix)
Les exécutions de Lyon. La vérité après quarante ans. Comparer avec: ...la vérité, quarante ans après.
1 Le sens est le même.
2 Il y a deux sens opposés.
3 C'est une nuance qui dépend de la virgule.
4 Tout dépend de l'intention du locuteur.
Réaction 9


Le sens d'un mot dans une phrase dépend sans doute de l'époque, de la culture, du domaine, mais il peut aussi être modifié complètement par les intentions du locuteur. On parle de sens situationnel quand la spécification du sens vient du référent ou des conditions d'énonciation. Parfois, des incompatibilités surgissent. Quand les effets relèvent des mises en situation, qu'étudie la pragmatique, ils ne sont plus du ressort de la sémantique.

En revanche, c'est quand le sens mais aussi le choix d'un terme lexical sont en cause que l'on se trouve dans le cadre de la sémantique proprement dite.

Pour déblayer le terrain, mentionnons encore la stylistique de Bally. Elle étudie les connotations, les effets de style, et les niveaux de langue, indépendamment des contextes. Elle dit qu'adorer, par exemple, est plus fort qu'aimer. Ou que les suffixes -ard, -ace, -âtre, -aille sont péjoratifs (chauffard, populace, douceâtre, mangeaille). Ou que des expressions comme sans conteste, et graver son empreinte sont d'un niveau élevé ou "châtié". Ceci appartient-il à la sémantique?
"La société? Plus marâtre que mère!" (Balzac) Le suffixe -âtre rend le terme ______.
1 dérivatif
2 péjoratif
3 connotatif
4 affectif
Classer du plus argotique au plus recherché.
1 Bouffer, becter, croûter, manger, se restaurer, collationner, se sustenter, gnafrer.
2 Gnafrer, croûter, becter, bouffer, manger, collationner, se restaurer, se sustenter.
3 Croûter, gnafrer, bouffer, becter, manger, collationner, se restaurer, se sustenter.
4 (Autre chose)
On est nationaliste mais on n'est pas ______. (cocardier / cocorico / chauvin / patriotard) Ces quatre variantes sont, dans l'ordre, de niveau ________.
1 simple, populaire, châtié, familier
2 tempéré, familier, châtié, populaire
3 familier, populaire, simple, argotique
4 (Autre chose)
Il ______ son avoir, se retrouva sur la paille. a dissipa; b dilapida; c gaspilla; d flamba. Ranger du plus soigné au plus relâché.
1 a b c d
2 a b d c
3 b a c d
4 (Autre chose)
Réaction 10


On peut voir dans adorer les sèmes «aimer» et «plus que tout», ce qui est une analyse de type sémantique. Les connotations de certains suffixes introduisent aussi des sèmes supplémentaires (comparer chauffard et chauffeur). Pour les niveaux de langue, qui décrivent un public implicite, on fera mieux de rapprocher la stylistique de Bally de l'actuelle pragmatique.

Branche relativement récente de la linguistique, la pragmatique la déborde dans la direction de l'environnement contextuel. Elle est tournée vers l'énonciation, les intervenants, leurs attitudes, la visée des textes, voire leur production et leur consommation. Mais où et quand peut-on étudier l'énoncé comme tel, le contenu du texte?
Réaction 11


Les disciplines intellectuelles qui s'occupent des contenus explicites (objet, idée, sentiment, action, personne) sont la thématique, l'analyse du discours, les langages documentaires. Mentionnons aussi la sémiologie, qui replace l'information communiquée dans le cadre du phénomène de la communication (comment se peut-il que l'on puisse communiquer quelque chose, et quoi?) La sémantique comme branche de la linguistique (donc l'étude du sens des mots dans le cadre de l'usage le plus général en langue) fait le lien de ce qui se trouve du côté des études de contenu et de situation, et les mots. Les concepts peuvent-ils être dégagés des mots qui les contiennent? Ou bien est-ce l'inverse? Se font-ils introduire par le locuteur dans le mot disponible?
Où trouve-t-on le sème «premier moment de» dans la phrase suivante: les nouveaux en archéologie ouvrent le bal d'initiation de la rentrée universitaire.
1 Dans les mots nouveaux et initiation.
2 A nouveaux, initiation et ouvrent.
3 A nouveaux, initiation, ouvrent et rentrée.
4 A nouveaux, initiation, ouvrent, rentrée et archéologie.
Réaction 12


Il y a un va-et-vient continuel du mot à l'idée et de l'idée au mot, au point qu'on a pu les prendre l'un pour l'autre et même croire qu'on pourrait faire penser des machines...

Sens et réalités.

Pour découvrir ce qu'est un sème, on pense d'abord à le comparer avec une «réalité» référencée. Le sens conceptuel dont s'occupe la sémantique s'établit certes en se fondant sur les mots où il est exprimé, mais le sens n'est pas dans les mots comme tels, ils ne font que le porter. Où? En nous... mais dans l'esprit? Donc dans les synapses cervicales? Si le lien des mots et des idées est dans l'esprit, les idées sont-elles autre chose que les mots? Sont-elles dans les choses dont on parle? Ou dans l'idée de ces choses portée aussi dans le cerveau? Comment faire pour dégager le sens soit des mots, soit des choses?
Réaction 13


C'est une question importante, qui fait même l'objet de toute une branche de la philosophie (l'épistémologie, critique de la connaissance). Pour les besoins du moment, on se contentera d'observer que le sens se dégage à la suite d'un acte de représentation de l'idée de quelque chose, donc nécessairement pour quelqu'un dans sa durée à lui plus encore que dans celle de la chose. Et cet acte consiste dans une comparaison. Comparer deux mots fait surgir des différences de sens entre eux. Comparer deux choses (ou deux perceptions, sentiments, idées, actions, personnes) fait surgir des différences également "à l'esprit" (même si on ne les a que sous forme de souvenir, in absentia). La compréhension, ce que l'on comprend, est la somme de ces différences. On a donc deux compréhensions, qui tendent à se rejoindre : une pour le mot (comparé à un autre) et une pour la chose (comparée à une autre). Cette compréhension est-elle un ensemble de sèmes (par exemple une définition)?
L'augmentation des salaires des fonctionnaires aura ________ sur les prix.
1 un effet
2 une incidence
3 une répercussion
4 (Selon la nuance de sens)
En logique, préciser la "compréhension" du mot oiseau, c'est ________.
1 considérer la totalité des êtres que recouvre le concept d'"oiseau"
2 rassembler les caractères de l'oiseau
3 relever les sens ou acceptions du mot oiseau
4 considérer les propriétés spécifiques des oiseaux
Réaction 14


La compréhension d'un concept rassemble tous les éléments de sa définition: caractéristiques génériques et différences spécifiques. Par exemple, pour oiseau : «animal», «vertébré», «sang chaud»; et: «plumage», «ailé», «bec corné sans dents», «adapté au vol», «ovipare». On voit l'importance d'avoir de bons dictionnaires, et l'utilité de les refaire à mesure que les observations progressent ou que le vocabulaire s'étend.

Compréhension et extension.

La compréhension bénéficie d'une plus ou moins grande extension : il devrait y avoir dans la réalité connue une quantité dénombrable (de zéro à n'importe quel nombre fini) d'objets détenteurs des sèmes énumérés. Même si personne ne peut être assuré de les avoir tous rencontrés, l'extension considère la totalité des êtres que recouvre le concept.

Prenons orangeraie : «plantation» et «d'orangers». Le mot a un sème de plus que plantation. A-t-il autant, une plus grande ou une moindre extension? Y a-t-il autant, moins ou plus de plantations que d'orangeraies?
On lit, sur l'étiquette: GRAISSE D'OIE FRAICHE. Ce qualificatif se rapporte à graisse plutôt qu'à oie. Pour s'en assurer, on compare oie fraîche et graisse fraîche. Une oie fraîchement tuée a de la graisse, mais c'est la fraîcheur de cette graisse elle-même qui importe au consommateur. Dans quel cas le qualificatif a-t-il la plus grande compréhension?
1 avec graisse
2 avec oie
3 (Au choix, mais de préférence 1)
4 (Au choix, mais de préférence 2)
Réaction 15


Il y en a davantage. Outre les plantations d'orangers, il y a toutes les autres plantations.

De même, prenons orangerie : «serre ou jardin» et «où l'on rassemble les orangers cultivés dans des caisses». Orangerie a plus de sèmes que serre ou jardin. Son extension sera d'autant moindre. (Il y a plus de serres ou de jardins que d'orangeries.) Maintenant, si on vise tous les objets à la fois, extension maximale, on observe qu'on doit utiliser des termes qui n'ont quasiment plus aucun contenu conceptuel (chose, machin). Par contre, pour arriver à définir un seul objet particulier, on doit allonger la définition. Plus on observe, plus on a de mots disponibles, plus on se rapproche de l'individu. L'individu est ce qu'on ne peut plus diviser pour le définir encore davantage.

Peut-on tirer quelque chose de là? La quantité des objets et celle des éléments de sens vont-elles de pair toutes les deux, croissent-elles ou décroissent-elles simultanément?
Réaction 16


Non. Leur quantité croît ou décroît à l'inverse l'une de l'autre. Plus l'une augmente, plus l'autre diminue. Augmenter la compréhension, c'est-à-dire le nombre de sèmes, fait diminuer l'extension, c'est-à-dire le nombre de référents. Plus une définition est poussée, moins il y a d'objets qui y correspondent. Si sapinière = «forêt» + «sapin», sapinière a plus de sèmes que forêt et il doit donc y avoir un moins grand nombre de sapinières que de forêts. On se rend compte que la sémantique s'occupe d'éléments conceptuels, les sèmes, qui sont évidemment tirés de la réalité et désignés par des mots mais qui ne font plus directement partie ni de la langue (car on peut les appeler autrement, tant bien que mal : ils seront compris comme idées) ni du monde (il suffit de se souvenir pour penser, ce qui n'est pas une perception nouvelle mais une idée tirée des perceptions antérieures).

Cette loi, primordiale dans les travaux de sémantique («Quand la compréhension augmente, l'extension diminue et réciproquement.») vient du fait que l'esprit est actif : il cherche et trouve, indéfiniment, soit des aspects, soit des mots. À la limite existentielle de ce processus, on pourrait même dire que les choses et les mots, en effectuant cette activité de chaque sujet pensant (et agissant) ne sont rien d'autre que la réalisation de cet attention et de cet effort actuel et universel. Ils n'ont d'existence que l'un avec l'autre par le moyen du sujet qui les unit.

Cette activité s'exerce aussi en mathématiques, par exemple. On ne peut additionner des pommes et des oranges mais on peut additionner des fruits. Augmenter l'extension conduit à diminuer la précision des définitions. Et quand une industrie se donne des normes pour accepter ou rejeter disons les troncs d'arbre qui serviront à fabriquer la pulpe à papier, elle ajuste aux besoins de sa production la définition de ses matières premières, fixant ainsi les limites de l'extension (la quantité des troncs acceptés) comme de la compréhension (le diamètre minimal au fin bout). Sciences et techniques sont des applications, mesurables, mécaniquement parfois, de l'intelligence.

Mais alors, les idées sont partout, dès qu'il y a un mot ou une chose? Où sont les idées?
Au restaurant, un client proteste auprès de la patronne à propos de la garniture de son plat. Celle-ci interroge la serveuse, qui se justifie: --- Il a demandé des pommes de terre! --- Oui, mais vous lui avez donné des frites... Les pommes de terre, ce n'est pas des frites!... Que faut-il penser de ce dialogue? Il est clair que les frites sont des pommes de terre, tout de même. Comment la patronne peut-elle prétendre le contraire?
1 Erreur excusable.
2 Ce sont deux plats différents.
3 Elle manque d'esprit d'équipe.
4 (Autre chose)
Réaction 17


Nulle part, diront d'aucuns, car il n'y en a pas : il n'y a que le monde et les mots. Dans la tête, dit-on souvent; dans les synapses cervicales, dit la recherche anatomique. Elles sont en relation avec les mouvements physiologiques mais elles se conforment davantage à une activité du sujet (celui qui dit je). Plus rien d'automatique! De la pure invention momentanée (mais durable car on peut se rappeler quelque chose, un air de musique...) Elles s'agglutinent aux mots qui les ont exprimées ou aux choses qu'elles concernent mais pour renaître sans cesse et pas toujours identiquement. On se sert des mots auxquels on lie ses souvenirs pour explorer le réel et on se sert du réel pour accroître son vocabulaire.

Bases théoriques de la sémantique.

La sémantique peut partir du mot et étudier la spécificité des divers sens (sémasiologie) ou partir de l'objet pour en étudier les divers noms (onomasiologie). Le concept est le produit de l'action intellective et il fait donc le joint entre le référent et son nom, dans les deux directions (qui produisent donc le même sens, si l'on nous permet ce jeu de mots). La parenté des objets fait discerner leurs points communs ou distincts (chien versus chat = "animal domestique" "qui aboie" ou "qui miaule'). Cette parenté des objets rapproche aussi les deux mots. On arrive aux mêmes points communs ou distincts si l'on part des deux mots (pour en trouver le sens) que si l'on part des deux animaux (pour en trouver les noms).

Ce double mouvement définit la démarche du sémanticien. Par lui, il se distingue du lexicologue, qui analyse le mot seulement, comme du logicien, qui compare les idées. Aussi le triangle reste-t-il le schéma fondamental de la sémantique classique. Aviez-vous entendu parler de ce schéma?
Réaction 18


Il est connu sous le nom de "triangle d'Ogden et Richards", deux chercheurs américains du XXe siècle. Le but du triangle est de représenter comme indirecte la relation du référent et du mot. Ogden et Richards le montrent en dessinant un triangle ABC dont le sommet B est le concept, disons "cheval"; le point A, le référent (CHEVAL); et le point C, le mot lexical comme mot (cheval). La ligne de la base, qui relie A et C, est en pointillé. Pour aller du mot à la chose ou réciproquement, il faut faire un détour par le sommet, passer par B.Le mot ne signifie que par le détour du concept. La chose n'est analysable et sans doute perceptible dans son identité que par le même chemin. Le nom est donc attaché (en nous) à un concept (symbole correct ou incorrect) et ce concept renvoie à un référent (rapport adéquat ou inadéquat).

À bien y songer, ce triangle est plutôt un trapèze, vu que le concept est envisageable de deux points de vue. Du côté référent, il y a la sensation et la perception d'un contenu conceptuel global, qui dépend de ce qu'on voit ou touche ou mesure et de l'analyse (qui suppose une connaissance des "lois de la nature"). Du côté lexical, le concept est constitué de sèmes (ou éléments de sens) attachés à un choix lexical parmi les termes lexicaux de l'idiome. Le passage d'une "matière", déjà intelligible, aux éléments de sens (sèmes) liés aux "mots de la tribu", voilà ce qui constitue le centre nerveux de la sémantique personnelle (et il n'y a de sémantique réelle que personnelle).

La sémantique est donc particulièrement concernée par les sèmes. On voit le sème comme un assemblage de mots (entre guillemets) visant une idée aussi élémentaire que possible, mais tirée de l'expérience du monde (ou du vocabulaire disponible) par un sujet, et renouvelée par les échanges intersubjectifs. L'immense bavardage de la planète balayée par le soleil est le lieu où renaît du matin au soir l'action de dire et de faire le détail renouvelé de ces assemblages, dans une intimité individuelle, réciproque, voire collective (l'apprentissage en classe, la recherche en équipe).

Le mot lexical est-il le seul à avoir des sèmes?
Le nom propre (Washington) a-t-il un sens, dans l'acception sémantique; a-t-il un sémantème?
1 Non. Son lexème ne désigne un référent que par convention.
2 Oui, pour le lexicographe (ex. Latulipe, Dupont).
3 Oui, pour l'historien, qui enregistre les actions dignes de mémoire.
4 Oui, dans les annuaires notamment.
Prenons, pour les fins de l'analyse, deux villes analogues comme Liège et Paris (qui ont la même antiquité, presque la même langue, et sont traversées par un fleuve qui y forme une île). Peut-on tenter de les définir? Quels sont leurs points communs et leurs points distincts?
1 Points distincts : le pays, le nombre d'habitants, Liège n'est qu'une capitale de province. Points communs : centre administratif et culturel, port fluvial, histoire riche en révoltes populaires.
2 Les objets individuels ne peuvent recevoir de définition.
3 Les éléments de la définition seront concrets et non abstraits comme pour les noms communs.
4 Les noms propres sont uniques. Ils se passent de définition parce qu'ils n'ont que des propriétés (virtuèmes).
Réaction 19


Les noms propres désignent directement leur référent. Pas de trapèze, dans leur cas, à moins de dégager dans le nom propre des effets de sens (par exemple de voir du LION dans Pygmalion).

Bien entendu, ce que l'on pense de la personne peut se présenter à l'esprit aussitôt que son nom est prononcé. Cela permet de se servir de noms propres comme noms communs (un Machiavel, Grétry est le Molière de la musique) : ils cessent alors d'être des noms propres.

Doit-on, pour accéder aux concepts, se servir du trapèze en le parcourant à partir du référent (perspective phénoménologique) ou bien à partir des mots (perspective artistotélicienne)? Ou encore, les deux démarches sont-elles corrélatives, les résultats finissant par se préciser en les alternant?
Sachant qu'un salarié est soit ouvrier, soit employé, soit cadre, quel est celui des quatre termes qui a le plus d'éléments de sens?
1 salarié
2 ouvrier
3 employé
4 (Certainement pas salarié)
Réaction 20


Dans la pratique, le contexte et les phrases enregistrées par la mémoire dans toutes sortes de situations, vécues, lues, vues à la télé, ont un rôle à jouer. Mais la perception n'est pas passive ou plutôt, ce qui se grave, comme on dit, dans la mémoire, c'est surtout ce qui répond à une intention personnelle et qui a fait l'objet d'un traitement, d'une synthèse.

Mieux vaut sans doute voir les concepts comme des constructions. Ils s'échafauderaient comment?
N'êtes-vous donc pas capable de ________ le jour de la nuit?
1 distinguer
2 différencier
3 (N'importe)
4 (Selon le sens)
«Il ne faut pas se demander si nous percevons vraiment un monde, il faut dire au contraire: le monde est cela que nous percevons.» Merleau-Ponty.
1 Épanorthose. On feint de se corriger.
2 Réajustement.
3 Antimétabole. On inverse les fonctions relatives.
4 Antimétalepse. On nie l'inverse.
Qu'est-ce que l'univers?
1 La totalité de la matière.
2 Un tourbillon d'atomes.
3 La limite de la perception de nos instruments de mesure (télescope électronique).
4 Ce qui répond aux hypothèses sur la totalité de l'espace-temps.
Réaction 21


Ils se détachent de la perception, lui donnant de la durée, permettant de la retrouver, mais cette conservation reste corrélative à la capacité d'agir. Les concepts entrent dans l'imaginaire et s'intègrent au moi individuel. En prenant appui sur les mots en vue de traiter le réel, les concepts n'ont d'autre réalité que d'être le résultat, apparemment pur, d'une sorte de bricolage intellectuel, toujours personnel et temporel. Leur domaine n'en est pas moins vaste comme le possible; et ouvert à toutes les découvertes (Référence : Platon, Kant, Lavelle, Husserl et Merleau-Ponty). Ils nous lient aux choses mais aussi à la culture, aux mots disponibles, reçus dans le sens attribué par chacun au discours dominant (la langue de bois du groupe d'appartenance).

Mais alors, ne vaudrait-il pas mieux avoir un code, l'enseigner dans les écoles, et s'y tenir? N'y a-t-il pas une vérité à sauvegarder à travers toutes les fluctuations, notamment politiques, une fidélité à autrui qui devrait s'interdire les interprétations psychologiques plus ou moins profondes des comportements d'autrui?
Soit deux groupes figés : la bêtise belge et l'intelligence française. Permuter les qualificatifs paraîtra sans doute moins courant mais ne laisse pas d'être intelligible.
1 On dirait plutôt : la bêtise des Français, l'intelligence des Belges.
2 Tout dépend du contexte et de l'intention du locuteur.
3 Abstraction faite de la vraisemblance, les idées reviennent au même.
4 La formulation va générer un autre sens.
Réaction 22


Il peut sembler rassurant de tabler sur quelques formules, une nomenclature, des tables de la loi, en divers domaines, surtout religieux, même scientifiques. Il s'établit dans toute collectivité des langue de bois et des idées reçues. Est-ce à dire qu'il soit réaliste d'espérer réussir un jour à y ramener d'avance le résultat d'un effort qui doit se faire dans la plus entière liberté pour recevoir sa valeur? Qu'il est absurde de négliger la part de liberté individuelle qui est le fondement de tout le processus! Il faut que la découverte du sens ne soit pas imposée (comment pourrait-elle l'être autrement que dans les formulations!) mais qu'elle reste ouverte à une évolution à la fois individuelle et collective, sans cesse reprise, mais jamais à zéro, par chaque sujet parlant. En simplifiant sans reconnaître à chacun et chacune son autonomie, on se prive de toute adaptation et finalement de tout progrès. Sans doute, rien ne signifie rien sans passer par les autres et revenir au réel, mais ce n'est pas une raison pour décrire le rôle de l'école d'une manière réductrice. On sait les ravages du par coeur. En revanche, si on prend l'expression dans son sens originel, ce que l'on sait «par coeur» n'est pas ce que l'on récite sans faute mais ce que l'on redit à sa façon, parce qu'on aime à le redire, et à se le redire, en soi.

Des choses et des mots... vers les idées.

Si je n'avais pas écrit et imprimé ici ce que je pense de la sémantique, comment pourriez-vous en prendre connaissance et y réfléchir? Même pour saisir sa propre pensée, chacun n'a-t-il pas lui-même besoin de la dire ou de l'écrire? Si l'acte de penser est libre, ses objets ne sont-ils pas déjà là et les mots pour le dire ne sont-ils pas fournis par la collectivité? En se formulant, n'arrive-t-il pas à la pensée de se préciser, de se modifier, de se réformer, de se former?
Pourquoi met-on sur des piédestals des statues qu'il faudra abattre, pourquoi les solutions adéquates ne figurent-elles jamais au programme des réunions partisanes?
1 Le monde est mal fait, «cassé» comme dit un philosophe (Gabriel Marcel).
2 Ainsi, chacun se trouve-t-il engagé à faire mieux, et à réfléchir.
3 Les masses ne peuvent accéder aux idées nouvelles que très progressivement.
4 (Autre chose)
Cet enfant est d'une grande ______lité et, face aux événements malheureux qui se déroulent dans le monde, il s'émeut et accuse.
1 sensua
2 sensibi
3 (Au choix mais de préférence 1)
4 (Au choix mais de préférence 2)
Réaction 23


Le mot est plus qu'un canal de communication : c'est un recueil de tant d'utilisations efficaces, celles qui ont marqué chaque être individuellement et collectivement dans le passé, et par là, une forme de tant de futurs emplois possibles. Ils sont limités dans le temps -- une courte vie -- non dans leurs possibilités.

Quelles sont les possibilités de sens qui s'offrent ainsi? On choisit entre quoi et quoi? Entre deux perceptions, entre deux mots, entre deux qualifications?
Parler de qualificatif en grammaire, c'est ____.
1 rassembler dans une catégorie logique tous les mots lexicaux qui servent à attribuer aux substantifs des qualités
2 reconnaître que dans un groupe du nom, on peut insérer un lexème qui qualifie
3 se préparer à donner et recevoir des règles qui vous éviteront de faire des fautes
4 découper, dans la masse des unités linguistiques rencontrées, l'ensemble de celles qui peuvent qualifier, et que des substantifs peuvent s'attacher
Ainsi, plutôt _____ adepte d'une religion orientale, Michaux est un homme qui élargit ses modes de perception.
1 qu'
2 qu'un
3 (N'importe)
4 (Selon la nuance de sens)
Réaction 24


Les choix se font entre les formes et selon les contenus (quand ils sont déjà là).

Ou bien le contraire? Choisit-on parfois entre des contenus et selon les formes disponibles?
Marasme court. Les Bourses sont de nouveau enfiévrées. C'est un coup d'accordéon. L'opinion publique se laisse manipuler. Dans cet emploi, quels sont les sèmes retenus pour accordéon?
1 Instrument populaire.
2 Vibration métallique produite par un soufflet.
3 Nombreux plis.
4 Opérations contraires, alternativement.
Réaction 25


Le contraire se présente au décodage, à la lecture. Dans les deux directions, il y a des différences de signification (à exprimer ou à découvrir), et de forme (à trouver ou à interpréter); et des nuances de sens (à modeler ou à sentir à travers l'auteur). C'est peu de dire que deux termes ne sont jamais exactement synonymes. Dès qu'un choix se propose, la tendance naturelle est de diversifier les acceptions. Cessation, abandon, arrêt, fin, interruption, suspension. Croisement, carrefour, rond-point, étoile, patte d'oie... Carnage, boucherie, massacre, tuerie, hécatombe. Même fin de semaine (week-end) et fin de la semaine, au Québec, divergent. Le contexte suscite des variantes, tout élément de sens demande à être mis en actes de parole. Plus la sémantique en tient compte, plus précises seront ses observations.

Oui, mais... (L'objection des structuralistes.)

La tâche de la sémantique, qui généralise les études de sens, est-elle vraiment réalisable? Comment communiquer des sens si les mots qui le font d'ordinaire sont justement ceux des vedettes du dictionnaire à établir, donc les mêmes que ceux dont on doit étudier le sens?! Il y a cercle. Comment s'y prendre, à moins de disposer d'autres «mots»? C'est l'objection de la philosophie structuraliste, pour laquelle le sens se referme sur la panoplie des termes disponibles. Le contenu de chaque terme s'oppose à celui des termes sémantiquement les plus proches, qui sont des parasynonymes. Si la sémantique est condamnée à dire le sens de tel ou tel mot autrement qu'en se contentant de dire ce mot, que peut-elle faire (à part le recours au référent, les mises en contexte, des dessins, des images, des démonstrations), que peut-elle faire avec le moyen seulement des mots? Un autre mot que le terme propre pourra-t-il mieux que lui en énoncer le contenu?!
--- Pourquoi la chauve-souris n'est-elle pas un oiseau? --- Parce que les biologistes la classent autrement. Cette réponse est ______.
1 absurde
2 tautologique
3 contradictoire
4 (Autre chose)
"Une cause est quelque chose qui produit un effet." Cette définition est ______.
1 incomplète
2 tautologique
3 correcte
4 (Aucune de ces réponses)
Réaction 26


La sémantique est étouffée par ce paradoxe. Elle ne laisse pas de s'y abandonner, à l'occasion. La tautologie est encore admise. Ex. Exubérant: qui a de l'exubérance... Imaginez la tête de l'étranger qui se reporte alors au mot exubérance et trouve : "état de ce qui est exubérant"... On feint d'avoir donné une définition mais on a conservé, avec la meilleure des excuses, la même racine lexicale, qui ne dit rien d'autre, mais qui ne dit rien si on ne sait déjà ce qu'elle dit.

En est-on réduit à répéter le mot en espérant que l'auditeur puisse en saisir, à la longue, quelque chose du sens?
Les choses ne sont que ce qu'elles sont.
1 Évidemment. Et les mots ne sont que des mots. Tautologies.
2 Oui, mais il y a des degrés de réalité; du concret et de l'abstrait, notamment.
3 Non. Elles ne sont que ce qu'elles sont... pour nous. Pas d'objets sans sujets.
4 Oui et non. Elles ont l'air stable mais elles s'usent.
Quand Yvon Deschamps déclare qu'il vaut mieux être riche et en bonne santé que pauvre et malade, il fait ______.
1 une énantiose (mise en parallèle d'aspects opposés)
2 un double parallélisme (deux fois deux membres syntaxiquement semblables)
3 une tautologie
4 une lapalissade
Réaction 27


Les dictionnaires, qui ne sont pas encore branchés sur des banques de données audio-visuelles, ne semblent avoir trouvé d'autre issue pour éviter la tautologie, que de proposer des synonymes, pourtant toujours un peu à côté par définition. Ils les regroupent par acception. Leur quantité semble suppléer à leur défaut essentiel. Ils circonscrivent... Ex.: composer : 1. Agencer, arranger, assembler, combiner, disposer, organiser, confectionner, préparer; 2. Bâtir, créer, écrire, produire; 3. Traiter, transiger, s'accommoder, s'entendre, négocier, capituler, céder. Évidemment, seuls les mots fréquents et de sens assez général peuvent avoir autant de parasynonymes.

Pourquoi un bon dictionnaire est-il farci de citations d'auteurs?
Actuellement, où faut-il s'adresser pour connaître les usages et les normes authentiques? Qui est dépositaire de la langue française?
1 L'Académie.
2 Les écrivains.
3 Les livres.
4 Tous ceux qui la parlent et qui l'écrivent.
Réaction 28


Justement en vue de montrer des emplois modèles. Pour les classer, on peut les réduire à un petit nombre de groupes. Ex. Exubérant. Végétation exubérante. Une imagination puissante, exubérante. Caractère exubérant. Joie exubérante. Et même: Il est très exubérant. Ce dernier exemple paraît naïf dans sa simplicité mais il sert tout de même à indiquer que le qualificatif peut être attribué à une personne. Cette méthode, jointe à un choix de citations d'écrivains ou d'ouvrages techniques, a l'avantage de ramener à la mémoire les assemblages syntagmatiques, les fragments de chaîne parlée dans lesquels le mot est apparu déjà et où nous allons pouvoir l'employer sans hésitation.

L'inconvénient du système des contextes est le manque d'analyse et de classification. La maison Larousse a tenté d'y remédier en confiant à des équipes d'universitaires la rédaction d'un ouvrage monumental où seraient définies, en précisant les noms de domaine, les acceptions des mots les plus importants. La tautologie est battue en brèche et les définitions gagnent en cohérence réciproque. L'ouvrage fut publié sous le nom de Dictionnaire du français contemporain, mais ne trouva pas bon accueil. On était habitué à recourir au dictionnaire pour les mots rares. Pas pour clarifier l'emploi des termes courants. On le modifia pour en faire une méthode scolaire mais comment mettre au programme l'étude de tout le vocabulaire, et de choses que tout le monde croit savoir déjà? Il fallut revenir à l'ancienne formule : Littré, les mots rares, des définitions.

Il y a un mais. Les génériques sont cohérents mais les spécifiques sont à peine indiqués... Regardez par exemple comment sont distingués le chien et le chat.
CHIEN: mammifère domestique d'une espèce dont il existe beaucoup de races, élevé pour remplir certaines fonctions auprès de l'homme.
CHAT : petit animal domestique dont il existe plusieurs espèces sauvages.


(Dictionnaire du français contemporain, Larousse, 1966). Cela suffirait-il à les départager si l'on ne savait pas déjà comment reconnaître un chien ou un chat?
Réaction 29


La pensée est toujours un peu en avance ou un peu en retard sur le présent. Elle est dynamique. Une bonne définition est un point d'arrivée que l'interlocuteur reprend aussitôt comme point de départ. Interroger d'autres témoins apporte souvent du nouveau. Ouvrons le Robert. Il est plus explicite.
CHAT : petit mammifère familier à poil doux, aux yeux oblongs et brillants, à oreilles triangulaires, se nourrissant de petits animaux (traditionnellement, de souris qu'il aime à chasser) et de la nourriture que ses maîtres lui servent.


On dirait que le rédacteur aime les chats. Peut-on imaginer un dictionnaire qui pousserait aussi loin toutes ses définitions?
Réaction 30


L'idéal d'élaborer des définitions en genre et espèces, où tout serait rassemblé dans un arbre sémantique univoque, idéal vainement poursuivi depuis l'invention de la logique avec Aristote, reste encore utopique. Les matériaux sont là... dans les dictionnaires analogiques, qui rassemblent les mots par thèmes, sans les définir. Par exemple le récent Thesaurus de Larousse.

L'ensemble du vocabulaire commun, non spécialisé, y est réparti en groupes de quelques centaines de termes, et en sous-groupes d'une dizaine environ, autour d'un seul élément de sens (qui reste implicite). Véridique, par exemple, se trouve avec vrai, avéré, et véritable (mais sans autre indication qui les distinguerait du reste). Veine est à quatre endroits : comme vaisseau sanguin, au sens de "chance", en géologie et en botanique. Ce dernier regroupement contient des mots aussi variés que feuille, graine, stomate, cuticule, lobe, et duvet. Il n'est pas indiqué de terme générique ou de catégorème plus précis que celui de botanique. Le thème des groupes apparentés est fleurs (au pluriel) mais à partir de là, on se trouve dans un tableau général complet de 873 thèmes, ramifiés. Dans ces ramifications, fleurs voisine avec fruits et arbre, champignon et algues sous le générique de plantes. À son tour celui-ci voisine avec animaux sous le générique de la vie. À son tour, la vie partage avec le mouvement et la matière le privilège de diviser le monde et l'on se trouve alors à la base de l'arbre classificatoire, composé de trois troncs: le monde, l'homme et la société. Rien ne dit que d'autres chercheurs eussent opté pour les mêmes idées générales synthétisantes.

Pour arriver aux définitions, ne faudrait-il pas commencer par se donner une classification assez générale? Ou bien serait-ce les sèmes spécifiques qui nous manquent le plus? Que penser de ce que Buffon propose pour définir la spécificité en zoologie?


L'âne paraît n'être qu'un cheval dégénéré. La parfaite similitude de conformation
dans le cerveau, les poumons, l' estomac, le conduit intestinal, le coeur, le foie,
les autres viscères, et la grande ressemblance du corps, des jambes, des pieds et du
squelette en entier, semblent fonder cette opinion. (...) Si l' on considère les
différences du tempérament, du naturel, des moeurs, du résultat, en un mot, de
l'organisation de ces deux animaux, et surtout l'impossibilité de les mêler pour en
faire une espèce commune, ou même une espèce intermédiaire qui puisse se renouveler,
on paraît encore mieux fondé à croire que ces deux animaux sont chacun d'une espèce
aussi ancienne l'une que l'autre, et originairement aussi essentiellement
différentes qu'elles le sont aujourd' hui, d'autant plus que l'âne ne laisse pas de
différer matériellement du cheval par la petitesse de la taille, la grosseur de la
tête, la longueur des oreilles, la dureté de la peau, la nudité de la queue, la
forme de la croupe ; et aussi par les dimensions des parties qui en sont voisines,
par la voix, l'appétit, la manière de boire, etc...   Voir
http://visualiseur.bnf.fr/Visualiseur?Destination=Gallica&O=NUMM-87764

Dans la liste suivante, pointer les sèmes spécifiques. Nutrition / Régime / Obésité / Féculent / Légume / Lait.
1 Tous.
2 Aucun.
3 Féculent. Légume. Lait.
4 (Autre chose)
Réaction 31
Quand on compare deux termes (aussi proches que possible), disons cheval et âne, on a besoin de "différences spécifiques" (la taille, la pilosité de la queue, etc.) et d'un terme "générique" (monture, animal de trait). Le thésaurus est une mine de suggestions pour un travail personnel. C'est ce qui apporte le plus, même si on ne le fait pas de manière systématique.

Il y a donc des catégories de sens, et si un mot sert de générique, cela lui donne un statut sémantique différent de celui qu'il aurait comme terme à définir (la vedette dans un dictionnaire, qui est le thème de l'assertion définitoire), ou comme terme spécifique. Il y a une structure interne propre au sens. Chacune de ses parties (appelée sème) devrait pouvoir être exprimée : sème générique, sème spécifique; mais aussi virtuème (sème purement occasionnel), et classème (sème catégoriel). Il sera traité de ces manière de préparer la matière verbale en vue d'une composition dans le cours de rédaction. Au décodage, qui nous occupe ici, il s'agit de savoir lire, donc de savoir extraire les sèmes, d'analyser le sens. D'une manière ou d'une autre, au besoin par un dessin, une photo, un enregistrement, un essai sur le terrain, ou simplement une périphrase entre guillemets, tout type de sème devrait avoir trouvé la forme qui le rend communicable dans son individualité contextuelle.

Voici une ébauche du travail de recherche des éléments de définitions accessibles à partir d'un texte.

Analyses sémiques.
LA ROUTE DES VINS PREND LE VIRAGE DES FÊTES
1 Titre journalistique imagé. Il sera question des consommations disponibles pour le Nouvel An.
2 Non, c'est de la pub pour le tourisme oenologique.
3 Deux sèmes isotopiques, vin et fêtes. Deux sèmes figurés, route et virage.
4 (1 et 3)
Un orphelin qui lasserait ses parents nourriciers risque de devenir abandonnique. Les sèmes retenus dans cet emploi d'un dérivé d'abandon sont: ___________.
1 Ne plus vouloir exercer un droit.
2 Quitter qqn ou qqch. définitivement.
3 Renoncer à une entreprise.
4 Se laisser aller.
Aux petites annonces : ACHETONS ANTIQUITÉS USAGÉES.
1 Ridicule. Les antiquités ne peuvent pas être neuves.
2 On distingue les antiquités qui peuvent encore servir et les autres, pièces de musée.
3 Pléonasme.
4 Truisme.
Réaction 32


L'isotopie (domaine qui convient à plus d'un terme lexical) permet de créer d'autres contextes virtuels pour chaque sème. Il y a du flottement, surtout pour les mots nouveaux. Cela vient du fait que le contexte joue un rôle important, comme isotopie a priori, mais que la sémantique doit en arriver à quelque chose d'abstrait et de très précis. La solution est de marquer, par des contre-exemples, les liens avec des contextes possibles (de donner des exemples d'emplois dans divers champs).

Les sèmes sont-ils toujours soit génériques, soit spécifiques?
On lit dans un dictionnaire: SACRÉ --- Qui appartient à un domaine interdit et inviolable, et fait l'objet d'un sentiment de révérence religieux. Saint, tabou, qui est digne d'un respect absolu. Le mot tabou est ici ______.
1 générique
2 spécifique
3 propriété
4 synonyme
Le swing est un balancement (1) rythmique (2) propre au jazz (3).
1 (1) générique, (2) spécifique, (3) virtuème
2 (1) spécifique, (2) générique, (3) classème
3 (1) spécifique, (2) générique, (3) propriété
4 (Autre chose)
Qu'est-ce qu'un sèche-cheveux? Choisir un générique.
1 «séchoir»
2 «casque»
3 «appareil électrique»
4 «salon de coiffure»
Réaction 33


Le classème est une des notions de sémantique les plus utiles (il sert à classer les sèmes). Toutefois, comme il n'entre pas dans les définitions, et qu'il concerne les termes définitoires et non la vedette à définir, il est parfois difficile à identifier.

Si l'on se souvient de la notion de domaine, on verra que le classème et le domaine sont en réalité tout à fait voisins, le premier étant plus abstrait, le second plus situé. Est-ce bien votre avis?
Vous étudiez le siècle des Lumières. La nomenclature contient la série: vertu, amour, haine, honneur, vérité, mensonge; et la série: bien, mal, solidarité, liberté, harmonie, justice, égalité. Quels titres donneriez-vous à chacune de ces séries, quels sont les classèmes qui les distinguent le mieux?
1 morale, idéal
2 sentiment, but
3 passion, action
4 (Les deux séries devraient n'en faire qu'une.)
On réunit, dans une nomenclature de dissertation sur Mao Tsé Toung, les termes suivants: la longue marche, le grand bond en avant, la révolution culturelle, la campagne des cent fleurs. Choisir un classème.
1 Action politique.
2 Programme politique.
3 Propagande politique.
4 Organisation politique.
«Mon corps est-il chose, est-il idée? Nous aurons à reconnaître une idéalité qui n'est pas étrangère à la chair.» Merleau-Ponty. Le mot chair est ici pris au sens ______.
1 physique
2 médical
3 moral
4 philosophique
Extraits de nomenclature sur le thème d'Eros. Quelle est la série la moins homogène, celle où il y a le plus de classèmes différents?
1 Nymphomanie. Satyriasis. Érotomanie. Pédophilie.
2 Voyeurisme. Sadisme. Sexisme. Pornographie.
3 Censure. Puritanisme. Pudibonderie. Refoulement.
4 Excitation. Provocation. Subversion. Perversité.
En géographie ou en sciences politiques, on compare la Chine et la Russie. Sont utilisés les concepts suivants: 1) territoire étendu; 2) membre du club atomique; 3) nation; 4) régime communiste. Ces éléments de définition sont des sèmes. Mais il y a quatre types de sèmes. Chaque élément est d'un type différent, soit, dans l'ordre:
1 un virtuème, un sème spécifique, un classème, une propriété.
2 un sème spécifique, une propriété, un virtuème, un classème.
3 une propriété, un virtuème, un sème spécifique, un classème.
4 (Autre chose)
Un comité est chargé de préparer des recommandations concernant la question des droits d'auteurs. Il se sert de termes comme publication, brevet, invention, création artistique, droit d'auteur, savoir-faire, produit. Choisir un générique et un classème.
1 Produit. Droit d'auteur.
2 Savoir-faire. Publication.
3 Invention. Brevet.
4 (Autre chose)
«Donner son avis», «souligner les défauts», «façon de penser», «sévérité» sont les sèmes de critique en face de compliment. Ils sont respectivement _____, _____, _____, et _____.
1 générique, spécifique, virtuème, classème
2 générique, spécifique, classème, virtuème
3 classème, virtuème, générique, spécifique
4 (Autre chose)
Réaction 34


Ce qu'on appelle humour polysémique est-il un jeu sur les domaines ou sur les classèmes?
Humour polysémique. Chez les détenus, la lecture constitue un moyen d'évasion.
1 Évasion est pris au propre et au figuré.
2 Les domaines culture et droit pénal sont confondus.
3 (N'importe)
4 (Autre chose)
Humour polysémique. À l'origine de la grève des postes, il y a plusieurs facteurs. Quels sont les classèmes confondus?
1 math. et cour. (mathématiques et vocabulaire courant)
2 abstrait et concret
3 vx et mod. (vieux et moderne)
4 vx et didac. (vieux et didactique)
Réaction 35


Énumérer les sèmes ou éléments de sens permet donc de donner une approximation des contenus éidétiques (d'idées). Il n'est pas inutile d'ajouter ici que ces contenus ne sont pas pour autant nécessairement des abstractions. Les contenus se divisent en objets, idées, sentiments, actions et personnes. Dans tous ces cas, ils peuvent recevoir une définition, qui va comporter un générique et un spécifique.

Exercice.

Ouvrir un dictionnaire et prendre le premier nom de chose rencontré. Lui trouver un catégorème (nom de domaine). Trouver dans le domaine un nom de chose qui divise la première (par exemple matou pour chat, lévrier pour chien ou le contraire (oreille pour tympan, fleur pour orchidée). Vérifier l'extension des deux termes (celle du plus général doit déborder l'autre). Décrire (entre guillemets) ce qu'il peut y avoir de commun à ces deux choses (générique). Décrire ensuite ce que la plus particulière a de distinct (spécifique). Vérifier que la compréhension augmente quand l'extension diminue.

Ex.: Astre. Domaine: astronomie. Division : étoile. Il y a plus d'astres que d'étoiles, effectivement (car il y a les comètes, les météores, les planètes, les satellites.) Sèmes communs à astre et étoile : «corps céleste», «naturel», «visible». Sèmes distincts d'étoile : «producteur d'énergie», «émetteur de rayons». La compréhension a donc augmenté de deux sèmes.

Autre ex. : illusion. Domaine : théorie de la connaissance. Division : illusion d'optique. Il y a plus d'illusions que d'illusions d'optique. Sèmes communs à illusion et à illusion d'optique : on se trompe, ce qu'on croit savoir ne correspond pas à ce qui est. Sèmes distincts : les yeux croient voir autre chose que ce que le monde peut offrir comme spectacle. La compréhension a augmenté d'un sème (le visuel).

Veuillez saisir ici, quand elle sera terminée, votre recherche personnelle.
Réaction 36


Sémantique historique.

Y a-t-il des mots qui changent de sens avec le temps?
Quelle est la différence entre soupe et potage?
1 Le second fait plus distingué.
2 On trempe son pain dans sa soupe (comme dans la chanson de Marie).
3 Le potage est tout ce qui se cuit, et se sert, dans un pot.
4 Aujourd'hui, ni la soupe ni le potage n'existent encore au sens d'autrefois.
Après avoir ______ traité le sujet, il déclara qu'il laisserait à chacun la responsabilité de faire son choix.
1 longuement
2 compendieusement
3 (Selon la nuance de sens)
4 (Selon le sens)
Ils prenaient plaisir à ______ la ville.
1 vagabonder par
2 divaguer dans
3 (Selon le sens)
4 (Selon la nuance de sens)
Vous souvenez-vous de ces anciens postes de radio dont le ______ à lui seul occupait une bonne partie du salon?
1 cabinet
2 meuble
3 (Au choix, mais de préférence 1)
4 (Au choix, mais de préférence 2)
Réaction 37


Mais les éléments de sens des définitions sont-ils des phénomènes passagers, comme les mots lexicaux qui les manifestent? ou bien faut-il, puisque ce sont des idées, leur attribuer une durée intemporelle, celle qu'on imagine pour les sciences de type mathématique? Même le sens sera-t-il à envisager "en diachronie", comme disait Saussure?
Notre agence ________ trouver le partenaire idéal, celui dont vous rêvez.
1 s'occupe de
2 voit à
3 (Au choix, mais de préférence 1)
4 (Au choix, mais de préférence 2)
______ de la secrétaire de la mairie attirait le regard.
1 La toilette
2 L'élégance
3 (N'importe)
4 (Selon le sens)
Les contes et les chants meublent les périodes scolaires de ______ enfants en cette période de fêtes.
1 plusieurs
2 beaucoup d'
3 (Au choix mais de préférence 1)
4 (Au choix mais de préférence 2)
Le président allait dire: "________ de vous présenter notre conférencier" quand celui-ci se retira brusquement.
1 J'ai l'honneur
2 J'ai l'avantage
3 (N'importe)
4 (Autre chose)
Réaction 38


Il est étroitement lié à l'utilisation des mots dans la collectivité. Les modes de vie, les intérêts ne cessent d'évoluer et ce sont les besoins journaliers qui suscitent soit de nouveaux termes, soit encore, le plus souvent, des réappropriations (le sens propre est adapté aux réalités nouvelles : les voitures ne sont plus tirées par des chevaux).

Outre les types de changement de sens (élargissement, restriction, affaiblissement, particularisation, concrétisation, abstraction, généralisation, métaphorisation, etc.) on pourrait étudier les acceptions en les regroupant par type de besoin, d'idée nouvelle, quand ils ont suscité des mots ou des sens inédits. L'emploi des mots permet de suivre une évolution qui est collective, insensible et imprévisible. (On pourrait la comparer au déplacement des masses d'air dans l'atmosphère.)

Exemple. Aliénation (du latin alienatio, «action d'être à un autre») a désigné un changement d'appartenance familiale (vente d'esclave ou fille qui se marie); ensuite, sous le christianisme, le péché; puis le trouble mental; dans l'optique marxiste, il indique la condition des exploités au point de vue socio-économique; aujourd'hui, sous la mondialisation, c'est devenu l'incapacité où se trouve un individu de résister aux fluctuations des valeurs.

Multiples sens.

Le sens est visé parfois autrement que par le mot propre : de façon codée ou symbolique (avec un symbole à interpréter), ou encore par des indices. Il appartient à la sémantique de recenser les procédés de fabrication de nouveaux sens, en restant dans les limites des mots lexicaux. Quels sens connaissez-vous qui permettent d'employer un mot en dehors de son sens propre?
"Ma famille toujours considéra les dettes comme la lèpre de l'honneur." (Audiberti) Ici, lèpre est pris au sens ______.
1 figuré
2 abstrait
3 allégorique
4 évocateur
Réaction 39


Ils sont divers et nous allons en indiquer l'un ou l'autre. L'opération qui modifie le sens d'un mot est appelée trope. À l'école de l'Antiquité (Aristote puis Quintilien), le classicisme (en France, Diderot, puis Fontanier) en a proposé quatre variétés : la métaphore, la métonymie, la synecdoque et l'antonomase. Le cours de Rédaction les enseigne. On peut ici se contenter de les mentionner.

La façon la plus simple de trouver une désignation autre que le mot propre est la synecdoque. Le lien du mot au sens est alors établi par l'un des termes de sa définition : le générique fournit un hyperonyme; les spécifiques, des hyponymes. Telle est la synecdoque, très couramment utilisée. Vous seriez-vous douté que dans l'exemple suivant, il y avait une figure?
Pour apaiser sa douleur, le médecin lui a prescrit un ______.
1 antalgique
2 calmant
3 (Au choix)
4 (Selon le niveau de langue)
Réaction 40




C'est la synecdoque généralisante, si répandue qu'elle est parfois confondue avec le terme propre.

Plus nettement figuratives sont la métonymie et la métaphore, faciles à distinguer et pourtant souvent confondues. La métonymie glisse d'un référent à un autre par connexité dans la réalité. La métaphore saute les limites des domaines contextuels par le biais des connotations (qualités virtuelles). Les sens figurés permettent de sortir un mot de l'acception qu'il a dans un de ses domaines. La métonymie reste dans le domaine (prendre un verre pour prendre une bière) mais la métaphore transgresse le domaine où se délimitent les acceptions. Dès lors, les possibilités expressives sont décuplées, mais par une opération, la «figure», qui est surtout familière au poète.

Si votre verre déborde de mousse, avez-vous le droit de parler de «moustaches de bière»? Est-ce sortir du champ?
Balzac (la Femme de trente ans, pl. II, p.681) parle de «l'inévitable moustache noire». C'est que les moustaches étaient bien portées, au siècle dernier. On les appelait «les charmeuses» (Céline, Guignol's Band, p.58).
1 Métonymie.
2 Collation de titre.
3 Dénomination métaphorique.
4 (Autre chose)
Réaction 41


Oui, c'est sortir du champ, et il n'est pas nécessaire de porter la moustache, au risque de l'engluer, pour boire de la bière. Non, ce n'est pas une erreur, mais tout simplement une métaphore, les coulées de mousse ayant leur analogie (formelle) avec l'ornement viril. On voit que leur proximité n'empêche pas la métonymie et la métaphore de se distinguer.

Dans tous les sens.

Mais la sémantique comme branche de la linguistique doit englober tous les emplois de mots dans des sens qui ne sont pas exactement le leur. Voici quelques cas.

Il y a ce qu'on appelle un sens abstrait, qui consiste à prendre un mot de façon à placer son sens parmi les idées. Exemple : le pelletage (au Québec). Il consiste, pour un service, à rejeter sur une autre entité administrative les articles du budget qui empêchent d'équilibrer. (Origine: la neige rejetée chez le voisin quand on n'a plus de place dans sa cour.) Inversement, il y a un sens concret, par lequel on vise la chose en tant que chose plutôt que comme idée. Ex. L'intervention de son ami lui avait déplu (si l'on veut dire non le fait qu'il soit intervenu mais le contenu même de cette intervention).

Il doit y avoir une erreur, cependant, puisque nous donnons pelletage comme exemple de sens abstrait et intervention comme exemple de sens concret, alors que intervention est plus abstrait que pelletage! Cela devrait donc être le contraire, non?
Réaction 42


Impossible d'analyser si l'on ne précise pas ce qui est analysé! Il suffit ici de remarquer que ce sont les mots abstraits qui seront le mieux pris dans un sens concret, tout comme les mots concrets, dans un sens abstrait.

Le sens élargi est un peu différent. Il appartient au mot dans son usage, avec une fréquence suffisante, non dans un emploi plus occasionnel. Il prend le lexème dans une extension plus grande que la sienne (et donc dans une compréhension plus restreinte). Ex. Ratatiner au sens de "tuer" (depuis 1932, R.) Autre ex. La loi sur les frais de garde d'enfants donne au mot enfant un sens qui inclut les enfants naturels d'un conjoint et même toute personne de moins de 19 ans dont le contribuable a la garde de droit ou de fait.

Le sens est large sans être élargi quand l'extension plus grande est d'usage à côté d'un emploi courant plus restreint. Ex. Le mot travail, qui peut désigner bien des occupations, a un sens large et un sens strict, le seul qui soit repris dans travailleur. Il s'agit alors d'un travail régulier et bien déterminé.

Inversement, un sens limité ou restreint diminue l'extension donc augmente la compréhension. Ex. Ratatouille, qui désignait un plat composé de légumes et viandes mélangés (abrègement rata, masc., parfois fém.) a pris le sens de "ratatouille niçoise", dont les ingrédients sont nécessairement l'aubergine, les tomates et de l'huile d'olive.

Les emplois très occasionnels sont dénommés autrement. Vous arrive-t-il de prendre des mots dans un sens plus vague que le leur, ou dans un sens plus précis? Exemple?
Réaction 43


Le sens précis est celui que l'on peut donner occasionnellement au mot vague (machin); le sens vague, celui dans lequel on prendra le mot précis. Exemple : offrir «du thé» en présentant un plateau qui contient aussi des tisanes.

Le sens courant s'oppose au sens rare. Ex. Rondement dans Mener les choses rondement (sans perdre de temps) ou dans Marcher rondement (avec régularité).

Le sens premier est un sens d'où les autres découlent. Quel est le sens premier du mot bureau? «Meuble», «pièce», «administration», «étoffe de bure»?
Réaction 44


«Étoffe de bure» (au Moyen Âge), d'où «tapis de table» (13e siècle), d'où «meuble pour faire des écritures» (16e), puis «pièce où se trouve un tel meuble» (17e), de là «service administratif» (19e), puis «équipe de direction d'une assemblée» (20e). Le sens primitif est un sens premier sorti d'usage, devenu archaïque (bureau comme étoffe de bure). On n'est pas loin du sens étymologique, où un mot est employé actuellement dans un sens qui semble nouveau mais qui est en réalité le plus ancien, celui de son étymon (son origine lexicale). Bureau pourrait ainsi remonter plus haut que l'étoffe, au mot latin bura ou buris «partie incurvée de la charrue, qui pousse la terre». On remonterait vers une racine indo-iranienne, le tissage ayant repris un terme agricole.

Comment mieux distinguer l'aube et l'aurore que par leur étymologie (alba et aureus)? Laquelle précède l'autre?
Réaction 45




Aube, du latin alba, «blanche», la première lueur du matin n'étant pas colorée. Aurore, du latin aureus, «doré» : avant de poindre, le soleil colore l'horizon.

On parle aussi de sens fondamental, ou sens dominant, ou sens majeur, pour désigner le premier sens qu'un terme isolé fait venir à l'esprit. Exemple : le goût comme saveur d'un aliment, plutôt qu'au sens de jugement intuitif ou penchant en faveur de qqch.

Le sens accidentel ne surgit que dans une circonstance exceptionnelle. Ex. Ô récompense après une pensée (Valéry) où pensée vise une période d'intense travail intellectuel.

Sens et co-texte.

Une phrase a rarement un sens complet, indépendant du contexte. Le sens plénier est alors une façon directe de faire dire au texte davantage qu'il n'en dit réellement. En extrayant la phrase de son contexte, elle prend automatiquement un sens plus étendu. C'est ce qui arrive constamment dans les citations placées en épigraphe, au début d'une oeuvre. Un pas de plus, et on fait dire au texte des choses qui ne s'appliquent qu'à des circonstances inconnues de l'auteur : sens accommodatice. Ex. Kierkegaard met en épigraphe à ses Miettes philosophiques la citation de Shakespeare : Plutôt bien pendu que mal marié. Il ne la prend pas dans le sens habituel (Rien n'est pis qu'un mauvais mariage) puisqu'il n'est pas marié. C'est le rejet qu'il ose entreprendre de l'hégélianisme à la mode qui est son mauvais mariage, dût-il se perdre dans ses raisonnements!

Ainsi les politiciens ont-ils beau jeu de se faire "avoir dit" des choses les uns aux autres, et les journalistes ont beaucoup de peine à ne pas déformer les déclarations, à moins de donner assez de contexte. Traduttore, traditore disent les Italiens.

Avez-vous entendu parler de l'équivoque? Du sens "louche"?
Ensuite, le jeune artiste peign__ onctueusement la longue chevelure de son modèle.
1 a
2 it
3 (N'importe)
4 (Selon le sens)
--- Il faudrait que le Gouvernement s'en mêle! --- Il s'emmêle déjà.
1 Équivoque.
2 Jeu de mots.
3 Amorce sonore.
4 Transition par diaphore.
Je sollicite le poste de commis et de paie-maître homme ou femme: j'ai été l'un et l'autre pendant de nombreuses années.
1 Sens louche car le double sens vient de la syntaxe.
2 Non-sens car on ne voit pas ce que veut dire le texte.
3 Équivoque lexicale, fondée sur une polysémie.
4 Amphibologie (ambiguïté d'origine grammaticale).
Réaction 46


Le sens est louche quand deux des acceptions possibles du mot sont présentes dans le contexte. Ex. Je crois qu'il a cherché à nous obliger (à nous forcer à faire qqch. ou bien à nous rendre service de façon que nous ayons une obligation de reconnaissance envers lui?) Le sens louche peut avoir une de ses acceptions qui serait métaphorique. En ce cas, la loucherie consisterait dans le fait de ne pas éliminer le sens propre, qui conviendrait aussi au contexte. C'est le sens propre réveillé. Ex. Les soldats laissèrent derrière eux une situation cadavérique. Le journaliste avait de l'humour... La catastrophe prend un visage trop appréhendé. En littérature, dans les jeux de mots, dans la conversation, un terme est facilement pris à la fois au propre et au figuré. C'est la syllepse de sens. Ex. Ils vont à la campagne pour se donner de grands airs.

Et pour terminer, le non-sens. Est-il dans le champ des sens à recenser?
Souvent il est fatal de vivre trop longtemps. (Racine)
1 Nigauderie.
2 Bon mot.
3 Taureau irlandais.
4 Non-sens
Olivier Guimond déridait quelquefois son public en mimant l'ébriété. Une de ses boutades: entrer en scène en titubant, avec une cigarette brisée entre les lèvres. «Je ne sais pas ce qui s'est passé. Le trottoir m'est tombé dans la face». Le comique obtenu repose sur ______.
1 un non-sens
2 une métonymie
3 une hypallage
4 un adynaton
Réaction 47


Oui et non. Oui puisque c'est une façon de dérouler le texte. Non parce que ce texte semble ne conduire à rien. Le non-sens, qui a une large place en littérature (la b.d. quotidienne des journaux américains, la littérature surréaliste) s'établit quand le texte dérobe au lecteur la possibilité d'en dégager quelque idée. Exemple : ce vieillard se bouchait les oreilles pour ne pas entendre ce qu'un clochard se refusait à dire Q.E.S., p.125. C'est une inversion par négation de ce jeune homme se penchait pour écouter ce que son ami voulait lui dire.

Autres sens.

Le sens collectif est celui d'un mot au singulier qui désigne un ensemble multiple (critère: on peut le qualifier de nombreux). Ex. Le mot population a un sens collectif.

Doit-on penser que l'auteur avait à l'esprit plus qu'il ne pouvait dire? On tentera alors d'établir un sens intentionnel ou un sens visé. Ce dernier sera objectif s'il prend appui sur des indices assez sûrs. Tiré davantage des préoccupations du lecteur, il sera subjectif. Mais parfois le texte tente réellement d'avoir sur le lecteur certains effets. Ce sera du sens impressif. Ou bien il se contentera de rendre manifestes les sentiments de l'auteur : sens expressif.

Les acceptions du mot sens débordent de beaucoup la stricte logique. C'est qu'il n'y a pas que la logique qui ait du sens. Ce sont nos esprits qui confèrent à tout ce qui nous intéresse des sens qui ne sont autres que ce que nous voulons en faire. Ainsi les deux sens du mot sens sont-ils réunis ("direction" et "signification"). La logique ne fait que mettre dans une forme stricte ce qui dépend de notre liberté personnelle à tout moment.

Mettre de la logique dans la grammaire, c'est donc plus que de la réduire à des formules : c'est en montrer les parties, leur articulation, leur fonctionnement.

Au terme de cette description du français contemporain, ayant approfondi différents types de paradigme (graphie, morphologie, accords, fonctions, agencements, racine lexicale, propriété des termes, etc.), il est possible de prendre une vue d'ensemble de ce que la linguistique et la pragmatique du discours permettent de considérer comme structures fondamentales dans les textes.

Les catégories de paradigme (synthèse finale).

Entendîtes-vous parler jamais de "paradigme"? En linguistique, ce sont les paradigmes de quoi? Le signifiant et le signifié sont-ils des paradigmes ou des ensembles de paradigmes?
Selon Georges Mounin et Pierre Guiraud, un signe se reconnaît à l'intention de communiquer un message. Dans cette optique, lesquels des faits suivants sont des signes? a) un panonceau du code de la route b) la numérotation des chambres d'hôtel c) un vêtement que je porte quotidiennement d) le geste machinal de se gratter la nuque e) une forte fièvre f) une trace de pas dans la neige g) un diagramme
1 a), c), g)
2 a), b), g)
3 a), b), c), g)
4 a), b), c), d), f), g)
Le signifiant (Sa) renvoie à un signifié (sé) dont il est la manifestation (sonore, écrite...) Ex.: sillage ou /sijag/, composé de deux syllabes, de sept lettres, de cinq phonèmes, renvoie au signifié "trace qu'un bateau laisse derrière lui à la surface de l'eau". Peut-on dire que Sa et sé sont séparables?
1 Oui.
2 Non.
3 Selon le point de vue auquel on se place...
4 (2 et 3)
La longueur moyenne des mots n'est pas la même dans un corpus textuel que dans un dictionnaire, où les mots courts comme le, la, les n'apparaissent qu'une fois. Il y a donc une différence fondamentale entre un corpus ______ et un corpus ______. Mais ce dernier est un artefact.
1 syntagmatique, paradigmatique
2 paradigmatique, syntagmatique
3 (N'importe)
4 (Autre chose)
Réaction 48


Certes, dès l'introduction, il fut question de paradigme en tant que catégorie de variantes possibles aux différents points de la chaîne parlée ou écrite, tant pour le signifiant, physique ou linguistique, que pour le signifié, comme énoncé ou comme énonciation.

Chaque paradigme est un micro-système, généralement fermé :on ne peut pas ajouter de nouvel élément. C'est entre les éléments de chaque paradigme que le sujet parlant établit des choix successifs qui le conduisent du sens aux formes et inversement (encodage - décodage). Quels sont par exemple les éléments du système graphique (pour un texte écrit, forcément)?
--- "En nous accueillant par ce hurlement exquis?" On compte 37 lettres dans cette phrase, et 26 sons. Certaines lettres ne se prononcent pas. Certains sons s'écrivent en plusieurs lettres. Que faut-il penser de notre alphabet, dans son ensemble, comme système de transcription? Est-il proche de l'alphabet phonétique? A-t-on pour chaque son un signe distinct et réciproquement?
1 Oui.
2 Non, il y a plus de lettres que de sons.
3 Non, il y a plus de sons que de lettres.
4 Il y a tellement de sons différents qu'un alphabet phonétique est impossible.
"Je suis content d'avoir de tes nouvelles... Et LN? Å Boston? Elle est si loin que ça? Je la croyais au collège... --- Hélène? LR çà et là." Y a-t-il autant de marques dans le système des graphies que dans celui de la prononciation?
1 Autant.
2 Plus.
3 Moins.
4 Ce ne sont pas les mêmes, quelquefois.
Réaction 49


Les lettres de l'alphabet sont les éléments de graphie. Tracer ou percevoir visuellement une des 26 lettres du français est pertinent pour communiquer avec le futur lecteur ou le précédent scripteur parce que chacune de ces lettres est "précisément ce que les autres ne sont pas", c'est-à-dire différente. Un paradigme est un ensemble de différences réciproques qui transforme un fait en signe.

Faut-il de nombreux paradigmes pour décrire le français contemporain? Et se rangent-ils en deux, trois, ou même quatre classes? (Ce sont les "dimensions" du texte, mentionnées dans l'introduction.) Que veut-on dire quand on définit la linguistique comme science du langage articulé?
Dans son Cours de linguistique générale, F. de Saussure aborde son étude de la langue en se demandant qu'elle est la plus petite unité qui ait un sens. Il appelle cette unité: ______.
1 signe
2 mot
3 signifiant
4 symbole
Quelle serait le meilleure définition? Le signe est ________.
1 une image acoustique ou graphique liée à un concept
2 quelque chose de perceptible et qui rend manifeste quelque chose d'autre, qui autrement ne le serait pas
3 un signifiant et un signifié avec une relation entre les deux
4 par exemple, une flèche, une croix
Le trajet ne prend qu'une _____ heure. On peut ajouter bonne ou grande pour dire «plus de soixante minutes».
1 Confusion de la qualité (bonne) et de la quantité (grande).
2 Grande, on s'en plaint; bonne, on s'en réjouit.
3 Grande et petite concernent la durée. Bonne est mélioratif.
4 Les oppositions sémantiques sont neutralisées par le contexte.
Réaction 50


Cette articulation n'est pas celle des cantatrices capables, comme Barbara Hendricks ou la Callas, de faire vibrer jusqu'au dernier tympan de leurs milliers d'auditeurs. Ce n'est pas d'articulation au sens phoniatrique qu'il s'agit mais d'un concept plus théorique: le fait qu'un mot (choisi parmi les éléments du paradigme lexical), quand il est communiqué, doit se "réarticuler" sur un autre plan, par une série de choix cette fois sonores ou graphiques. On pourrait dire aussi bien science du langage structuré si le mot structure n'avait pris, à cause de son succès, un sens tellement large.

Dans les langues comme en bien d'autres domaines, la diversité du réel déborde les moyens de sa perception. On entend ce qu'on est capable de décoder et le reste se perd. On produit ce que l'on cherche à produire (plus ou moins) et donc les oppositions (à tous les niveaux de paradigme) que l'on peut avoir enregistrées (ou conçues). Les choix linguistiques se font à l'intérieur de systèmes clos et superposés.

Prenons un exemple dans le paradigme de la sonorité. Sont seules pertinentes à la communication entre deux personnes les oppositions favorisées dans la langue des échanges. Le français a des voyelles nasales mais le latin, l'italien, l'espagnol, l'anglais, l'allemand n'en ont pas. Qu'un locuteur, dans une de ces langues, produisent un son /an/, il sera décodé comme un /a/. Le français a des voyelles antérieures labiales (/u/, /eu/, /oe/) que le latin, l'italien et bien des langues n'ont pas. Pour les locuteurs de ces langues, un son /u/ est difficile à produire et aussi à identifier. Il sera décodé comme voyelle labiale ou comme voyelle antérieure : soit comme /ou/, soit comme /i/.

Le paradigme de la sonorité a été très étudié. Les autres, celui de la graphie, mais aussi celui des formes grammaticales ou lexicales, et celui des énoncés, voire ceux de l'énonciation, fonctionnent-ils de la même façon? Vont-ils aussi se structurer en réseaux d'oppositions systématiques?
L'étude du système d'oppositions entre les sons qui forment des mots a pour nom la ________.
1 phonostylistique
2 phonologie
3 phonétique
4 phonométrie
Quel mot ne fait pas partie de la terminologie grammaticale du français?
1 philologie
2 lexicologie
3 genre
4 graphologie
Est-il exact de dire que les sciences suivantes font partie de la linguistique? (Pointez) 1. L'étude des sons (phonétique et phonologie). 2. L'étude des écritures individuelles (graphologie). 3. L'étude du vocabulaire (lexicologie). 4. L'étude des formes grammaticales (morphologie). 5. L'étude des constructions de phrases (syntaxe). 6. L'étude des signes (sémiologie). 7. L'étude des procédés expressifs (stylistique). 8. L'étude des moyens de persuader (rhétorique).
1 1,2,3,4,5,6,7,8
2 1,3,4,5,7
3 1,4,5
4 (Une autre série)
Le mot ou signe lexical est une unité de combinaison. Est-ce la seule? Dans la variante Les petites chattes sont mortes, les différences introduites sont le féminin et le pluriel. Ces différences sont ______.
1 sémantiques
2 lexicales
3 morphologiques
4 phonétiques
Pour un même sens, on a des variantes lexicales. Ex.:mort / décédé / capout / crevé. Il y a donc un axe paradigmatique qui joue sur le vocabulaire disponible. Une branche de la linguistique en fait l'étude. C'est ______.
1 la morphologie
2 la phonologie
3 la sémantique
4 la lexicologie
Il n'est pas en prison. Il est dans un centre de détention.
1 Distinction nécessaire.
2 Ce n'est qu'une question de connotation.
3 (N'importe)
4 (Selon le contexte)
Réaction 51


Certainement. Non seulement les unités linguistiques sont-elles les éléments d'un ensemble où elles peuvent contraster mais leur fonction est de signifier dans un ensemble plus vaste, également systématisable, en sorte que les structures se superposent, et que le tout s'articule depuis la nature des échanges jusqu'au son produit (inversement au décodage). C'est un peu comme un mouvement d'horlogerie, ce qui motive le choix qui a été fait de l'intérieur d'une montre pour servir de couverture au cédérom du cours.

Chaque catégorie de système de différences permettant des choix est-elle l'objet d'étude particulier d'une branche de la linguistique?
Réaction 52




Exactement. On distingue même la phonétique, étude des sons comme tels (aspect physiologique et acoustique) et la phonologie, qui les inscrit dans un système de différences et les rend porteurs de sens (grammatical ou lexical).

Listons-les, ces systèmes clos et superposés?
Réaction 53


On en trouve en fin de chapitre un tableau complet. Commençons ici par le plus évident : celui des mots (paradigme du lexique; discipline : la lexicologie). Ensuite, le plus connu : c'est celui des phonèmes (paradigme de la sonorité; discipline: la phonologie) proche de celui des lettres (paradigme de la graphie; disciplines : l'orthographe, et la graphématique). Puis, le plus examiné par les grammaires : celui des formes, plus précisément le paradigme de l'actualisation. Elle est procurée par certains mots grammaticaux et par les terminaisons des mots variables. Une discipline déjà ancienne la concerne. Elle constitue la partie la plus développée de la grammaire traditionnelle: la morphologie.

C'est l'analyse grammaticale qui permet de faire des distinctions comme celle de mot grammatical et mot lexical. La morphologie (voir les modules 3 et 9) diffère profondément, dans ses méthodes et son contenu, de la lexicologie (module 11).

Y a-t-il un paradigme de la syntaxe? Celle-ci est-elle une branche de la linguistique?
"Jean regarde la bouche ouverte." Qu'est-ce qu'il regarde? Est-il dentiste: c'est la bouche de son client. Est-il stupéfait: c'est sa bouche à lui qui bée. Il y a une différence _____.
1 morphologique
2 syntaxique
3 grammaticale
4 philologique
"La montagne fait le tour du cow-boy." Dans cette phrase, on a inversé deux termes, ce qui change leur fonction, puisque normalement c'est le cow-boy qui fait le tour de la montagne. L'étude de la place et de la fonction des termes relève de ________.
1 la lexicologie
2 la sémantique
3 la stylistique
4 (Autre chose)
Réaction 54


Certainement. On peut hésiter du fait que Jakobson la présente comme un axe opposé à ceux des paradigmes (l'axe syntagmatique). Mais c'est qu'il veut présenter le fil du discours (les éléments in presentia) c'est-à-dire la chaîne sonore (ou écrite) comme un axe (qu'il appelle horizontal) alors que les paradigmes sont verticaux (ils offrent des variantes in absentia). Pour dénouer cette ambiguïté en restant dans la distinction langue/parole de F. De Saussure , il suffit d'observer que les constructions et places dont s'occupe la syntaxe sont des éléments qui s'expliquent comme tous les autres en vertu des possibilités de variantes. Les variantes sont alors des variantes d'emplacement. Il y a donc un axe, vertical, des emplacements possibles qui donnent son sens à l'emplacement réel, ce qui est la définition d'un paradigme (para = "sur le côté" et deiknumi = "je montre").

Précisons donc bien que l'axe syntagmatique de Jakobson contient en réalité deux choses distinctes : la durée du texte, qui prend corps dans son déroulement, et qui n'est pas un paradigme (puisque c'est la réalité observable ou fabriquée, mais concrète et unique) et d'autre part le paradigme de la syntaxe, qui propose toutes les variations de position et d'assemblage des groupes, et qui est abstrait.

Dans l'exemple suivant, sur quel paradigme joue le problème posé?
Il a parlé ainsi, non pour faire approuver un crime, mais pour le faire considérer ________ nouveau.
1 d'un jour
2 sous un oeil
3 (N'importe)
4 (Autre chose)
Réaction 55


La préposition est un connecteur. C'est un mot grammatical qui marque un lien syntaxique (on lie un groupe nominal à un autre groupe quel qu'il soit). Le paradigme est donc la syntaxe (comment assembler les groupes).

Signalons à ce sujet que la communication la plus rudimentaire peut s'abstenir de syntaxe: elle est implicite à la séquence des actes de parole. Ce n'est que bien après les sonorités, le rythme, le vocabulaire que l'enfant acquiert des fonctions sujet et objet ou des connecteurs. La syntaxe devient plus nécessaire quand l'énoncé prend une certaine longueur.
Trouvez-vous ambigus les agencements suivants?
Un maître de cérémonies occult___ nous a fait parvenir deux invitations.
1 e
2 es
3 (Selon la nuance de sens)
4 (Selon le sens)
Nous avions l'impression d'assister à une comédie de moeurs politi___ et scéléra___.
1 que, te
2 ques, tes
3 (Selon le sens)
4 (Autre chose)
"Ils nous décriront ce qui s'est passé exactement et nous pourrons alors prendre une décision." Exactement qualifie:
1 Ils nous décriront
2 ce qui s'est passé
3 (N'importe)
4 (Selon le sens)
«Canada Maltage Cie limitée» annonce un panneau publicitaire.
1 4 3 2 1 (Can. dépend de Ma., qui dépend de Cie, qui dépend de lim.)
2 1 2 2 3 (Maltage dépend de Canada, Cie aussi, limitée dépend de Cie)
3 3 2 1 2 (Can. dépend de Ma., qui dépend de Cie; lim. dépend de Cie)
4 (Autre chose)
"Une petite gare. Peinte en rouge. Comme elles sont toutes." Dans cet alinéa, chaque assertion constitue une phrase distincte. La dernière est à accrocher à ________.
1 la première
2 la deuxième
3 (N'importe)
4 (Selon le sens)
Réaction 56


La hiérarchie des groupes est une combinatoire syntaxique. On l'a vu plus haut (chapitre Découpage et marquage). Faut-il pour autant faire de la syntagmatique une branche à part? Non, sans doute, mais il faut alors définir la syntaxe comme englobant non seulement les fonctions et les emplacements mais aussi l'agencement des syntagmes. On pourrait aussi considérer la combinatoire des syntagmes comme un paradigme distinct, auquel s'adjoindrait la combinatoire des actes de parole, voire celle des phrases en alinéa, sinon celle des alinéas en paragraphe et en chapitre... Le rôle de ces agencements dans la signification et la communication, pour caché qu'il soit, est essentiel. Les écrivains sont aussi sensibles que les psychologues à la dimension et à la position de chaque ensemble textuel. Pour quiconque décode, il s'agit de suivre un déroulement, à mesure, selon le temps imparti. Ce temps partagé est comme l'étoffe dans laquelle se taille un accès au réel conjointement forgé par les interlocuteurs.

Une telle façon de voir l'étude des textes est-elle celle de la linguistique appliquée au français? Peut-on toujours parler de grammaire?
La grammaire est l'étude ________.
1 de l'alphabet (gramma = "lettre")
2 des formes (pour les mots variables)
3 des règles concernant l'accord entre certains mots
4 de la nature et de la fonction des termes
Réaction 57


La grammaire, autrefois étude des lettres (gramma), est une discipline scolaire qui a pour objet les éléments du texte oral ou écrit, donc au départ les sons et les lettres, mais surtout les formes, les catégories, les fonctions, et leur assemblage en propositions et en phrases. Elle se concentre sur les mots grammaticaux (les plus courts et les plus fréquents, souvent atones). Elle exclut la sémantique. Le dictionnaire est le complément obligé de la grammaire.

Y a-t-il des paradigmes qui échappent à la grammaire? Quand on lit du Chateaubriand, ("Le son que rendent les passions dans le vide d'un coeur solitaire est semblable au hurlement du vent"), ou du Baudelaire ("Grands bois vous m'effrayez comme des cathédrales"), ne devient-on pas sensible au rythme d'un texte?
Existe-t-il encore / sur la terre / un seul // endroit // duquel on n'entende pas / des voitures // passer // sur les autoroutes? Divisée en neuf unités de rythme, cette phrase donne une impression ________.
1 lyrique
2 de suffocation
3 d'harmonie (qui contraste avec son contenu découragé)
4 de réalisme prosaïque
Une valse à quatre temps C'est beaucoup moins dansant C'est beaucoup moins dansant Mais tout aussi charmant Qu'une valse à trois temps Une valse à quatre temps Une valse à vingt ans C'est beaucoup plus troublant C'est beaucoup plus troublant Mais beaucoup plus charmant Qu'une valse à trois temps (.....) Une valse à mille temps Une valse a mis le temps De patienter vingt ans Pour que tu aies vingt ans Et pour que j'aie vingt ans (Extraits de la valse à mille temps, de Jacques Brel)
1 Chanson thématique (sur la valse).
2 Chanson d'amour.
3 Il s'agit de faire sentir le mouvement de la valse.
4 Jeux de mots.
Les belles qui se paraient et préparaient pour aller au bal, autrefois, se disaient quelque chose comme ceci: «Ah! je ris... de me voir(e) si belle, en ce miroir. Non, ce n'est plus toi, Margueriiiite! C'est la fille d'un roi qu'on salue au passage...»
1 Elles se souvenaient d'avoir assisté à une représentation du Faust de Gounod.
2 Elles pensaient aux bijoux dont elles se paraient.
3 Elles auraient aimé devenir chanteuses, voire cantatrices.
4 Elles fredonnaient pour exprimer leur joie.
Oui, bénie soit cette douleur exquise / qu'Amour causa en m'unissant à lui. / Béni soit l'arc et bénie soit la flèche / Et la plaie qu'elle ouvrit au tréfonds de mon coeur. (Pétrarque, Sonnet). Qu'y a-t-il de lyrique dans cet extrait?
1 Le pétrarquisme (douleur exquise)
2 Le mythologisme (Amour, arc, flèche).
3 Sans doute la mélodie originale ou encore celle de Liszt.
4 Le sentiment amoureux.
Réaction 58


Le paradigme ici n'est pas syntaxique ou sonore, bien qu'il ait beaucoup à voir avec la dimension des segments et la prononciation. Le nombre de membres, qui répartit des durées, détermine un rythme. Ce point de vue, distinct des précédents, entraîne des choix spécifiques. Faut-il le considérer comme un paradigme?
Réaction 59


Le nombre des variantes possibles, et que l'effet dépende à ce point de la diction de chacun, cela montre assez qu'il y a des choix, et des valeurs. Le rythme est donc un paradigme. Il est proche de celui des sonorités et des graphies car il prend place au niveau de la surface perceptible du texte, mais il concerne la durée. Le rythme est même, sans doute, le paradigme le plus évident, le plus transmissible, voire le plus parlant, d'un texte, car on ne peut se faire une image du texte qu'en l'allongeant sur une durée qui est celle du sujet parlant mais qui se chosifie dans un espace fictif. Cependant, à bien y penser, cette durée est la persistance des individus dans leur présent. Ce serait alors cette présence qui ferait la puissance du rythme. Si l'on songe aux messages envoyés de colline en colline par le tam-tam, le pouvoir du rythme est tel qu'il peut aller jusqu'à se substituer aux autres paradigmes et former des mots (musicaux). Il est présent dans la poitrine de tout être humain comme les battements de son coeur, et il se manifeste sans mots dans la danse et la musique instrumentale.

Autour du "mot"...

De tous les types de segments découpables dans un texte, le mot est le plus courant, le plus évident. Quelle en est la meilleure définition?
On peut procéder de deux façons suivant ce qu'on est _____ de faire.
1 en train
2 entrain
3 (N'importe)
4 (Selon le sens)
Je _____ plein de courage.
1 t'envois
2 t'en voie
3 tant voie
4 t'en vois
De tous les types de segments découpables dans un texte, le mot est le plus courant, le plus évident. Quelle en est la meilleure définition?
1 groupe de phonèmes doté d'un sens
2 groupe de lettres isolé par un espace
3 unité de substitution (on peut le remplacer par d'autres "mots")
4 unité de combinaison (on ne peut pas y insérer un autre "mot")
Réaction 60


Dans les équivoques et les jeux de mots, il y a plusieurs façons de diviser en mots graphiques. Ex. Volais-tu / Vos laitues. La division graphique n'ayant aucune marque sonore, elle relève seulement de la culture livresque.

Considérez-vous que le mot, c'est le mot graphique, tout entier, tel quel?
L'étude des familles de mots (rêve, rêver, rêveur, rêverie, rêveusement, rêvasser) relève de ________.
1 la morphologie
2 la lexicologie
3 la syntaxe
4 la grammaire
La lexicographie ________.
1 étudie les dérivés d'un même mot
2 concerne les formes verbales, les marques du genre et du nombre
3 consiste à faire des listes de termes en vue de rédiger un dictionnaire
4 recherche le sens d'un mot à des époques différentes
En vue de rédiger un dictionnaire, on rassemble de la documentation sur certains mots. Ces recherches relèvent de ________.
1 l'axe paradigmatique
2 l'étymologie
3 la lexicographie
4 la lexicologie
Réaction 61


Le lexème est la partie du mot que l'on classe dans un lexique (dictionnaire), sa racine, en somme. Cette partie est invariable.
Quand on l'introduit dans une phrase, le lexème (la racine lexicale) s'adjoint des suffixes et des terminaisons, mais aussi des actualisateurs, enfin un connecteur : il devient un syntagme.

L'analyse permet de découvrir dans le mot graphique sa racine (purement sémantique) et autour de lui des mots grammaticaux (contexte et co-texte). Or les syntagmes sont de trois types, du point de vue de leur construction. Et ce type dépend de la catégorie du noyau.

Comme le suffixe permet souvent de distinguer entre le nom, le verbe et le qualificatif (soin, soigner, soigneux) serait-ce le suffixe qui déterminerait le type de syntagme et aussi le choix des mots grammaticaux?
Dans quelles "parties du discours" (catégories grammaticales ou classes de mots) rencontre-t-on les mots lexicaux?
1 Le nom (ou substantif) et le verbe.
2 Le nom, le verbe, les adjectifs (possessif, démonstratif, indéfini, etc.)
3 Le nom, le verbe, l'adverbe.
4 (Autre chose)
Réaction 62


Il est évident que l'article convient au nom (il peut même transformer en nom des verbes ou des adverbes) et que le pronom convient au verbe, comme l'absence d'actualisateur convient au qualifiant. Le suffixe est donc souvent déterminant mais c'est l'actualisateur qui a le dernier mot.

Le mot est-il une unité syntaxique? Ne doit-il pas devenir un groupe (même s'il est seul dans ce "groupe")?
"Mon nouvel ami boit son jus d'orange." Combien de groupes nominaux compte-t-on dans cette proposition?
1 Zéro.
2 Un.
3 Deux.
4 Trois.
Adhérez au Touring Club. Dépannage. Voyages. Assurances. Et bien ______.
1 d'autres
2 plus
3 encore
4 (Selon la nuance de sens)
"Elle le regarde, lui sourit, lui dit de s'approcher, et s'assoit avant même qu'il ait eu le temps de répondre quoi que ce soit." Dans cette phrase, il y a ______ groupes verbaux.
1 7
2 6
3 5
4 (Autre chose)
"Que tu te sois encore trompée, ça nous étonne toutes, si tu veux le savoir", déclarèrent-elles quand j'ouvris la porte. Combien de groupes verbaux compte-t-on dans cette phrase?
1 Un.
2 Quatre.
3 Cinq.
4 Six.
Il y a autant de propositions dans la phrase que ________.
1 de verbes
2 de verbes à un mode personnel
3 de sujets
4 (1 et 3)
Réaction 63


On a vu plus haut (notamment au chapitre sur le découpage), que les lexèmes devaient avoir reçu une actualisation et un lien pour entrer dans une phrase.

Le pronom, même s'il a les fonctions du groupe nominal, n'est pas un groupe, pour la simple raison qu'il peut entrer dans le groupe du verbe, dont il est alors un actualisateur (et même un actant).

Les noms propres ont une actualisation (implicite) et une fonction. Ils sont donc des groupes nominaux.

Les syntagmes et leurs fonctions.

Le substantif et le verbe sont donc des noyaux de groupe. Le verbe est normalement environné d'actants (pronoms ou groupes). Le substantif peut l'être quand il désigne une action.

Quelle importance aimeriez-vous accorder au syntagme dans l'analyse des phrases?
Je _____ de jour.
1 travail
2 travaille
3 (Au choix mais de préférence 1)
4 (Au choix mais de préférence 2)
Comparer les deux paires de groupes syntaxiques suivantes: Le cheval court et la course du cheval. Un même actant (cheval), respectivement sujet et complément de deux lexèmes de même racine, un verbe (court) et un nom (course). En vue de mieux apercevoir ce qui distingue le nom du verbe, on se demande quelle différence il y a entre les deux énoncés.
1 On passe d'un temps présent à une sorte d'intemporalité.
2 On passe d'une action qui se fait à une sorte de substance d'action.
3 Le mouvement était énoncé, il n'est plus que conceptualisé.
4 Le cheval passe du premier plan à l'arrière de la scène.
"La réprimande de Mademoiselle. Mademoiselle réprimande Rita. La réprimande de Rita par Mademoiselle." Le substantif diffère du verbe, au point de vue syntaxique, en ceci:
1 Il n'a pas d'actant.
2 Il n'a qu'un actant.
3 Il n'a pas toujours au moins un actant.
4 Il n'a pas la possibilité d'avoir plusieurs actants.
Réaction 64


Une importance primordiale, du moins dans une grammaire naturelle, qui cherche à trace la place des idées dans le contexte et dans le co-texte, et à saisir leurs interactions et leurs fonctions.

Le substantif diffère du verbe au point de vue sémantique parce qu'il concerne une sorte de substance (grammaticalement parlant); le verbe, une sorte d'action (au moins grammaticale). Au point de vue syntaxique, le substantif diffère du verbe parce que ses actants sont rares et moins faciles à placer.

Mais l'infinitif? Est-ce un verbe ou un nom?
"Quand tu as vu un tel rire, tu as d'abord voulu prendre la fuite, non?" Rire est ________.
1 un substantif
2 un verbe à l'infinitif
3 (Selon le sens)
4 (Autre chose)
Réaction 65


Il se construit avec des prépositions comme un nom mais il reçoit des compléments comme un verbe. Toutefois, il n'est pas pleinement verbe car on ne le conjugue pas. Et il n'est pas pleinement nom car il ne reçoit pas d'article; il reçoit des pronoms (le toucher est un exemple d'infinitif avec pronom : "toucher quelqu'un" ou de nom avec article : "le sens tactile"). Il faut choisir. Avec article, l'infinitif subit une translation qui le transforme en nom (le sourire de la Joconde). Comme infinitif, il est la forme nominale du verbe en ce sens qu'il se construit comme un actant mais en restant un verbe, non conjugué (pour lui sourire).

Certaines formes sont équivoques. Ex. La lapine lapine. Lapiner: «avoir ses petits (pour une lapine)». Le contexte permet-il de désambiguïser?
Alors, avec Gaspard et Sylvaine, de nouve___ amis, on irait prendre un verre.
1 au (de nouveau est SQ)
2 aux (nouveau est adj. et s'accorde)
3 (N'importe)
4 (Selon le sens)
Réaction 66


Quand des analyses différentes sont compossibles, il faut choisir, ou reconnaître un jeu de syntaxe.

Pour les qualifiants, l'analyse importe d'autant plus qu'ils se glissent partout, avec ou sans verbe copule, jusque dans les liens syntaxiques, sous différentes dimensions. Comme groupe qualifiant, n'y a-t-il pas plusieurs fonctions à considérer?
"... Jusqu'à ce que, rassuré, il s'éloigne." Fonction de rassuré: ________.
1 épithète
2 attribut
3 apposé
4 (Autre chose)
"Jeune, elle en avait eu, des amis." Jeune est ________.
1 épithète
2 attribut
3 apposé
4 complément de temps
Les contribuables accumulent les fraudes. ______ grave problème.
1 C'est un
2 Un
3 (N'importe)
4 (Autre chose)
Réaction 67


N'y a-t-il pas différentes formes de qualifiants?
Ce n'est pas parce qu'il est au début de sa vie d'adulte qu'il doit être traité ______.
1 inférieurement
2 comme un inférieur
3 comme inférieur
4 en inférieur
Réaction 68


La frontière des qualifiants et des mots grammaticaux est-elle infranchissable?
"Parmi les PME, après la crise, beaucoup sont restées sur le carreau." Ici, beaucoup est ________.
1 adverbe de quantité
2 morphème qualifiant
3 actualisateur du groupe nominal
4 actualisateur du groupe verbal
Réaction 69


C'est un peu une question de dimension. Un qualifiant peu étendu (avant, après) passe facilement d'adverbe à préposition. La dimension, nécessaire pour que le segment ait la capacité de constituer un groupe, a son importance. Au-delà du groupe, avant la phrase, entre la phrase et le groupe, on prendra en considération les actes de paroles, notamment ceux qui ont une valeur prédicative.

L'assertion.

Si l'on veut découper un segment de la dimension de la phrase, en quel type de segments peut-on le faire? Y a-t-il une marque graphique?
Découper en assertions et en groupes.
1 Une nuit, // Euchariste / rêva / qu'il habitait / encore / le village / de son enfance; // en plein centre / de celui-ci / s'était déclaré / un incendie.
2 Une nuit, Euchariste rêva / qu'il habitait encore / le village de son enfance; en plein centre de celui-ci / s'était déclaré un incendie.
3 Une nuit, // Euchariste rêva / qu'il habitait encore / le village / de son enfance; // en plein centre / de celui-ci / s'était déclaré / un incendie.
4 Une nuit, // Euchariste / rêva / qu'il habitait encore / le village de son enfance; // en plein centre de celui-ci / s'était déclaré / un incendie.
Le groupe syntaxique est un ensemble de mots caractérisé par sa fonction dans ________.
1 la proposition
2 l'assertion
3 la phrase
4 (N'importe)
Réaction 70


Une phrase un peu longue et complexe peut contenir plusieurs actes de parole. Comme délimiteur, on pense surtout aux virgules, qui existent oralement sous la forme de coup de glotte (interruption de la vibration des cordes vocales).

Le découpage en assertions peut-il modifier le sens? Vous souvenez-vous de la définition de l'assertion?
Dans une phrase, l'assertion est délimitée par ________. La phrase peut se découper aussi en ________.
1 des virgules..... groupes syntaxiques
2 des virgules.....mots
3 une majuscule et un point.....mots
4 (Autre chose)
"Nous pensons, disent-ils, poursuivre nos études". Une ________ est délimitée par un signe de ponctuation, mais ne commence pas nécessairement par une majuscule.
1 proposition
2 affirmation
3 phrase
4 assertion
"Il considérait cela comme un document, un document irremplaçable, mais un document, pas une oeuvre d'art." Dans quel type de segment peut-on opérer une analyse en thème et prédicat?
1 Le syntagme.
2 La phrase.
3 La proposition.
4 L'assertion.
Vous ne pourrez plus les regarder dans les yeux, comme avant. Comme avant est une assertion distincte.
1 Ce sera de nouveau comme du temps où vous ne pouviez pas les regarder dans les yeux.
2 Vous pourrez encore les regarder dans les yeux mais plus de la même façon.
3 Avant, vous pouviez les regarder dans les yeux. Ce ne sera plus possible.
4 (N'importe)
Réaction 71


De même qu'on distingue une parenthèse ouvrante et une parenthèse fermante, on peut parler de virgule ouvrante et de virgule fermante, autour d'une assertion enchâssée dans une autre.
Pouvez-vous prononcer et découper la phrase suivante?
Si l'on veut découper un segment de la dimension de la phrase, en quel type de segments peut-on le faire? Y a-t-il une marque graphique? On pense surtout aux virgules. Découpez la phrase suivante: "Je ne pars pas parce que je déteste la guerre" (Attention: celui qui parle a-t-il l'intention de ne pas partir ou bien est-il en train de se préparer à partir?)
1 Aucune virgule. Il n'y a qu'une seule assertion.
2 Virgule après pas. On peut voir ici deux assertions.
3 (Au choix)
4 (Selon le sens)
Réaction 72


Les assertions sont-elles des unités de type syntaxique? À quel paradigme se rattachent-elles? Constituent-elles un paradigme à elles seules?
Réaction 73


La syntaxe est habituellement étendue sur toute la phrase (il est rare qu'elle se répercute sur plusieurs phrases; voir cependant le licou). Mais certains actes de parole peuvent avoir une syntaxe distincte du reste de la phrase (incises, juxtapositions). Le paradigme de la syntaxe est donc appliqué pleinement aux actes de parole seulement et, pour les phrases, il y a une capacité d'application de la syntaxe par le biais des adjonctions. La capacité de lier certains actes de parole aux autres par des liens syntaxiques passe par le moyen des adjonctions. Ce paradigme-là n'est pas syntaxique au sens strict. Voici donc un problème, théorique sans doute, mais intéressant. Voyons-le rapidement.

L'acte de parole est un acte du locuteur en contexte situationnel. S'il est un paradigme, ce paradigme est du côté du signifié. Énoncé ou énonciation? Objets, idées, sentiments, actions, personnages? Ou fonction expressive, injonctive, informative, esthétique, situationnelle, de contact?
«Où allait-il? Peu importe. Il ne fait que passer dans ce récit. On ne le reverra plus.» Jules Verne, le Château des Carpattes.
1 Le présent est naturel dans un récit.
2 Les verbes seraient mieux au passé (importait, faisait, reverrait).
3 Le présent est «historique».
4 Le présent vise seulement l'énonciation.
Se nourrir ______ coûte un peu plus cher.
1 , naturellement,
2 naturellement
3 (Selon le sens)
4 (Autre chose)
Hé, mordieu, Anatole, aux Transports, vous devez avoir ça, des cartes? Attribuez leur fonction aux six actes de parole.
1 Contact. Émotion. Destinataire. Situation. Prédicat. Thème.
2 Étonnement. Injonction. Contexte. Localisation. Probabilité. Référent.
3 Interjection. Juron. Dénomination propre. Contextualisation. Illocution. Objet.
4 (Autre chose)
Réaction 74


On peut toujours changer de fonction énonciative en franchissant une virgule. Or l'analyse de contenu se fait sur des racines lexicales ou des syntagmes. L'acte de parole, lui, est une cellule élémentaire du point de vue du signifié en acte. Il n'est pas un paradigme parce qu'il peut relever de n'importe quel paradigme du signifié, ceux-ci n'étant pas incompatibles entre eux. Par exemple, la constatation est un acte de parole qui a un objet. Le jugement de valeur en est un autre, qui a une idée comme contenu. La narration rapporte une action. Les prises de position personnelles du locuteur concernent la personne. Voilà pour les contenus. Les autres fonctions sont celles de l'énonciation.

Acte de parole ou lien syntaxique.

Le langage primitif juxtaposait les actes de parole. La simple proximité suffisait à indiquer une cause, une conséquence, etc. (Ex. : «Pluie! Lac! Eau! Beaucoup! Beaucoup!») Après les types de lexèmes sont apparus les actualisateurs (par délexicalisation) puis, quand la nécessité d'expliciter les liens a commencé à se faire sentir parce que la phrase devenait plus longue et plus complexe, sont apparus les connecteurs. Ainsi les actes de parole ont-ils été agencés entre eux. (La pluie a fait monter le niveau de l'eau du lac, qui a débordé partout.)

Il y a donc une relation entre les actes de parole, par leur position, et les liens syntaxiques?
Réaction 75


Oui. Les connecteurs ont pris la relève de la juxtaposition des actes. Leur variété a permis de préciser ces relations. Si l'on se demande --- en bonne méthodologie --- quel est le terme non marqué du système des liens, on peut répondre: la simple juxtaposition d'actes de parole (à raison de un par syntagme). Dans l'état actuel de développement des phrases, les assertions adjacentes sont parfois accrochées à un niveau égal (coordination à plus de deux termes), le plus souvent elles sont subordonnées (apposition, circonstancielle déplacée, relative explicative).

Peut-on dire que, vu le sens du flux expressif, de gauche à droite dans notre écriture occidentale, le groupe subordonné qui se trouve à droite a besoin d'un lien explicite?
A. Je suis passée, une cour pleine de volailles, on attelait des boeufs. B. On attelait des boeufs dans une cour pleine de volailles quand je suis passée.
1 Il n'y a aucune différence syntaxique entre A et B.
2 Un groupe syntaxique peut faire l'objet d'une assertion distincte.
3 Les assertions n'ont pas besoin de lien syntaxique.
4 Antéposés, les groupes subordonnés deviennent des assertions et perdent leur lien.
Réaction 76


Oui. Si le groupe subordonné est antéposé, on peut le séparer entre virgules et même parfois se passer de son lien. Il est impossible de réparer le vélo de Julien avant midi => Julien, son vélo, il est impossible de le réparer avant midi. - On est allé à Marseille => À marseille, on est allé => Marseille, on est allé (oral).

Doit-on parfois changer la forme pour atténuer un lien? Peut-on aussi mettre l'acte de parole dans une autre phrase?
____________ les formes symboliques conservent une certaine préciosité.
1 Il est étrange que
2 Étrangement,
3 (Au choix, mais de préférence 1)
4 (Au choix, mais de préférence 2)
"Attention! Vous allez trop vite." Attention est ________.
1 une phrase incomplète
2 une apostrophe désagréable
3 un ordre impératif
4 une holophrase (phrase réduite à un seul mot)
Réaction 77


On a le choix. Que les formes symboliques etc, c'est étrange et Faites attention de ne pas aller top vite sont également possibles.

Ce qu'il faudrait tâcher de voir, maintenant, c'est la relation des actes de parole entre eux, leurs fonctions, souvent implicites. Placer des virgules ou des points est déjà une manière de reconnaître cela (les limites et les fonctions).

Ce segment de phrase de Gilbert La Rocque (Serge d'entre les morts, p.68), ponctuez-le.

Oui c'était prévu depuis longtemps et comme depuis toujours avant même le mariage de Colette je savais qu'un jour cela allait arriver.
Réaction 78


Plusieurs réponses sont possibles.


1) Oui.  C'était prévu.  Depuis... longtemps!  Et comme depuis toujours.  Avant même
le mariage de Colette.  Je savais qu'un jour, cela allait arriver.
2) Oui, c'était prévu depuis longtemps et comme depuis toujours.  Avant même le
mariage de Colette, je savais qu'un jour cela allait arriver...
3) Oui, c'était prévu.  Depuis longtemps et comme depuis toujours: avant même le
mariage de Colette.  Je savais qu'un jour cela allait arriver.
4) Oui!  C'était prévu!  Depuis longtemps... et comme depuis toujours!? Avant même
le mariage de Colette... Je savais qu'un jour... cela allait arriver!
Nous optons pour la deuxième, qui attache Avant même... à je savais.

Nature des actes de parole.

Voici quatre phrases simples. Ont-elles principalement la fonction prédicative? Sont-elles pour autant du même type au point de vue du contenu?
a) Voici un coléoptère.
b) L'eau du lac est toujours très fraîche.
c) Nous serons là à sept heures.
d) Je t'aime.
Réaction 79


La dernière exprime un sentiment, ce qui engage la personne. La première présente un objet. La troisième est-elle une promesse ou une simple prévision? La seconde est la plus typiquement prédicative, avec son thème : l'eau du lac, sa copule et son prédicat très fraîche.

Entre combien de catégories de contenus se divisent les assertions? Y a-t-il des phrases d'action?
"Du train de cinq heures descendit un homme bien mis..." Quel est le thème de cette phrase?
1 un homme bien mis
2 du train de cinq heures
3 descendit
4 (Il n'y a pas de thème car c'est une phrase d'action)
Réaction 80


En mettant ensemble les idées, les sentiments, les perceptions, qui allient des qualités à des thèmes individuels, on peut se contenter de quatre types d'énoncés : ils sont centrés sur des objets (constatation), des qualités (phrase prédicative), des actions ou des personnes. Mais l'énonciation est plus diversifiée que l'énoncé.

Les paradigmes de l'énonciation sont les fonctions jakobsoniennes.

Y a-t-il de très nombreux types de phrase du point de vue de l'attitude implicite des interlocuteurs (énonciation)?
"Fait-il beau ce matin!" Voilà une phrase de type ________.
1 interrogatif
2 déclaratif
3 exclamatif
4 impératif
Il y a quatre types de phrases: ________.
1 interrogative, négative, impérative, exclamative
2 interrogative, impérative, exclamative, déclarative
3 interrogative, affirmative, impérative, déclarative
4 (Autre chose)
Réaction 81


Jakobson observe encore une fonction métalinguistique (définitions lexicales, traductions, analyses) et une fonction poétique (le vers, par exemple). On peut ajouter la fonction «de situation», qui note le lieu, le temps, le locuteur (datation, signature), ou l'objet (étiquette). Cette fonction produit des phrases nominales, c'est-à-dire sans verbe.

Dans l'exemple qui suit, y a-t-il des autonymes?


Il ne faut écrire que l'initiale de son prénom, suivie du patronyme ou nom de
famille et son adresse.

Réaction 82
Il n'y a pas d'autonyme mais un terme de grammaire : patronyme. Peu fréquent, on en donne aussitôt une définition. Voilà l'occasion d'observer concrètement comment s'introduisent les termes de grammaire dans le langage. Jakobson en fait une classe à part et leur donne tout un axe paradigmatique, celui de la "métalangue". Mais faut-il leur donner un statut aussi particulier? Ou bien sont-ils des mots comme tous les autres, avec une classe de référents spécifiques, mais analogues à d'autres? N'y a-t-il que les termes de la linguistique à pouvoir s'affubler d'un synonyme introduit par ou?
Réaction 83


Tout terme tant soit peu spécialisé, en n'importe quel domaine, peut recevoir un synonyme introduit par ou. Que représentent-ils donc de si particulier, les termes de la linguistique, qu'on veuille (Jakobson) leur donner l'importance d'un axe de combinaison? Le fait que leur objet soit la langue que l'on parle (et se présuppose donc lui-même pour que l'on puisse en parler) est une particularité plus épistémologique que structurale... Les variantes de métalangue sont lexicales comme les autres. En dépit de beau nom de métalangue, ni la conceptualisation linguistique, ni sa terminologie ne doit constituer, à nos yeux, un paradigme. Il y a certes un domaine, des champs, des corpus d'échantillons représentatifs. Mais il y a quelques centaines de domaines analogues et on voit mal pourquoi il faudrait privilégier l'un d'entre eux, ni faire de tous autant de paradigmes...

Ce qu'il faut observer, cependant, c'est que les termes de grammaire, utilisés à propos d'autres mots (Ex. : épiderme est masculin), provoquent une utilisation des autres mots qui délaisse leur véritable sens (l'autonymie!) Voilà comment sortir du cercle de la langue sur la langue. Mettre des italiques autonymiques.

L'autonymie.

Le signifiant et le signifié sont-ils séparables même dans le mot? Un segment de texte est parfois marqué de telle sorte qu'il doive être compris, non pour son sens, mais en tant que signifiant (Quadrimoteur a quatre syllabes). Est-ce le segment comme tel qui est autonymique?
Le signifiant et le signifié sont-ils séparables même dans le mot? Un segment de texte est parfois marqué de telle sorte qu'il doive être compris, non pour son sens, mais en tant que signifiant (Quadrimoteur a quatre syllabes). On dit en ce cas que le segment est autonymique. Dans la phrase que voici, quels sont les segments autonymiques? "Au sens figuré, on devrait traduire pigs par vaches".
1 figuré
2 pigs
3 vaches
4 (Autre chose)
Dans ces trois phrases à fonction métalinguistique, quel élément formel caractéristique pouvez-vous observer? Il faut distinguer quoique et quoi que. Dont et en font mauvais ménage. --- Oblong: "dont une des dimensions est allongée".
1 Il y a des segments autonymiques.
2 Ce sont des phrases à connotation didactique. Elles viennent d'une grammaire.
3 Certains termes désignent des concepts abstraits tirés de l'observation du langage.
4 (Autre chose)
____ sera donc facultativement effacé en langue parlée.
1 Ne
2 Ce ne
3 (Selon le sens)
4 (Autre chose)
Réaction 84


Les limites exactes du segment autonymique peuvent se vérifier en annonçant sa nature : le mot «...», le son ..., l'expression ..., le tour ...

Réarticulations successives.

Au début de ce chapitre, le concept d'articulation linguistique a été défini. Les paradigmes viennent d'être récapitulés. On les regroupe pour prendre une vue d'ensemble de l'envergure, de l'extraordinaire puissance de la grammaire.

Au premier niveau, qui est celui de l'énonciation, se trouvent les actes de parole. On pourrait en évaluer la quantité concrète. Il faut alors prendre en considération le nombre des locuteurs et la diversité des interactions entre eux, au jour le jour. À combien d'interactions possibles évaluez-vous l'extension concrète de ces énonciations de première articulation?
Réaction 85


On atteint facilement une extension qui est de l'ordre du milliard ou plus, selon l'idiome et la durée considérée. (Il s'agit seulement d'imaginer la chose dans son cadre en convenant de quelques limites arbitraires.)

Inutile de préciser davantage car le niveau suivant, celui de l'énoncé, qui réunit des contenus (objet, idée, action, personne) est une réarticulation de ces actes de parole, avec un certain degré d'abstraction, donc avec une réduction importante de l'extension. À combien imaginez-vous que l'on puisse chiffrer la diversité des contenus des interactions?
Réaction 86


Disons quelques millions (pour donner un ordre de grandeur car tout dépend de "l'univers" considéré, dans le temps comme dans l'espace).

Ces deux ensembles appartiennent au signifié. Deux autres niveaux d'articulations se présentent du côté de la face signifiante du signe. Lexique, formes, syntaxe représentent l'énoncé linguistiquement. On peut encore faire une évaluation quantitative mais nos millions de contenus ne s'expriment plus que dans des quantités nombrables, si l'on peut dire, de mots différents. Votre évaluation?
Réaction 87


C'est une réarticulation beaucoup moins abondante : quelques milliers.

Une quatrième réarticulation réunit les faces visible et audible du phénomène : le signifiant le plus concret. Les paradigmes sonores, graphiques, mélodiques et rythmiques le manifestent.

Une évaluation de leur extension?
Réaction 88


Ce sont seulement quelques centaines d'éléments, cette fois. L'alphabet n'a que 26 lettres... Les oppositions phonologiques n'ont guère plus de sons.

Ainsi, quelques centaines d'éléments combinés suffisent à produire et reproduire quelques milliers de formes linguistiques qui suffisent à dire quelques millions de choses dans quelques milliards d'interactions! On peut ici toucher du doigt la puissance de ces structures superposées à quatre niveaux. Quelques lettres suffisent pour mille fois plus de mots, qui peuvent évoquer mille fois plus d'idées, qui donnent lieu à leur tour à mille fois plus d'échanges intersubjectifs quotidiens.

TABLEAU DES AXES DE L'ANALYSE
Axe de combinaison. C'est le temps du locuteur, ruban sonore ou espace de la ligne écrite.
Entends-tu? Notre fille chante. Elle est réveillée et sous la douche
(Écoute!) (Cathy) (sifflote)
(Émilie!) (Un chat) (geint) (il) (était) (sur-) (-ant) (car) (dans) (les) (è) (j)(c)
Axes de sélection. Ce sont les autres formes possibles, invisibles mais qui font jaillir du sens. (On a entends-tu? plutôt que écoute!; etc.)
Nom de la discipline Matériau(ce qui est délimité) Variétés Marques de découpage
1. Pragmatique. Acte de parole. Fonctions énonciatives. Ponctuation.
2. Thématique. Référent. Objet. Idée. Action. Personne. Groupe de mots.
3. Syntagmatique. Syntagme. SN, SQ, SV Mot «phonétique».
4. Logique. Concept. Sème générique, spécifique, virtuel. Racine lexicale ou préfixe.
5. Lexicologie. Mot lexical. Nom. Adjectif. Adverbe. Verbe. Espace graphique.
6. Morphologie. Actualisateur. Article. Pronom. Terminaison. Espace ou suffixe.
7. Syntaxe. Syntagme. Noyau. Subordonnant. Coordonnant. Espace ou emplacement.
8. Prosodie. Syllabe. Tonique. Atone. Durée. Point le plus fermé.
9. Phonologie. Phonème. Voyelle. Consonne sourde ou sonore. Articulation.
10 Graphie. Lettre. Jambage. Oeil. Queue. Barre. Accent. Caractère.


Y a-t-il une relation entre la méthode des constituants immédiats (C.I.) et les paradigmes? Par exemple, est-ce en se plaçant dans une série paradigmatique que l'on peut analyser ou au contraire synthétiser un segment de texte?
Réaction 89


La relation est étroite puisque chaque segment réuni à un voisin par sa proximité ("immédiatement") forme avec lui un nouvel ensemble (est un "constituant"), à un point de vue qui est justement le paradigme (il a des variantes possibles qui le rendent significatif au niveau du paradigme).



EXERCICE

Analyser (découper des parties), identifier ensuite l'axe concerné en précisant 1, le matériau; 2, le type; 3, la délimitation; 4, la branche scientifique.

1 mirobolant

2 anticonstitutionnellement

3 je te crois

4 Il prit de l'ail pour mâcher avec son pain noir.

5 Butor de pied plat ridicule (Rostand, Cyrano de Bergerac)

6 "Tu as le coeur à rire, moi, je l'ai à pleurer"

7 (Une mise en demeure envoyée par lettre recommandée)

Voici la fenêtre où dactylographier vos réponses.

Réaction 90


Corrigé.

1 mi-ro-bo-lant. 1, des syllabes; 2, durée : trois brèves, une longue; 3, point d'aperture minimale; 4, la prosodie.

2 anti-con-stit-ution-nel-le-ment. 1, des parties de mot; 2, préfixes, racine, suffixes; 3, présence de sème; 4, la lexicologie.

3 je te crois. 1, des parties de syntagme; 2, morphèmes, lexème; 3, valeur syntagmatique; 4, la syntaxe.

4 Il prit de l'ail / pour mâcher avec / son pain noir. 1, des syntagmes; 2, niveaux respectifs (1,2,3); 3, syllabe plus longue que les voisines; 4, la syntagmatique.

5 Butor de pied plat ridicule. 1, sens des noms; 2, tropes (métonymie et métaphore); 3, référence; 4, la sémantique.

6 "Tu as le coeur à rire, moi, je l'ai à pleurer". 1, des sentiments; 2, opposition; 3, actes de paroles; 4, la thématique.

7 (Une mise en demeure envoyée par lettre recommandée). 1, missive; 2, à valeur juridiquement coercitive; 3, la situation (signature d'un récépissé); 4, la pragmatique.

Vous voici prêt à présenter le contrôle final. Celui-ci consiste dans un choix de phrases à corriger en expliquant les raisons des corrections. Il suffira d'avertir votre tuteur (tutorat@cafe.edu) du moment auquel vous pouvez consacrer deux heures d'affilée à cette activité.

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