Construction du verbe. 65 interactions. 129 QCM.

De l'actualisation à la «construction» il n'y a qu'un pas. On a vu plus haut que, dans le syntagme verbal, l'actualisation requiert plus d'un morphème. Comparer : le téléphone à il me le téléphone. Pourquoi le groupe du verbe admet-il un plus grand nombre d'actualisateurs que celui du nom?
Réaction 1


Le verbe, mot lexical, a un contenu, conceptuel ou imaginé, qui se présente environné de morphèmes de façon à pouvoir être un acte de parole, par lequel on communique. Souvent, pour cela, un seul point de contact avec l'environnement ne suffit pas. Avec plus d'un actualisateur, chacun recevra son rôle (sujet, objet...). Il peut y en avoir deux, trois, plus difficilement quatre. Je te l'y ferai admettre, moi, ton fils, à l'École des Beaux-Arts! Si le noyau du groupe était un nom, cela donnerait : Elle se fera, cette admission, celle de ton fils, par mes soins, à l'École des Beaux-Arts. Quelle différence voyez-vous entre ces deux manières d'actualiser, celle du verbe et celle du nom?
Il n'y a rien ___ chang___.
1 à ...er
2 de ...é
3 (N'importe)
4 (Selon le sens)
Réaction 2


Du point de vue de l'énonciation, il y a quatre points de référence dans les deux formulations (lui, toi, moi et l'École) mais c'est seulement avec un verbe qu'il est possible de les mettre tous dans un seul groupe (je te l'y). Avec un noyau nominal, il n'y a place que pour un seul actualisateur. On est obligé, pour en mettre davantage, de développer, de faire de chacun un groupe (de tonfils, par mes soins).

Mais y a-t-il une différence entre les actualisateurs du nom et ceux du verbe? Au point de vue, par exemple, du point de contact visé dans l'environnement? Ou grammaticalement?
Je ___ vois enlever ses enfants.
1 le
2 lui
3 (N'importe)
4 (Selon le sens)
Aujourd'hui, beaucoup d'entreprises ressemblent à des boîtes. Demain, ______.
1 elles vous ressembleront
2 vous leur ressemblerez
3 (N'importe)
4 (Selon le sens)
Réaction 3


La multiplicité des actualisateurs du verbe oblige à les comparer pour les distinguer et l'on découvre alors leurs fonctions opposées (sujet, objets, compléments). Du coup, ce ne sont plus seulement des actualisateurs. Ils ont chacun leur rôle à jouer (sur la scène du texte). Ce sont, à leur manière, des acteurs. Aussi reçoivent-ils le nom d'actants. La façon dont ils sont disposés est l'actanciation.

Les actants.

Chaque verbe a ses particularités de ce point de vue, il admet ou non un objet direct ou indirect, etc. C'est sa construction. Comparer : Il te séduit par la perspective d'une vie meilleure. Tu gobes ses histoires de vie meilleure. Une vie meilleure miroite devant tes yeux quand il te parle. Ces trois verbes, séduire, gober, miroiter, ont les mêmes référents (toi, lui, une vie meilleure) mais ceux-ci ont-ils les mêmes fonctions par rapport à ces verbes?
Réaction 4


Les trois référents mentionnés sont respectivement sujets d'un des verbes, tandis qu'avec les autres, il est objet ou complément. Donner des actants à un verbe, c'est le «construire». Chaque verbe a une façon qui lui est propre, et que l'usage établit, de recevoir des actants. Bien construire un verbe, c'est lui donner les actants qu'il attend. Un sujet, d'abord. Le sujet est le premier actant. Il est, en français, incontournable. Ensuite un objet direct. Second actant. Utile parfois mais moins indispensable que le sujet. Le verbe dépourvu d'objet direct est dit intransitif : l'action ne transite pas du sujet vers un objet. Comparer dire à parler. Avec le verbe parler, il n'y a pas d'autre actant que le sujet. Avec dire, il faut un objet direct. On dit qqch.

Passez quelques verbes en revue (dans un dictionnaire) et arrêtez-vous sur l'un ou l'autre qui vous paraissent plus nettement intransitifs que transitifs.
On a ______ que les autocars arriveraient à 9 h 45.
1 parlé
2 dit
3 (N'importe)
4 (Selon la nuance de sens)
Il fallait ________ les travaux sans délai.
1 commencer
2 démarrer
3 (Au choix, mais de préférence 1)
4 (Au choix, mais de préférence 2)
Il y a lieu de se ______ jusqu'à quel point les arts peuvent être intégrés dans les activités communautaires.
1 demander
2 questionner
3 (Au choix mais de préférence 1)
4 (Au choix mais de préférence 2)
Après un match difficile, l'Africa a ______ le Stade par un but à zéro.
1 vaincu
2 gagné
3 triomphé
4 (N'importe)
Je n'aime pas qu'on me rappelle un examen ____ j'ai échoué.
1 que
2 auquel
3 où
4 (N'importe)
Il ______ à la campagne et on ne peut même pas le joindre au téléphone.
1 reste
2 habite
3 (N'importe)
4 (Selon le sens)
L'effort du Tiers-Monde pour rembourser ses dettes au F.M.I. _______.
1 a échoué
2 s'est échoué
3 est échoué
4 (Selon le sens)
Les intellectuels ont ici pour tâche principale de faire ______ leur pays du sous-développement.
1 quitter
2 sortir
3 expulser
4 (1 ou 2, au choix)
Réaction 5


Quitter (qqn) : transitif; partir : intransitif. Voyager : intransitif; transporter (qqch.) : transitif. Habiter demande un complément de lieu. Rester demande un qualifiant ou un complément de lieu. Échouer est intransitif.

Une façon claire et rapide de comprendre les constructions de verbe, c'est le nombre des actants, soit dans la phrase, soit dans la langue (pour la plupart des contextes). L'intransitif se limite à un seul actant. Le transitif en a au moins deux. Pour cette raison, les verbes intransitifs (naître, éternuer, voyager) ne peuvent se mettre à la voix passive, ni à la voix réfléchie, ni à la voix pronominale (sauf quelques cas : se parler, transitif indirect; se rire de, pronominal indirect). Par contre, avec leurs deux actants, les verbes transitifs sont susceptibles de toutes sortes de transformations, comme on va le voir.

Évidemment, il n'y a pas que les actants et on a aussi des verbes qui se construisent avec des qualifiants (ça devient grave; nous sommes impatients). La transition ne se fait plus vers une substance mais vers une qualité (l'attribut). Ces verbes sont appelés verbes d'état car il s'agit toujours de verbes analogues à être (rester, devenir, paraître) .

Dans Tu ferais un bon médecin, est-ce un verbe d'état?
Il est capable de réussir n'importe quel plat; ce n'est pas étonnant car il a toujours aimé ______.
1 cuisiner
2 préparer
3 cuire
4 (Selon le sens)
L'auberge qui ______ appartient à une femme âgée.
1 a l'air
2 semble
3 regarde
4 (Autre chose)
Réaction 6


Le verbe faire est certainement un verbe d'action mais ici, son objet direct est une qualité, ce qui crée une certaine confusion. La question est un peu perverse. Elle oblige à dire que certains verbes d'action peuvent être employés pour introduire des qualifiants, comme s'ils étaient des verbes d'état. C'est la présence du qualifiant qui les rend tels provisoirement. Le verbe faire est un verbe d'action mais l'état de médecin, vous pourriez le faire devenir vôtre. Il y a un peu des deux, par conséquent. On se comprend quand on arrive à s'expliquer.

La limite entre les transitifs et les intransitifs n'est pas non plus très tranchée. Rares sont les transitifs qui ne peuvent aussi être employés sans objet direct. Rares sont intransitifs purs. De plus, si le verbe intransitif se contente d'un actant sujet comme le verbe d'état, il peut et parfois doit recevoir des compléments indirects (avec à ou de) ou prépositionnels (avec d'autres prépositions ou locutions prépositives). Ex. : déroger à, disposer de

Cela ne serait-il pas une sorte de transitivité?
Impossible de s'entendre! Il ________ toujours qu'il a raison.
1 m'obstine
2 me soutient
3 (N'importe)
4 (Selon la nuance de sens)
Après leur avoir fait visiter son jardin, elle a invité les deux journalistes à pénétrer ________.
1 (Rien)
2 dans la maison
3 (N'importe)
4 (Selon le sens)
Il est essentiel que vous participiez vous-même et que vous enjoigniez ___ autres ___ participer.
1 aux, à
2 les, de
3 (Selon la nuance de sens)
4 (Autre chose)
Certains poètes refusent de ______ leurs oeuvres en vue de la publication.
1 retravailler
2 retravailler à
3 (N'importe)
4 (Selon la nuance de sens)
Quant au dossier de votre demande de révision, on a rempli les formules, mais vos papiers sont partis trop tard. On ________.
1 les avait manqués
2 en avait manqué
3 (Selon le sens)
4 (Autre chose)
Réaction 7


Quand il y a plus de deux actants, la transitivité n'est que plus accentuée. Pourquoi serait-elle limitée au seul objet direct? Il y a des transitifs à double complément (interdire qqch. à qqn).

Suffit-il qu'il y ait des compléments pour qu'une transitivité se réalise? Tous les groupes qui dépendent du noyau verbal seront-ils des actants? Même les circonstances de temps ou de lieu (après la sieste, à la piscine, dans les six jours, dans le métro)?
S'il est devenu subitement riche, c'est qu'il a hérité ___ tante.
1 sa
2 de sa
3 (N'importe)
4 (Selon le sens)
Pour la rentrée des classes, le père de Kossi lui a acheté les chaussures ___________.
1 qu'il enviait
2 dont il avait envie
3 dont il enviait
4 qu'il avait envie
La maison _____ habite Maïdou me paraît la plus luxueuse.
1 où
2 qu'
3 (Au choix)
4 (Autre chose)
Les villageois _______ pour construire l'école de leur village.
1 ont cotisé
2 se sont cotisés
3 (Au choix)
4 (Selon la nuance de sens)
Réaction 8


Les grammaires distinguent entre actants et circonstants. En principe, un complément circonstanciel est facultatif. Il peut toujours être ôté sans altérer le sens du reste. En principe, un actant est essentiel et la phrase est boiteuse sans lui. Comme le texte dépend plus de ce qu'on a à dire dans la situation que des règles syntaxiques, la diversité des phrases réelles tend à correspondre à toute la diversité des combinaisons de situation et d'intention expressive. Pour un seul verbe, on trouve jusqu'à dix constructions différentes et il règne une très grande flexibilité dans l'actanciation.

La construction intransitive est aussi appelée construction absolue, ou emploi absolu (absolu: «détaché, indépendant»). Mais comment distinguer l'absence d'actant inhérente au choix du verbe et les actants simplement sous-entendus parce que suffisamment évidents ou déjà énoncés? Car tous les actants ne doivent pas être exprimés chaque fois que le verbe est utilisé. Certains peuvent rester inexprimés. Prenons un verbe aussi courant que manger. Il est transitif mais dans As-tu mangé? on ne s'intéresse pas à ce qui a été mangé. On serait obligé d'ajouter quelque chose ou de spécifier une salade si les verbes transitifs exigeaient d'être respectés dans leur construction. Ils faut donc tolérer des emplois intransitifs même pour les verbes qui ne le sont pas. Mais l'usage varie, ici comme partout.

Nécessité de l'objet ou possibilité d'emploi «absolu» pour les transitifs.

Quand l'objet est absent, est-ce une lacune et une erreur ou bien peut-il être suffisamment présent par le contexte implicite?
L'évocation est un procédé qui consiste à rappeler ______ souvenir, non en décrivant simplement, mais en faisant revivre puissamment le passé.
1 au
2 quelque chose au
3 (Selon la nuance de sens)
4 (Autre chose)
"Cela me fit redouter... Mais vous-même? Qu'en dites-vous?" Ici, la fonction de me pourrait être ______ de redouter.
1 sujet
2 objet
3 agent
4 (2 ou 3 suivant que la phrase est achevée ou non)
Réaction 9


La plupart des verbes transitifs laissent facultative la place de l'objet. Moins la présence de l'objet est dans la situation, moins il est exigé par l'usage linguistique. Ainsi la frontière entre les transitifs et les intransitifs n'est-elle pas tellement tranchée. Le meilleur critère de transitivité est alors la possibilité d'une voie passive. Les ordres donnés peuvent être rappelés à la troupe; ils ne peuvent pas être souvenus.

On commence à voir que le type de lien et la forme verbale sont corrélatifs. On peut adapter le noyau aux actants, soit par des changements de forme du verbe, soit par des changements de fonction des actants.

Il y a une transformation du verbe à laquelle on ne songe pas toujours et qui permet de remédier à l'absence d'objet direct sans que la phrase semble manquer de quoi que ce soit. Que penser des questions suivantes?
Dès qu'elle m'a revu, elle m'a ______.
1 reproché
2 fait des reproches
3 (Au choix, mais de préférence 1)
4 (Au choix, mais de préférence 2)
Avez-vous ________ en ce qui concerne les deux offres?
1 fait un choix
2 choisi une option
3 opté
4 fait une option
Il s'interroge sur l'identité de la fille au lieu de ______ directement.
1 lui demander
2 le lui demander
3 lui faire la demande
4 (N'importe)
Lors de cette réunion, nous aurons l'occasion ________ sur les mouvements économiques actuels.
1 d'échanger
2 de procéder à un échange de vues
3 (N'importe)
4 (Selon le sens)
Dès le début de son mariage, il ________ sur les sentiments de Madeleine.
1 s'interroge
2 se questionne
3 se pose des questions
4 (Selon la nuance de sens)
Réaction 10


Il est donc parfois possible d'extraire de la racine même du verbe un actant supplémentaire qui équilibre la phrase. Il peut arriver aussi que l'on ait un surplus d'actants.

Trois actants.

Peut-on accumuler des actants dans le noyau verbal lui-même?
L'agent ______ enjoignit de poursuivre leur chemin.
1 les
2 leur
3 (N'importe)
4 (Selon le sens)
Si vous voulez savoir ce que le maire a dit, demandez______.
1 -le
2 -lui
3 -le-lui
4 (Au choix, mais de préférence 3)
Réaction 11


Les 3e et 4e actants ne sont pas plus inéluctables que peuvent l'être les deux premiers. Ils le seraient plutôt moins. Ce sont parfois de simples compléments, facultatifs. Ils dépendent de l'état de la langue (les usages du moment et du lieu, donc le résultat, dans l'inconscient collectif où se situe la langue, de l'accumulation validée et calibrée des actes de communication importants culturellement, pour chaque sujet parlant). Les emplois absolus sont parfois admis, parfois moins. On peut promettre sans plus (J'ai promis!) mais non ordonner (ou bien ce verbe prendrait l'acception de "mettre en ordre"). Dissuader se construit avec trois actants (Il m'en a dissuadé). S'il ne sont pas tous là, il faut qu'il n'y en ait aucun (Il dissuade) et cet emploi absolu donne une action intemporelle.

On peut maintenant définir une construction. C'est le nombre d'actants requis autour d'un verbe selon sa forme et son acception. Le choix d'un lexème verbal ou d'une forme peuvent-ils dépendre des actants?
L'amour ______ la race ______ se perpétuer.
1 favorise, à
2 favorise, de
3 incite, de
4 (Autre chose)
Réaction 12


Le cas le plus évident est celui du verbe dire quand il y a un objet, ou de parler quand il n'y en a pas. Parfois, on change de verbe ou du moins de forme à cause des actants que l'on veut y attacher. Il y a un ajustement terminologique ou morphologique qui se fait sur la base des actants.

Voix passive et voix qualifiante.

Nous sommes calmes mais nous sommes perdus. La parenté de forme des deux verbes est évidente. Toutefois le premier s'analyse : verbe d'état (être) + qualificatif attribut (le verbe est à la voix active mais nous dirons voix qualifiante, pour la distinguer des voix intransitive et transitive, qui sont les autres sortes de voix active). Le second s'analyse : verbe perdre à la voix passive.

Que penser ici de sommes? Est-ce un mot lexical ou un simple auxiliaire (mot grammatical)?
Réaction 13


Il a tout d'abord un sens plein, lexical (Être comment? Calmes). Mais tout de suite après, avec son participe passé, il ne fait que marquer une voix passive. Il est devenu un simple auxiliaire, il se délexicalise, ce n'est plus qu'une forme grammaticale permettant de conjuguer un verbe. C'est même pour cette raison-là qu'il vaut mieux répéter sommes.

Chose curieuse, si on avait d'abord le verbe conjugué (Nous sommes perdus mais calmes) la répétition serait moins nécessaire. L'analyse des groupes fournit une bonne explication à ce phénomène. Avec la délexicalisation naît une plus grande dépendance entre le participe passé et son auxiliaire; ils forment un seul groupe. Le verbe d'état est plus facilement séparé de son attribut que l'auxiliaire parce que le qualificatif est ordinairement libre. Son arrivée sans verbe passe facilement.

On peut aussi invoquer une nuance de sens. Dans Nous sommes calmes mais perdus, perdus ne serait plus le verbe mais la qualité. On pourrait même rapprocher la voix passive de la voix qualifiante, considérer comme semblables les tours Nous sommes découverts dans leurs deux acceptions, l'une plus verbale : «on nous trouve» et l'autre plus qualifiante «nous n'avons plus de couverture»?
Réaction 14


Il est difficile de ne pas voir les deux comme distincts. Dans nous sommes perdus, il y a moyen de voir un état également. Le participe est la forme qualifiante du verbe. Il y a bien une certaine délexicalisation, plus sensible avec certains verbes (nous nous sommes tus est plus difficile à classer comme état). Mais de toute façon le tour est proche d'une construction simple : être + qualifiant (attribut).

Considérer à côté de la transformation passive (Tu connais bien cette chanson / Cette chanson t'est bien connue) la présence d'une voix qualifiante (Cette chanson t'est bien familière), cela conduit à rééquilibrer les voix depuis leurs formes élémentaires jusqu'à leur formes complexes. La voix active transitive a deux actants bien établis, le sujet et l'objet. La voix passive, qui en provient, en est une transformation selon le modèle de ce qui existait, le tour être + attribut (voix qualifiante).

Cette astuce de syntaxe permet d'inverser l'importance des rôles, faisant de l'objet (rôle secondaire) un sujet (rôle principal) et du sujet un agent (est connue par ...), un objet indirect (est connue de toi) ou rien (suppression de l'ancien objet). La voix passive a l'avantage de n'avoir qu'un seul actant (elle permet de simplifier la construction) mais il y a tout de même deux parties verbales (sa forme est composée).

Il faut conserver la distinction entre voix passive et voix qualifiante, toutefois, car dans la voix qualifiante, la partie lexicale est une pure qualité, pas une action, même passive. Dans il est distrait, par exemple, les deux sont là selon le sens mais justement le sens est tout différent. Il est distrait mais sympa : voix qualifiante. Il est distrait par sa voisine : voix passive. Cette fois, il y a une action; il la subit mais ce n'est pas une qualité. Le participe passé n'est donc pas à confondre avec l'adjectif verbal, vu que le qualificatif tiré de la même racine que le verbe ne se confond pas avec la forme qualifiante du verbe, par laquelle le sujet participe à l'action en tant que qualité qui lui est attribuée (pas nécessairement au passé, mais passivement, comme on l'a vu au module 4).

Dans Ils sont étourdis, voyez-vous un verbe d'état avec qualifiant (une voix qualifiante) ou un verbe transitif à la voix passive (sans son sujet)?
Réaction 15


Les deux sont possibles. Ou bien ce sont des étourdis, ou bien ils sont étourdis (par la fatigue). La langue fait donc une distinction nette entre la voix passive, qui demande un verbe transitif, et une voix qualifiante, qui demande un verbe d'état et un attribut, qualificatif ou participe passé.

Voix qualifiante et voix intransitive.

Si l'on distingue comme on vient de le faire dans la voix active, une voix qualifiante, pour les verbes analogues à être (verbes d'état, construits avec un qualifiant et non avec un objet direct, et donc soustraits à la transformation passive) il conviendrait sans doute aussi de prendre en considération d'autres constructions dans lesquelles la voix active n'est ni qualifiante, ni transitive (dotée de sujet et objet, ce qui permet une transformation passive).

Que penser des verbes purement intransitifs (je dors)? Serait-ce eux qui auraient la construction la plus simple?
Réaction 16


Avec un seul actant et deux lexèmes seulement, c'est une construction plus simple que la voix active transitive ou la voix qualifiante. Certes, du point de vue morphologique, on peut se contenter de distinguer entre la voix active et la voix passive, mais s'il s'agit d'agencer des actants ou des lexèmes et de préciser le sens, il y a plus de variété de construction que ces deux-là.

Est-ce à dire que l'on ne peut ajuster qu'un seul actant si le verbe est intransitif?
"Å bout de forces, contre la cloison, il gémissait." Gémir est ________.
1 verbe d'état
2 intransitif
3 transitif indirect
4 transitif à double complément
Paul était devenu poltron. Était devenu est à la voix ________.
1 active
2 passive
3 pronominale
4 causative
Il est venu à son corps défendant, par pure curiosité. Ici, le verbe venir est à la voix ______.
1 active
2 passive
3 pronominale
4 causative
Réaction 17


Le verbe intransitif (je dors) ou le transitif sans objet (tu vois, il sait) n'ont qu'un seul actant. Cela ne veut pas dire qu'ils ne pourraient en avoir davantage. 


Je reste (sans autre actant, mais on peut en ajouter ; j'y suis, j'y reste).
Tu penses (un seul actant, mais on peut en ajouter : tu penses à tout)
Il sait (il y a un objet implicite). Il est au courant.
Puisque les voix sont les formes des différentes constructions du verbe, appelons voix toutes les façons d'annoncer par la forme du verbe le nombre et la fonction des actants. On envisage une voix factitive (il fait laver sa voiture par le fils du voisin), une voix impersonnelle (il faudrait laver cette voiture), et on subdivise la voix active en trois : la voix intransitive (un seul actant,

sujet), la voix qualifiante (un actant et un qualifiant), la voix transitive (au moins deux actants). Inutile de parler de voix transitive double (trois actants) puisque l'on peut ajouter des actants indirects et des circonstants en cas de besoin à n'importe quelle voix.

Qu'est-ce qu'une voix?

À s'en tenir à la forme, il y a surtout la voix passive avec son auxiliaire être. Mais l'actanciation fait varier le verbe de bien d'autres manières. La voix active comprend une voix qualifiante avec être, avec un actant de moins. Elle comprend une voix intransitive pour les verbes à un seul actant. Elle est impersonnelle quand le il du sujet est vidé de son point de référence et ne désigne plus rien, ayant seulement une valeur grammaticale, celle de sujet.

Par ailleurs, on l'a vu il est possible d'ajouter des actants. Modifier la voix peut les rendre nécessaires plutôt que facultatifs. C'est ainsi que sont apparues les combinaisons de voix, très à la mode au XVIIIe siècle. Ex. : il est vrai que, il est possible que, il est honteux de, il est interdit de. C'est une voix qualifiante mais le il est impersonnel. Du coup, le sujet, qui aurait pu être un simple ce démonstratif, doit prendre tout sa place dans un groupe construit comme complétive (sujet réel). Cela sert à développer le prédicat, et à mieux l'identifier. Sans cela, étant sujet et au début, il aurait pu passer pour le thème.

Dans il manque du sel, il suffit d'y penser, il arrive des amis, on a aussi la combinaison d'un il qui propose le verbe comme thème mais ce verbe est cette fois un intransitif.

On peut mettre une voix passive à la voix pronominale (des cris sont poussés => des cris se poussent) puis à l'impersonnel (il se pousse des cris).

Rien n'empêche, par le semi-auxiliaire faire de la voix factitive, de forger de nouvelles combinaisons. Je ris => Ça me fait rire => Il me fait rire que tu sois choqué. Elle est convaincue => Sa soeur l'a convaincue => Elle a laissé sa soeur la convaincre => Elle s'est laissé convaincre par sa soeur. Les résultats sont maigres => Cela rend les résultats maigres.

On voit bien que les voix sont des façons d'attacher fermement aux verbes leurs divers actants. Mais avant de lister les voix disponibles et d'énumérer leurs combinaisons, ne faudrait-il pas leur donner un ordre et donc partir d'un degré zéro. Quel serait le terme neutre du système des voix? Pourquoi ne formeraient-elles pas un ensemble structuré? Et si oui, l'une d'elles parviendra-t-elle à être assez générale pour ne rejeter aucune des autres?
Réaction 18


Une voix plus simple que la voix active transitive et que sa transformation passive est la voix qualifiante. Elle n'a qu'un actant sujet. Ses formes sont donc plus simples que avoir + objet direct (Nous avons nos mitaines). Tout verbe transitif, direct ou indirect (Vous perdez vos mitaines, vous songez à trop de choses, vous disposez de gants doublés) aura deux actants ou plus.

À côté de l'actant sujet et de son attribut, la voix qualifiante est formée du verbe être. Il a un sens aussi englobant qu'on peut le souhaiter et ses analogues (devenir, rester + attribut), appelés verbes d'état, forment avec lui une classe (appelée aussi prédicative ou topique) chérie des logiciens, qui parviennent souvent à y ramener n'importe quelle autre construction. La partie verbale y est délexicalisée : on parle de «verbe copule» car est ne sert qu'à établir un lien grammatical entre le sujet et l'attribut. On distingue Il reste tard (intransitif) et il reste sobre (verbe analogue à être, voix qualifiante par délexicalisation de rester). Quand on dit que l'être est, en philosophie, le mot être prend deux fois sa forme pleinement lexicale, voire référentielle. Comme marque de la voix qualifiante, le même verbe est réduit à un rôle de lien entre un thème et un prédicat.

Mais sa délexicalisation n'est qu'un indice. Au point de vue de sa construction, le verbe être sert aussi à tirer de la voix active une voix passive. On le trouve encore dans la voix impersonnelle (il est ridicule de...) Cette forme est-elle plus simple que la voix intransitive?
Exist_____ d'autres dictionnaires?
1 e-t-il
2 ent-ils
3 (Selon le sens)
4 (Autre chose)
Il ______ spécifié que la neige n'engloutissait pas seulement les vallées, mais aussi les villages.
1 était
2 avait
3 (1 ou 2, selon le sens)
4 fallait
Ces essais sont révélateurs d'indices d'où ______ des hypothèses qui guideront la démarche vers des sentiers à explorer.
1 émergera
2 il émergera
3 (Au choix mais de préférence 1)
4 (Au choix mais de préférence 2)
Quelle est la voix impersonnelle du verbe convoquer?
1 Il importe de convoquer vos camarades.
2 Il faut les convoquer d'urgence à une réunion.
3 Il se convoque toujours plus de monde qu'il n'en vient.
4 Il est nécessaire de convoquer tout le monde.
Supposons qu'elle se penche par la fenêtre et ____ s'ensuive toute une histoire.
1 que
2 qu'il
3 (N'importe)
4 (Autre chose)
Leur délicatesse m'étonne. Quelle est la voix impersonnelle correspondante?
1 Qu'elles aient tant de délicatesse étonne.
2 Leur délicatesse fait qu'on s'étonne.
3 Ça m'étonne, leur délicatesse.
4 Il m'étonne qu'elles montrent tant de délicatesse.
Pour y aller en train, il est obligé de se lever à 6h.
1 Il désigne qqn.
2 C'est un il impersonnel.
3 (N'importe)
4 (Selon le contexte)
Elle est trop exigeante pour elle-même, d'où ______ une insatisfaction renouvelée.
1 résulte
2 il résulte
3 (Rien)
4 (Au choix mais de préférence 3)
________ plaisir de vous faire parvenir quelques échantillons de nos derniers modèles.
1 J'ai le
2 Il me fait
3 (Au choix, mais de préférence 2)
4 (Selon le sens)
Réaction 19


Dans la mesure où l'absence d'actant sujet donne le verbe comme noyau pur de l'acte de parole, l'impersonnel nous met sur la voie d'un centre indéterminé, d'une voix neutre. Mais c'est négliger le fait que son sujet est réintroduit aussitôt comme complément. Or il y a une autre façon de mettre le verbe à nu de ses actants tout en le conjuguant : le démonstratif ça, qui vise un peu tout et n'importe quoi (ça va?)

À moins que ce, atone, si courant dans c'est, ne vienne apporter son concours. Après tout, le il impersonnel appartient peut-être au langage soigné.
Serait-______ possible qu'il vienne me voir?
1 ce
2 il
3 (Selon le sens)
4 (Selon le niveau de langue)
Et la première soirée de son arrivée, ___ fut évident que ça marcherait bien; alors il est resté.
1 ce
2 il
3 (N'importe)
4 (Autre chose)
C'est vrai que les motos font bizarre, mais _______ que c'est une très bonne BD, histoire et bien sûr dessin.
1 n'empêche
2 il n'empêche
3 ça n'empêche pas
4 (Selon le niveau de langue)
________ bien évident que, si ça continue comme ça, les municipalités de banlieue protesteront.
1 Il est
2 C'est
3 (N'importe)
4 (Selon le sens)
________ que vous les aidiez à regonfler avec la pompe de bicyclette.
1 C'est mieux
2 Il est mieux
3 (Selon la nuance de sens)
4 (Autre chose)
Toutes les combinaisons sont permises. ________ dépend que de la volonté des joueurs.
1 Il n'en
2 Il ne
3 Cela ne
4 (Selon la nuance de sens)
______ prendra beaucoup de notre temps.
1 Ça
2 Il
3 (Selon la nuance de sens)
4 (Selon le sens)
Réaction 20


Des formes comme c'est et il y a sont donc à retenir parmi les plus fines qui soient capables d'exprimer, de porter l'acte de dire.

La fonction verbale.

En langue parlée, familière, à lui seul, l'acte de parole, indépendamment de toute présence de verbe, équivaut à un verbe énonciativement. "Merveillleux" s'écrie Alice. Il y a ellipse de c'est. "Des hannetons" s'indigne Prosper. Il y a ellipse de il y a. Ces ellipses sont-elles vraiment des ellipses? Une explication par transformation n'a de valeur que pédagogique, au plus historique. La langue signifie par ses signifiants, sans qu'on doive les mettre en miroir les uns des autres. On peut voir le qualificatif ou le nom comme noyau de phrase? C'est que ce noyau crée un acte de parole. Son isolement, le ton (légèrement au-dessus du médium) suffisent à transmettre l'idée de verbe, non pas linguistiquement, bien sûr, mais énonciativement. Le moindre acte de parole, oui, non, aïe! fait sur le plan de la communication la même chose que la phrase avec verbe. Tout lexème pourrait alors recevoir cette intonation. Un adverbe : "Doucement!" (Dira-t-on : "ellipse de vas-y"?) Un verbe pas même conjugué. "Ralentir" (ellipse de il faut ou vous devez?)

Y aura-t-il une marque linguistique de la présence minimale d'une fonction verbale, même si ce n'est pas un verbe conjugué?
Réaction 21


En français, la marque de l'acte de dire, portée par le noyau de la phrase, quel qu'il soit, est une mélodie de phrase qui présente une légère élévation de la hauteur du son (un écart du médium suffit) sur la syllabe finale du mot qui sert de noyau à l'acte de parole. En croyant souligner sa pensée, on indique où est le noyau de son acte de parole.

Mais quand est-ce qu'on peut ainsi placer des accents qui donnent un fonction de noyau d'acte de parole à n'importe quel noyau de groupe syntaxique? Est-ce très ordinaire ou aussi exceptionnel que les adverbes qui acceptent des subordonnées (heureusement que rencontré au module sur les qualifiants)?
"Il est gentil, hein, Poil de pluche!" Poil de pluche est ________.
1 thème (construit en dislocation)
2 destinataire (mis en apostrophe)
3 (N'importe)
4 (Selon le contexte)
"Conscient de sa libido, l'homme est aujourd'hui plus grand qu'au Moyen Age, justement parce que __ son narcissisme blessé __ il doit avoir accès à des forces inconnues" (P.J. Jouve).
1 (Rien), (Rien)
2 (Virg.), (Virg.)
3 (Virg.), (Tiret)
4 (Tiret), (Virg.)
J'entendis des cris de détresse. C'étaient ceux d'une femme.
1 Dislocation. On a extrait le thème en le remplaçant pas un pronom.
2 Tour présentatif (= voici).
3 Tour emphatique. On met en évidence le prédicat.
4 (Autre chose)
Réaction 22


Il est banal de donner une valeur de verbe à un acte de parole, même subordonné. C'est ce qui se produit dans les incises et dans les dislocations.

Même un morphème peut se faire jeter en pleine lumière, entre virgules. (Il prétendait qu'on lui marchait sur les pieds => Lui, il... ou Il prétendait, lui, qu'on...) Il prend la forme tonique pour constituer un groupe à lui seul mais aussi pour constituer le noyau d'un acte de parole (toujours à lui seul) et recevoir ainsi une fonction verbale (C'était lui qui prétendait etc.)

On voit mieux se dessiner, à partir de ces observations, la différence entre phrase et acte de parole (que plus d'une grammaire a négligé). Le parlé, qui abonde en actes de parole, a des phrases nominales et qualifiantes qui le dispensent de placer des verbes en «proposition principale». Le discours soigné installe des groupes verbaux comme pivot et l'entoure de compléments et complétives. Le verbe a donc été considéré comme le noyau idéal de la phrase type. On y rattache les groupes entre virgules aussi bien que les autres. Il faut se donner le moyen d'y voir aussi le noyau de séries nouvelles de compléments mais surtout leur reconnaître le statut de noyau d'actes de parole distincts, assertés successivement, comme dans les discours politiques quand l'orateur choisit ses mots en les soupesant un à un. La proposition principale réunit tous ces actes et tous ces mots en une seule phrase. La phrase (surtout proustienne!) est un assemblage dont les actes de parole sont les éléments. La syntaxe réunit des groupes mais aussi des assertions distinctes, délimitées par les virgules.

Il devient alors possible de dégager des lexèmes en présence une diversité de procès qui auront leur qualifiant. Cela dépend souvent du contexte mais aussi de la place du qualifiant.
Ils s'étaient curieusement grimés. Ils s'étaient grimés curieusement. Curieusement, ils s'étaient grimés.
1 Les trois formulations reviennent au même.
2 Trois sens distincts.
3 Les deux premières reviennent au même et la troisième différe.
4 La première peut avoir deux sens distincts.
Réaction 23


On peut entamer un examen plus systématique des principales voix.

La voix passive, une transformation.

Pierre tue Paul. Paul est tué (par Pierre). D'un verbe actif avec sujet et objet, on tire un verbe «à la voix passive». Que devient alors le sujet?
Cette question _____ répondue.
1 est déjà
2 a déjà été
3 (Selon le sens)
4 (Autre chose)
Cette fin de semaine, l'Ontario et l'Alberta ________ toute mort accidentelle.
1 ont épargné
2 ont été épargnés de
3 (Selon le sens)
4 (Autre chose)
Réaction 24


Le sujet du verbe «à la voix active» disparaît -- à moins d'être réintroduit comme complément avec par (dit complément d'agent), car un autre sujet a pris sa place, l'ancien objet. Ce changement de construction est la «passivation».

En langage parlé, il y aurait aussi la dislocation : Cette fin de semaine, l'Ontario et l'Alberta, toute mort accidentelle leur a été épargnée.

La voix passive est-elle plus complexe que celle dont elle serait tirée? Morphologiquement, il y a un auxiliaire en plus, mais syntaxiquement, pour le nombre des actants?
Il a tellement plu que ma cour _______ ce matin.
1 émergeait
2 immergeait
3 était émergée
4 était immergée
Réaction 25


Être + attribut est moins complexe que le verbe actif entouré de deux actants car, souvent, le sujet disparu n'est pas réintroduit. Il y a un plus grand nombre de lexèmes dans Les motoneiges brisent la glace que dans La glace est brisée, où la cause n'est plus mentionnée. L'agent, simple complément, n'est pas un actant : il est facultatif. Partant de là, au lieu de donner le passif comme une transformation de l'actif, pourquoi ne pas le concevoir à l'inverse : présenter la voix active comme une transformation de la voix passive, avec ajout d'un actant comme une sorte de cause de l'action. D'abord, on dit le résultat : les camionneurs sont durement touchés. Ensuite la cause ou le moyen deviennent sujet et le verbe se conjugue : la hausse du prix de l'essence touche durement les camionneurs. De même : il a été élu ; sa circonscription l'a élu.

Mais on dirait aussi très naturellement : les camionneurs sont durement touchés par la hausse du prix de l'essence et ce serait même plus clair. Parfois, il y a donc une valorisation de la voix passive, en dehors de l'avantage qu'on peut trouver à ne pas mentionner de cause. Voyons quand il vaut mieux user de la voix passive plutôt que de la voix active, prendre un verbe d'état et un participe passé plutôt que le verbe de l'action dans sa belle simplicité. Quelle pourrait être l'utilité de reverser sur l'objet le rôle de sujet? Serait-ce en relation avec le thème (ce dont on a à dire qqch.)?
Réaction 26


Souvent, il y a avantage à donner comme sujet syntaxiquement parlant le sujet de l'énoncé ou thème discursif. Et la tendance est de faire débuter par le sujet un acte de parole. En plus de donner le nombre et la personne du verbe et de dire «qui» fait l'action (plan de l'énoncé), le sujet a un rôle à jouer dans l'esprit des auditeurs (plan de l'énonciation), il annonce «de quoi» on parle (le thème). Candide fut élevé dans un beau château raconte l'histoire de Candide. Le français est loué pour sa clarté du fait qu'il aime les constructions où c'est par le thème que débute la proposition. Les violons sont vernis parle des violons et les violons ne se font plus entendre dans le scherzo aussi. Si on voulait parler du scherzo, on le mettrait de préférence au début. Dans le scherzo, les violons se taisent. Comme pour les temps du verbe, il faut ici, pour comprendre les constructions, tenir compte des deux articulations du signifié: l'énoncé et l'énonciation, ce dont on parle et à qui on le dit.

La passivation permet de modifier la place de l'objet direct. C'est essentiel quand c'est lui qui est le thème.

De même : Dans ce lycée fut élevé celui qui allait devenir le troisième Président de la Troisième République. Et : La proposition a été bien reçue par l'assemblée plutôt que l'assemblée a bien reçu la proposition si on parle de la proposition; pas si on parle de ce qui s'est passé...

Il peut donc y avoir un avantage à passer éventuellement à la voix passive?
Choisir le tour le plus clair. Un jugement en Cour supérieure pourrait rendre à la nation un peu de sa bonne conscience de naguère. ____________
1 Ce rôle essentiel devra être rempli par un magistrat au-dessus de tout soupçon.
2 Ce rôle essentiel devra se remplir par un magistrat au-dessus de tout soupçon.
3 Un magistrat au-dessus de tout soupçon devra remplir ce rôle essentiel.
4 (Autre chose)
Il lui fut posé deux questions. Alors ________.
1 il bafouilla quelques mots
2 quelques mots furent bafouillés par lui
3 (N'importe)
4 (Selon le sens)
En 1914, Montherlant échoue à l'examen de sa première année de droit. ____________
1 Il est dépité par cet insuccès.
2 Cet insuccès le dépite.
3 (N'importe)
4 (Selon le sens)
Les désaccords dans les relations humaines ________ de la mesquinerie.
1 sont souvent produits par
2 produisent souvent
3 (Selon le sens)
4 (Autre chose)
Réaction 27


L'avantage de la voix passive est de permettre de présenter le thème de la phrase dans la position de sujet plutôt que d'objet grammatical.

Les autres constructions possibles ont aussi des avantages liés à l'énonciation. Il existe des formes plus complexes que celle de la voix active transitive, notamment la voix factitive (ou causative), et diverses transformations sont possibles, des passages d'une voix à l'autre et des combinaisons de voix (voir Tableau, en fin de chapitre).

Le tour impersonnel.

Offre-t-il une alternative intéressante?
________ spectateurs ________ descendre sur la pelouse.
1 Les ..... sont formellement interdits de...
2 Il est formellement interdit aux ...... de...
3 (Au choix, mais de préférence 1)
4 (Au choix, mais de préférence 2)
En exergue de ses poèmes ______ des noms soit d'écrivains, soit de mystiques de l'Orient.
1 apparaîtront
2 il apparaîtra
3 (N'importe)
4 (Selon la nuance de sens)
Il ______ pronunciamento quand des militaires s'emparent du pouvoir.
1 est
2 est un
3 (N'importe)
4 (Autre chose)
En Haïti, combien de logements _____ seulement pour éviter aux bourgeois de voir dormir des gens sur leur terrasse?
1 n'a-t-il pas été construit
2 n'ont pas été construits
3 (Au choix mais de préférence 1)
4 (Au choix mais de préférence 2)
Réaction 28


Un sujet il, factice, supprime la mention du sujet. C'est qu'il n'importe pas à l'énonciation, pas plus que l'objet du reste, car c'est le verbe lui-même qui est ainsi promu à la place initiale. Il est interdit au planton de fermer les yeux durant les heures de faction. Rien n'empêcherait de débuter par n'importe lequel des actants. Au planton, il est etc. Durant les heures de faction, il est etc. Fermer les yeux est etc. mais cela modifierait, non le sens, mais ce qui est donné comme thème de l'assertion. On ne parlerait plus de ce qui est interdit, mais du planton, de ce qui se passe durant les heures de faction, ou de l'action de fermer les yeux.



D'où peut bien provenir ce il qui ne représente rien, qui ne vise que sa pure fonction syntaxique de garantir que ce qui suit est un verbe?
"Il pleut, il vente." Il ________.
1 représente un ancien dieu de la pluie et du vent
2 actualise le verbe sans représenter quoi que ce soit
3 est sujet apparent
4 est une personnification
______ que le patron serait malade.
1 Il m'a l'air
2 Il paraît
3 D'après
4 (Selon le sens)
Il est impossible de se rendre compte de l'heure qu'il ______.
1 est
2 fait
3 (Au choix, mais de préférence 1)
4 (Au choix, mais de préférence 2)
Il n'est pas facile de préciser ce terme, si toutefois _______.
1 besoin est
2 besoin en est
3 il est besoin
4 il en est besoin
Réaction 29


Arrive-t-il que l'on puisse supprimer ce il?
Il est évidemment possible d'utiliser d'autres techniques, plus modernes. ______ les avantages de l'accupuncture sont tels que la majorité des patients y restent fidèles.
1 N'empêche que
2 Il n'empêche que
3 (N'importe)
4 (Autre chose)
Dommage que vous n'aimiez pas ce genre de chemisier___empêche qu'il est à la mode : les adolescentes en raffolent.
1 , n'
2 . N'
3 (Au choix mais de préférence 1)
4 (Au choix mais de préférence 2)
Réaction 30


Dès qu'il devient évident que cela ne peut pas être autre chose qu'un verbe sans sujet (mais on peut le réintroduire en guise d'objet), la suppression reste intelligible, sinon usitée.

Il faut parfois choisir entre qui et qu'il.
Rappelez-moi ce ______ conviendrait.
1 qui
2 qu'il
3 (N'importe)
4 (Selon la nuance de sens)
Les enfants, voilà ce ______ importe de sauver d'abord.
1 qui
2 qu'il
3 (N'importe)
4 (Selon la nuance de sens)
Rarement avons-nous pu faire ce ___ nous plaisait.
1 qui
2 qu'il
3 (N'importe)
4 (Selon le sens)
Faites ce ____ faut et non ce ____ vous plaît.
1 qu'il, qui
2 qui, qui
3 qu'il, qu'il
4 qui, qu'il
______-t-il de commun aux mollusques et aux crustacés.
1 Qui a
2 Qu'il y a
3 Qu'a
4 (Autre chose)
Il faudrait d'abord qu'il y ait une réaction, ce ____ faut le reconnaître, est plutôt rare.
1 qu'il
2 qui il
3 qui, il
4 (Autre chose)
Pour le peu de temps ______ lui reste à vivre, il ne veut se priver d'aucune joie.
1 qui
2 qu'il
3 (N'importe)
4 (Selon la nuance de sens)
Réaction 31


La construction est impersonnelle si le sujet est il et que ce il ne désigne rien, ne fait que servir de sujet grammatical. On parle alors de sujet «apparent» car il est de pure forme; et on trouve un sujet «réel» dans la position d'objet (il t'arrive quoi?)

Cette modification de l'actanciation permet de penser que le tour impersonnel n'est pas seulement une construction mais effectivement une voix. La voix impersonnelle se combine avec les voix active, passive, causative ou pronominale pour effacer le sujet et le réintroduire comme objet (il t'arrive ceci ; il se fait perdre de bonnes occasions).

Le repérage est-il parfois délicat?
Le chanoine Groulx s'affirme comme historien dans des textes où les autorités universitaires de l'époque voyaient un appel à la révolte. Il s'y affirme un véritable précurseur.
1 Il désigne le chanoine Groulx.
2 Il est impersonnel.
3 (N'importe)
4 (Selon le sens)
Réaction 32


Le lexème verbal est actualisé principalement par un sujet, groupe nominal ou pronom, qu'on appelle premier actant. Dans la construction dite impersonnelle, l'actant sujet est présent, mais seulement pour la forme. Il ne représente pas de référent. Le sujet non mentionné peut d'ailleurs être à n'importe quelle personne (Il y a nous).

Mais on a vu plus haut une forme simple pour les voix qui était le remplacement du sujet par ça. Et le substitut des morphèmes personnel, on, n'est-il pas aussi un choix à envisager?
"Comme ça, l'année dernière, à l'examen, c'est vrai ______ y avait droit aux notes de cours?
1 il
2 qu'on
3 que ça
4 (Autre chose)
Réaction 33


Le substitut des morphèmes sujets ne change pas la construction. On pourrait en dire autant de ça comme démonstratif (remplaçable par cela). Mais préférez-vous ce, ça ou cela?
Si c'était déjà comme ___ avant, qu'est-ce que ___ doit être maintenant!
1 ça, ça
2 ça, ce
3 cela, ce
4 cela, ça
___ doit relever du débat démocratique permanent. Mais qui ___ peut-il étonner? ___ doit même rassurer.
1 Ça, ça, ça
2 Cela, cela, Cela
3 Ce, ce, Ce
4 Cela, cela, Ça
____ se pourrait__ qu'il pleuve.
1 Ça ,(Virgule)
2 Il ,(Virgule)
3 Ça (Pas de virg.)
4 (Autre chose)
______ me paraît difficile que, dans une enquête socio-économique improvisée, on cherche des fréquences d'emploi.
1 Ça
2 Cela
3 Il
4 (Selon la nuance de sens)
Réaction 34


Ce que ça peut faire (et que ne fait pas cela, ni ce), pourtant, c'est remplacer il et donc ne rien désigner, mais il y parvient, lui, sans annoncer un complément, sujet réel. Or, avons-nous vu plus haut, voici sans doute la forme verbale syntaxiquement minimale, car n'a même plus un seul actant, quoiqu'elle puisse en accepter implicitement autant qu'on veut. Tel est donc, pour le français, le terme neutre des voix du verbe conjugué.

Le tour passe pour populaire mais c'est tellement il est concis.

En québécois, est-ce le même ça?
Pour gouverner, ______ des hommes forts.
1 cela prend
2 ça prend
3 il faut
4 (N'importe)
C'est bien joli de vouloir tout doubler mais, à l'enregistrement, ______ le double du temps!
1 il faut
2 ça prend
3 (N'importe)
4 (Selon la connotation)
Réaction 35


Pour revenir à l'impersonnel, signalons ses combinaisons avec d'autres voix. Quoique plutôt réservé aux textes de type abstrait (où l'effacement du sujet plaît davantage), l'impersonnel occupe, dans le système des voix, une place considérable. En effet, il peut intervenir dans un très grand nombre de constructions, avec lesquelles il se combine. Comment analyseriez-vous, par exemple, les phrases suivantes?

Il est dangereux de se pencher par la fenêtre.

Il ne se passe plus grand-chose.

Il est interdit de fumer dans la salle de billard.
Réaction 36


Dangereux est un qualificatif. Voix qualifiante mise à l'impersonnel.

Verbe passer. Voix pronominale doublée de voix impersonnelle.

Verbe interdire. Voix passive, employée impersonnellement.

L'impersonnel est souvent suivi d'un infinitif. Il se pose alors le problème d'indiquer le sujet, s'il n'est pas assez évident.

Sujet implicite de l'infinitif.

Est-ce le sujet du noyau qui devient celui de l'infinitive (Je veux venir)?
Il appelle son petit-fils pour ________ le transistor.
1 qu'il lui apporte
2 lui apporter
3 (Au choix, mais de préférence 1)
4 (Au choix, mais de préférence 2)
Avec mes jumelles, j'ai pu observer ________ l'île.
1 que les bateaux contournaient
2 les bateaux contourner
3 (N'importe)
4 (Selon la nuance de sens)
Les violons ont été vernis pour ________ plus de sonorité.
1 leur donner
2 qu'ils aient
3 avoir
4 (Selon la nuance de sens)
Je ne t'ai pas demandé ____ venir.
1 à
2 de
3 (N'importe)
4 (Selon le sens)
Réaction 37


L'infinitive qui n'a pas de sujet exprimé doit en trouver un, sous-entendu, et elle va le prendre d'abord dans son noyau (sa "proposition principale"). Ex.: Dans Je veux venir, je est sujet ; si c'est toi que l'on veut avoir comme sujet de venir, il faut conjuguer le verbe : Je veux que tu viennes. Autre ex., avec un tour impersonnel: Il faut survivre = Il faut que l'on survive et Il nous faut survivre = Il faut que nous survivions).

Cette règle est-elle rigoureuse ou bien peut-on se fier au contexte pour établir un sens probable?
L'entreprise doit modifier les logiciels suivant ses besoins. Il pourra s'écouler six mois, un an avant ________ certain que le système est bien installé.
1 d'être
2 qu'on soit
3 (N'importe)
4 (Autre chose)
Sur le point d'être supris dans la chambre, Nomo se _____ obligé de sortir par la fenêtre.
1 fit
2 vit
3 (Selon le sens)
4 (Autre chose)
Yamaka convie son amie ________ la voir.
1 à venir
2 qu'elle vienne
3 pour qu'elle vienne
4 à ce qu'elle vienne
Le prince est amoureux de la gitane. Il veut ______.
1 lui regarder danser
2 la regarder danser
3 regarder elle danser
4 regarder danser elle
Quand on ________ participer aux dépenses, ils n'en voient pas la nécessité.
1 demande à
2 leur demande de
3 (N'importe)
4 (Selon le sens)
Réaction 38


Une autre voix qui s'allie facilement à toutes les autres est celle qui ajoute une cause aux actants présents.

La voix causative.

En aviez-vous entendu parler, de la voix causative ou encore factitive?
Seul un examen superficiel a pu ______ une similitude dans les oeuvres de Pacéré et Zadi.
1 voir
2 faire voir
3 (N'importe)
4 (Selon la nuance de sens)
Dans laquelle des phrases suivantes faire est-il employé comme auxiliaire de la voix causative?
1 Il a beaucoup plus neigé qu'il n'avait fait l'hiver dernier à la même date.
2 Le froid ne fait pas de mal aux lièvres qui se terrent dans la neige.
3 Il a fait plus froid que l'hiver dernier.
4 Le froid a fait tomber les dernières feuilles.
______asser pour son frère jumeau était son jeu favori.
1 P
2 Se p
3 Se faire p
4 (Au choix mais de préférence 3)
Voilà combien tu vas devoir verser pour ________ que tout va bien en réalité.
1 te dire
2 te faire dire
3 qu'il te soit dit
4 (N'importe)
Réaction 39


La voix causative (appelée aussi factitive puisqu'elle fait que qqch. arrive) est-elle limitée à certains verbes? S'applique-t-elle à une locution verbale? Même celles qui commencent par faire? Ex.: Il fait beau. Le vent a tourné. C'est pour cela. C'est ce qui "fait faire beau".
Comme il continuait à parler, on lui ______ que l'audience était terminée.
1 observa
2 fit observer
3 (Au choix, mais de préférence 1)
4 (Au choix, mais de préférence 2)
J'irai voir un tailleur, cette fois, pour me ________ quelque chose sur mesure.
1 faire
2 faire faire
3 faire couper
4 (2 ou 3, au choix)
Voilà le bon souvenir que Paris lui ____________.
1 remémore
2 fait remémorer
3 (N'importe)
4 (Selon le sens)
Ici, vous faites seulement ________ du banc, déclara à ce moment le prof de gym.
1 monter et descendre
2 des montées et des descentes
3 (1 ou 2, au choix)
4 vous faites seulement une chose, monter sur le banc et en descendre
Choisir la voix et la construction adéquates.
1 Notre orge a renversé à cause des pluies.
2 Les pluies ont renversé notre orge.
3 Notre orge s'est renversé par les pluies.
4 Notre orge s'est fait renverser à cause des pluies.
Je vous présente mes excuses pour vous avoir fait ________ bond.
1 faire un faux
2 un faux
3 faux
4 faire faux
Réaction 40


On peut donc faire faire. La limite n'est que du côté de l'apparente maladresse à éviter. En revanche, il y a un faire qui est de l'anglais, une conception différente de sa grammaticalisation. En face du I don`t undersand, on a un I do understand, qui insiste sur la positivité, mais qui ne peut pas se traduire littéralement car, en français, je fais comprendre, c'est tout autre chose. Contrairement à l'anglais, où l'auxiliaire faire sert à souligner et à attacher la négation (we do care - we don't mind), il faut en français, pour employer faire et un infinitif, qu'il y ait réellement deux sujets, l'un effacé mais qui sert à l'infinitif, l'autre sur-sujet ou cause.

S'il est toujours utile de regarder du côté des voix causatives pour préciser la construction d'un noyau verbal, il suffit d'apercevoir la présence d'un sur-sujet, d'une cause, même au sens figuré, pour déceler la formulation optimale. Cette cause peut du reste intervenir plus ou moins vigoureusement. Il arrive qu'elle ne fasse rien d'autre que de ne pas s'opposer au procès de l'action (à ce que l'action procède), voire qu'elle se contente d'y assister comme témoin.

A-t-on alors le choix de l'auxiliaire? Avec laisser ou voir, est-ce toujours la même «voix causative»?
En bon syndicaliste, il souhaite _____ évoluer la politique fédérale.
1 faire
2 laisser
3 voir
4 (Selon le sens)
Å la suite des problèmes raciaux de la semaine dernière, on a ______ intervenir la police.
1 fait
2 laissé
3 vu
4 (Selon le sens)
Les vieux bâtiments de Montréal? Il ne faudrait pas ______ disparaître ces vestiges de ce que nous fûmes aux temps passés.
1 faire
2 laisser
3 voir
4 (Selon le sens)
Nous étions bien loin des lieux ______.
1 où nous étions nés
2 qui nous avaient vus naître
3 (N'importe)
4 (Selon le sens)
La conquête de 1760 ________ un coup mortel pour la tradition française.
1 présageait
2 laissait présager
3 faisait présager
4 (De préférence autre chose)
Réaction 41


Mais, quand le sur-sujet a pris sa place, que se passe-t-il en ce qui concerne les autres actants? Que devient l'ancien sujet? Et s'il devient objet, que devient l'ancien objet? Tout sera-t-il chamboulé?
--- Est-ce une idée qui vous sourit? --- ____, c'est une idée qui me fait sourire.
1 Oui
2 Non
3 (N'importe)
4 (Selon le sens)
Je me suis vu rouler dans la farine, dit-elle.
1 Rouler qui? Il manque qqch. à la phrase. Je me suis vue rouler tous ceux qui ont voulu me berner (par exemple).
2 La phrase est complète. L'objet de rouler est me.
3 On ne peut pas se rouler soi-même. La phrase n'a pas beaucoup de sens.
4 Il manque un complément d'agent. Rouler par ma coloc (par exemple).
Le beau temps ___ fait apercevoir des milliers d'étoiles.
1 la
2 lui
3 (Au choix mais de préférence 1)
4 (Au choix mais de préférence 2)
La mère a du coeur. Sa bonté ___ fait pardonner à ses filles.
1 la
2 lui
3 (Au choix mais de préférence 1)
4 (Au choix mais de préférence 2)
Réaction 42


La voix causative sert à l'ajout d'un actant : la cause. Comme il n'y a que deux places à côté du verbe, avant ou après, cet ajout se fait par dessus le sujet. Il doit céder la place. Si on veut garder le sujet, ce sera à titre d'agent. (Une telle hausse laisse augurer une crise par les éditorialistes.) Ce par est réductible (...aux spécialistes).

La modification est minimale. Ou bien le sujet ancien disparaît, devenant implicite, ou bien, s'il le faut, on peut le réintroduire comme agent (avec par, à ou la forme tonique du pronom personnel). J'ai reconnu mes torts => Elle m'a fait reconnaître mes torts => Elle me les a fait reconnaître => Elle les a fait reconnaître par moi et tous mes compagnons => Elle les a fait reconnaître à tous.

On peut se demander d'où vient ce me, objet indirect. D'un point de vue structural, il constitue une variante de l'objet, un troisième actant qui supplée au second si celui-ci est indisponible. Mme et te dans le groupe verbal peuvent être objet direct ou indirect selon le verbe (je te vois, je te parle). Il n'en va pas de même de le (Je le vois, je lui parle).

En outre, lui dans cette position désigne aussi bien une femme. (Je lui parle = Je parle à elle ou à lui). Pourtant, comme noyau, lui ne vise qu'un homme. Tout cela vient sans doute du fait que elle serait équivoque à l'intérieur du groupe (je elle parle*). Et si l'on ajoute à, on sort du groupe, on en crée un nouveau.

Il y a place au maximum pour quatre actants : sujet, objet, objet avec à, objet avec de. Un cinquième actant, l'agent avec par, ancien sujet dans une voix passive, est envisageable du fait qu'il peut se réduire à un objet avec de ou à.

Trouvez-vous cela compliqué ou parvenez-vous à vous y retrouver?
Dans "Les lunules d'Hippocrate avaient déjà beaucoup donné à penser aux Grecs", Grecs est ________.
1 sujet ou agent (1er actant)
2 objet direct (2e actant)
3 objet indirect (3e actant)
4 (Autre chose)
Ils ___ verront faire ce qu'ils ___ entendent dire.
1 les, les
2 leur, leur
3 (Autre chose)
4 (Selon le sens)
Réaction 43




L'accumulation des actants pose des problèmes à l'entour de l'auxiliaire. Le et lui sont identifiables comme objets direct et indirect mais me et te sont moins clairs.

Maintenant, aviez-vous remarqué la voix causative réduite? On supprime l'auxiliaire mais les actants sont ceux d'une voix causative, non mentionnée. L'auxiliaire reste implicite. Le sens est celui de la voix causative.
Rose Ouimet voulait ______ à sa nièce une réprimande de Germaine Lauzon.
1 éviter
2 épargner
3 (Au choix, mais de préférence 1)
4 (Au choix, mais de préférence 2)
En lui téléphonant, je lui ______ tous ces ennuis.
1 épargnerai
2 éviterai
3 ferai éviter
4 (N'importe)
Il répare la grange signifie ________.
1 qu'il est occupé à le faire lui-même.
2 qu'il est occupé à le faire faire.
3 qu'il le fait faire (sans qu'on dise quand).
4 (Selon le contexte)
Je me suis rendu au tribunal pour ________ établir un certificat de nationalité.
1 m'
2 me faire
3 (N'importe)
4 (Selon le sens)
Dans Je dois saisir ma viande, nous avons une voix ______.
1 active
2 passive implicite
3 factitive implicite
4 (Selon la nuance de sens)
Si tu me ______ la rivière, je te donne un morceau de gâteau.
1 traverses
2 fais traverser
3 (N'importe)
4 (Selon le sens)
Réaction 44


Il a été proposé d'appeler voix ergative la voix causative réduite à une voix active (je fais stationner ma voiture => je stationne). Il n'est pas indispensable de multiplier les catégories car cette réduction n'est pas un phénomène isolé, au contraire (je fais stationner ma voiture => ma voiture est stationnée => je suis stationné). On a vu que la voix passive pouvait se réduire à une voix pronominale (les pommes se vendent bien). On va voir comment une voix causative pronominale peut se réduire à une voix active (verbes dits symétriques). Réductions et superpositions de voix facilitent des transformations.

Transformations possibles.

Le système des voix et constructions permet-il certaines métamorphoses? La langue permet-elle de passer insensiblement d'une forme à une autre et de modifier subrepticement l'actanciation?
Les jours __________ pendant la grande saison des pluies.
1 rallongent
2 allongent
3 s'allongent
4 (N'importe)
Voilà la rivière qui ______ la côte.
1 baigne
2 se baigne
3 (N'importe)
4 (Autre chose)
________ avec le temps, le mobilier fut vendu à un brocanteur.
1 S'étant enlaidi
2 Ayant enlaidi
3 S'enlaidissant
4 Enlaidissant
Réaction 45


L'objet, par exemple, devient sujet quand on passe d'une voix active (Un chasseur aperçoit, non loin de là, un chevreuil) à une voix passive ( Un chevreuil est aperçu non loin de là). Le nouveau sujet est l'ancien objet (2e actant). C'est courant.

Si l'objet direct vise le même référent que le sujet, il suffit d'un pronom réfléchi : Le chevreuil est aperçu par lui-même (dans le miroir du lac). Il s'aperçoit. C'est une voix pronominale réfléchie, formellement, mais en réalité ce n'est pas une voix différente de la voix active, puisqu'il y a un sujet et un objet direct. Ce tour avec pronom réfléchi devient cependant une voix distincte quand il sert là où le réfléchi n'est pas objet direct, ni indirect, et prend un rôle plus vague, plus général, qui est de rendre le sujet un peu objet, ou l'objet un peu cause de l'action. Trois tours se présentent alors: le pronominal d'intérêt personnel (se souvenir, s'extasier, se rire); le passif réduit (les pommes se vendent cher = sont vendues); l'impersonnel (il se dit tant de choses). Jusqu'ici, rien que du connu.

Arrive la voix causative (auxiliaire faire), quelles transformations autorise-t-elle? (Faites l'essai sur l'exemple du chevreuil.)
Ce genre de véhicule doit ______ aux passages à niveau.
1 arrêter
2 s'arrêter
3 être arrêté
4 se faire arrêter
Les souris ______ dans un vieux tronc d'arbre.
1 logent
2 se logent
3 sont logées
4 (N'importe)
Et si le monstre ______?
1 brise
2 se brise
3 (N'importe)
4 (Selon le sens)
Réaction 46


Cette voix concerne l'ajout d'un troisième actant. On se pose la question: à cause de quoi (ou de qui)? Le chasseur aperçoit le chevreuil à cause d'un chien, par exemple. On utilise alors la voix «causative» ou «factitive». Le chien fait apercevoir un chevreuil (par le chasseur).

Ici il peut arriver que le nouvel actant soit le même que l'objet. Le chevreuil fait apercevoir lui-même, il se fait apercevoir (par le chasseur). Il suffit de superposer les deux voix, la causative et la pronominale. La réduction de la voix causative ramène alors au chevreuil qui s'aperçoit, mais ce n'est plus dans le miroir du lac, c'est par des chasseurs, il s'aperçoit de loin.

On transforme aussi une voix en supprimant des actants. Qu'advient-il des intransitifs dans les transformations causatives réduites? Je ris de tout => Tout me fait rire => ...?
Réaction 47


Un intransitif est un verbe qui n'a pas d'objet direct. Elle dort. Il ne peut pas être mis à la voix réfléchie, à moins que se ne soit pas un véritable objet. *Elle se dort ne se dit pas mais: Elle s'endort. (On peut endormir qqn.) Elle s'en vient (se n'a pas de fonction).

On a vu plus haut un emploi intransitif des verbes transitifs, qui supprime un objet non indispensable à l'action (Il mange du chocolat / il mange.) Mentionnons ici une nouvelle transformation, particulièrement curieuse. La voix intransitive peut aussi résulter d'une réduction de la voix factitive. Dans Elle fait reculer la chaise (par Guy), dont on tire Elle la recule, on voit chaise comme objet de reculer. Guy, sujet, est court-circuité par la réduction. Comme chaise suit reculer, il est objet mais comme Guy n'est plus mentionné on peut aussi l'oublier en quelque sorte et voir chaise comme sujet de reculer (= elle fait que la chaise recule). On aboutit alors à un Elle recule où elle désigne la chaise.

De même tout me fait rire => tout me rit.

Trouvez-vous un peu curieuse cette dernière transformation?
Réaction 48


Dans tout me rit, tout est sujet alors qu'il était 4e actant dans je ris de tout. Dans la chaise recule, elle est sujet, alors qu'elle était objet dans il recule la chaise. Comment est-ce possible sans mettre le verbe au passif : avec le même verbe pris dans le même sens?! Cette anomalie permett de rendre compte de ce qui est le plus difficile à saisir dans l'actanciation : les verbes "symétriques".

Il y a donc des transformations à la fois passives et actives (on dit : passives-actives), où l'objet direct devient sujet mais sans que le verbe soit mis à la voix passive. Une réduction de plus mais l'objet devenant super-sujet implicite, la voix causative est dans l'air. Cette transformation n'est possible qu'avec un petit nombre de verbes (dits symétriques). Je casse la branche = La branche est cassée (par moi) = la branche casse. Curieuse transformation, qui semble abolir une frontière essentielle dans le système des voix, et qui en présente une application limite.

On peut dire qu'elle boucle la boucle des transformations en les ramenant au point de départ. En effet, la transformation passive-active peut recevoir une cause qui serait l'ancien sujet (je fais casser la branche), voix causative qui permet de remonter à la voix transitive initiale (je casse la branche). Si je casse la branche, la branche casse à cause de moi.

Exercez-vous à transformer de même les dossiers descendent, et ma voiture stationne.
Réaction 49


Les dossiers descendent = les déménageurs font descendre les dossiers = les déménageurs descendent les dossiers. Ou : Ma voiture stationne = Je fais stationner ma voiture = je stationne ma voiture.

Faut-il considérer le système des actants comme relativement souple, la distance entre le sujet et l'objet cessant d'être infranchissable, du fait de ces passerelles dont la présence, à la longue, s'efface?
Réaction 50


Prenons le cas du verbe transitif employé intransitivement. Ce verbe reste transitif car l'auxiliaire est avoir. Or employer être est possible mais on arrive à une voix passive. Comparer: les dossiers ont descendu / sont descendus. Ceci n'est pas sans intérêt. On peut y voir la valeur spécifique de la réduction passive-active. Elle a l'air de revenir à une voix intransitive, simplement, mais sa valeur est intermédiaire entre une voix active et une voix passive. C'est une voix «moyenne», en somme. Elle est bien connue des hellénistes. Comme la voix pronominale, elle attribue à son objet une part de responsabilité (plus exactement de consentement). On croit ou feint de croire que la branche veut bien casser, les dossiers descendre, la voiture stationner et la chaise reculer...

Mais la voix pronominale ne fait-elle pas à peu près la même chose, en confondant plus ou moins le sujet et l'objet? Dira-t-on que la voiture se stationne, la branche se casse, des dossiers se descendent, une chaise se recule?
Réaction 51


La voix pronominale est tout à fait normale dans ces phrases-ci mais elle ne serait pas exactement équivalente à une voix active. Son sens particulier apparaîtra avec plus d'évidence avec ça comme sujet. Une branche, ça se casse. Une voiture, ça se stationne. Des dossiers, ça se descend. Une chaise, ça se recule. Mais comme, ici, le ça commute avec cela, il n'est pas à la voix non marquée. Celle-ci convient dans une absence totale d'actants exprimés.

Dans la plupart des verbes passifs-actifs (ou "symétriques"), la forme transitive semble initiale et la forme intransitive apparaît comme transformée (parfois peu usitée encore, ou en émergence). La chaleur coagule l'albumine donne l'albumine coagule (à la chaleur). Marie cuit des pieds de porc donne les pieds de porc cuisent. Elle colle un timbre donne le timbre colle bien. Le juge pèse ses mots. Ses mots pèsent. Il plaide la sincérité et sa sincérité plaide pour lui. Les deux critères qui permettent d'identifier le phénomène (possibilité de réintroduire le sujet avec une voix causative réduite; existence d'une voix passive et d'une voix pronominale) ne s'appliquent pas toujours pleinement. Cela dénote un domaine en pleine évolution.

Comment fait-on pour repérer un verbe "passif-actif"?
Réaction 52


On essaie différentes voies (ces voies sont les voix). Prenons par exemple le verbe contraster. Il est intransitif (les couleurs contrastent). Il est difficilement transitif. Le peintre contraste les couleurs n'est possible que comme réduction de le peintre fait contraster les couleurs. Mais cette voix causative est combinée avec une voix active intransitive car on chercherait vainement un sujet effacé. Pourtant, la voix passive existe! Les couleurs sont contrastées. Comme toujours, dans le cas des voix passives, on doit s'interroger sur le point de savoir si c'est une voix active transformée ou si ce ne serait pas une voix qualifiante, simplement (les deux sens de il est distrait). Y a-t-il un agent? Ou bien les couleurs ont-elles simplement la qualité d'être contrastées? En ce cas, ce serait une voix qualifiante. Chose sûre : la réduction de voix passive à voix pronominale ne se ferait pas. À moins d'y ajouter la voix impersonnelle : il se contraste des couleurs (chez les Nabis) et Les couleurs, ça se contraste facilement tout de même! Elles ont donc dû se faire contraster, avant d'en arriver là. Même si cela ne se dit pas, le peintre n'est pas loin. L'usage règne, autorisant pour chaque verbe telle ou telle transformation, un peu au petit bonheur semble-t-il.

On peut penser que les «vrais» verbes passifs-actifs sont ceux qui passent par toutes les voix, présentant ainsi le cycle complet des transformations. La grammaticalisation des voix disponibles est poussée alors aussi loin qu'elle peut l'être. Quand la banche casse, elle se casse, elle est cassée, je l'ai cassée, la colère me l'a fait casser, ma colère la casse, il se casse de la branche, et il se fait casser de la branche... Ça casse! (Cocasses, toutes ces transformations!)

Quelle serait alors la forme la plus réduite, celle qui donne le moins d'actants? Existe-t-il un terme neutre, non marqué, dans le système des voix? Une actanciation qui ne préciserait aucun actant?
Réaction 53


La voix impersonnelle (il y a) pourrait passer pour une réduction si le sujet disparaissait effectivement, ce qui n'est pas le cas. Il reste des oranges équivaut à des oranges restent et on parle donc de «sujet apparent» (il) et de «sujet réel» (des oranges). Certes, ce il est grammaticalisé et ne sert qu'à remplir le rôle actanciel de sujet, sans désigner quoi que ce soit. Il annonce cependant le sujet réel qui suit. (Il faut du courage. Il y a des épreuves. Il est honteux de céder.) C'est ce qui le distingue de c'est. Mais n'a-t-on pas : c'est honteux de mentir?
Réaction 54


C'est très courant mais peu soigné. En principe, il faudrait une virgule avant le sujet réel. C'est honteux, de mentir. De cette façon, les règles sont suivies car c' vise quelque chose dans le contexte. Mais cette virgule ne s'entend plus et ne s'écrit pas davantage, notamment en français québécois, où le il est impersonnel semble avoir abandonné toutes ses prérogatives au profit de c'est. (On entend même souvent C'est beau pour Il fait beau).

Dans la construction impersonnelle, il n'y a place que pour un seul actant ; les autres, s'il y en avait, seraient supprimés (Il a été décidé que...) La définition de la voix impersonnelle est donc double: le sujet est grammaticalisé et il n'y a pas plus d'un actant dans le contexte. Il peut même n'y en avoir aucun (Il pleut). À quoi peut-on reconnaître que il est employé impersonnellement? Rappelez-vous?
Réaction 55


Pour que le il soit une marque de l'impersonnel, il faut et suffit que le contexte ne lui laisse pas de possibilités d'actualisation. Comparer: Il reste Jacques / Il reste, Jacques.

Que le sujet puisse être refoulé en position d'objet sans perdre sa valeur de sujet ne doit pas tellement nous étonner car cela se présente aussi à la voix causative. Normalement, à la voix causative, il y a certes trois actants mais si le verbe est symétrique, Je fais tourner la roue = je fais que la roue se laisse tourner! La roue est alors sujet et non plus objet de tourner (comme ce serait le cas dans Je fais tourner la roue par un écureuil). De même: Ils regardaient rôtir les marrons.

Conclusion? Il y a tant de façons de construire le verbe que celle qui est neutre et universelle (outre le léger accent qui signale la fonction verbale comme telle, qui se manifeste dans tout acte de parole, et qui peut prendre même la forme d'un groupe du nom ou d'un qualifiant, voire de oui / non) est la plus nue et la plus dépourvue d'actants, pourvu qu'il y ait un noyau de type verbal. Ça fermente.

Table de transformations.

0 (voix neutre) Ça dort dur. Hier, ça exécrait; aujourd'hui, ça adore.

Q (voix qualifiante) Elle semble endormie. Elle est adorable.

P (voix passive) Elle est adorée. Elle est endormie par la musique.

A (voix active intransitive) Elle adore. Elle endort.

T (voix active transitive) Elle l'adore. Elle l'endort.

R (voix réfléchie) Ils s'adorent. Ils s'endorment.

F (voix factitive) Son bonheur de vivre la fait adorer, la laisse s'endormir, la laisse dormir.

A (voix active intransitive et, parfois, construction symétrique) Elle dort (se laisse endormir).

I (construction impersonnelle) Il dort des milliers de livres sur ces étagères.

C (combinaison avec voix factitive). Elle se laisse adorer (endormir).

--- Les vrais intransitifs ne connaissent que le factitif et l'impersonnel (Il vient du monde. Le beau temps fait venir les baigneurs.

Les voix implicites.

Partons d'un exemple. Un enfant, ça ne se lave pas tout seul! Deux sens possibles : ça désigne l'enfant comme sujet (voix active avec se réfléchi ; "il se lave lui-même" et il a besoin d'aide pour y arriver) ou comme objet ("un enfant, qqch. qui ne se laisse pas laver sans aide"). Ce second sens est attesté dans des phrases comme ça ne se dit pas, ça ne se fait pas, ça ne se refuse pas, ça ne se commande pas.

Mais comment passer de l'un à l'autre de ces deux tours? Ça ne désigne-t-il pas nécessairement l'enfant? Lequel des deux commute avec cela?
Réaction 56


Ça désigne bien l'enfant mais le problème est du côté de l'actanciation du verbe. En réalité, il y a toute une série de transformations implicites dans le passage de l'un à l'autre de ces deux sens. Partons de l'évidence. Se laver, comme transitif avec réfléchi, a un sujet qui fait l'action dont il est l'objet (Les enfants sont déjà grands : ils se lavent eux-mêmes). La réduction avec ça donne : des grands garçons, ça se lave tout seul.

Mais sautons à l'impersonnel, avec un pronominal : dans cette buanderie, il se lave surtout des bleus de mécanicien. On a le même verbe mais comme pur pronominal (se n'a pas de fonction) et la voix est impersonnelle. Donc un sujet réel est construit comme objet, et de fait ce sont les bleus, ce qui se justifie si le pronominal est de sens passif (il équivaut à des bleus sont lavés) ce qui est exactement le cas. À quoi servent ces réductions sinon à éliminer le sujet? Et de fait, on ne dit pas qui les lave.

On a donc, à côté du ça qui commute avec cela (cela ne vous concerne pas), un ça qui a perdu sa valeur démonstrative, qui remplace le il impersonnel, et qui n'a pour toute valeur que de souligner l'existence du procès, de la valeur de verbe de ce qui le suit (et qui est un verbe, comment ça va?, ou presque : ça boume?)

Si la voix impersonnelle est implicite dans l'absence de mention du sujet, le détour par la voix causative est éclairant aussi. Pour ajouter une cause, prenons des bleus (leur saleté est une cause possible de lavage). Les bleus se font laver. La voix causative peut toujours se réduire à une voix active. Les bleus se lavent. Pour arriver à ça, il ne reste qu'à le mettre à la place du sujet. Ça se lave (les bleus). La saleté comme cause est toujours dans le décor implicite. De même, un enfant, ça se lave, mais ça ne va pas tout seul, donc ça ne se lave pas tout seul. (Les deux sens sont compossibles.)

La boucle est parfaite, mais on peut voir que ça n'a pas été tout seul, c'est le cas de le dire, puisqu'il a fallu passer par la présence implicite (paradigmatique) de tout le système des voix : passive, pronominale, impersonnelle, causative, active, et réduite à ça. Mais ces implications ne font que confirmer le statut de voix minimale pour le verbe précédé de ça.

Un tableau raisonné et gradué, avec des tas d'exemples, vous rendrait-il servie à l'avenir?
Réaction 57


CONSTRUCTION DU NOYAU VERBAL


VOIX PURES
Voix et marque. Actants. Valeur. Exemple.
Voix non marquée. Pure fonction verbale. Élévation d'un ton ; ou construction avec ça, grammaticalisé. Aucun (ou des actants dont le rôle reste indéterminé). Pivot d'acte de parole. Si. D'ac. Joli. Vite. Ça va? Ça boume. Ça refroidit. Ç'a été? Ça parle trop là-dedans. C'est vrai. C'est elle.
Voix impersonnelle avec il. Verbe ou locution verbale où il ne désigne rien. Objet possible. Action limitée à elle-même. Il tonne. Il pleut. Il fait beau. Il y a du soleil. Il est des gens honnêtes. Il était une fois... Il faut partir. Il s'agit de courir.
Voix intransitive (verbe intransitif, ou employé intransitivement, locution) Verbe avec actant sujet. Action menée. Elle crie. Elle a crié. Elle sait. L'insuccès dépite. Le reproche surprend. Ils avaient maigri. Elle avait eu peur (faim, peine à ...)
Voix qualifiante (être + attribut, + participe). Une substance et une qualité. Idée assertée. Il est roublard. Ne soyez pas surprise. Les résultats sont maigres. Ils sont décevants.
Voix passive (être + participe passé). Un verbe d'action vu comme qualité appliquée à une substance objet-sujet. État. (Action accomplie sur son objet.) Il est dépité (par cet insuccès). Des récidivistes sont pris sur le fait. Un reproche pourrait-il leur être adressé? Les devoirs sont faits. Un déjeuner fut avalé en cinq secs.
Voix active transitive. Un verbe d'action avec sujet et objet. Objet indirect facultatif. Action exercée sur qqch.. Elle pousse des cris. Elle lui crie de partir. Pars, crie-t-elle. Je te le téléphonerai, mon numéro. On lui envoie sa correspondance.
Voix pronominale (se + lexème verbal conjugué). L'objet est le même que le sujet, mais se grammaticalise. Intérêt personnel, ou "état actif". Les lézards se prélassent. Ils s'attendent à une catastrophe. Ils se doutent de qqch. Le voilier s'évanouit dans la brume.
Voix causative (faire, laisser, voir + infinitif). Un verbe d'action avec sujet et objets, + un actant super-sujet. Action provoquant une action exercée sur qqch. On le fit appeler. Il se fait envoyer sa correspondance (se objet indirect). On se fait couper les cheveux par Caroline. Elle a vu la musique la plonger dans une sorte d'extase.


RÉDUCTION DE VOIX
Voix ergative (causative réduite à voix active). Verbe d'action. Un super-sujet. Un sujet occulté. Cause prenant la place de sujet. Il bâtit (pas de ses mains). On l'appela (par messager).
Voix passive réduite à voix pronominale. Verbe d'action, transitif, l'objet sert de sujet + se, sujet occulté. Enlever à l'action sa passivité, la montrer en train de se faire. Les séances se tiennent en soirée. Les devoirs se font en douceur. Les pommes se vendent bien. Le clocher s'aperçoit de loin.
Voix causative réduite, en gardant la voix pronominale et la voix impersonnelle. Un verbe d'action et son objet. Une cause occultée. Il impersonnel. Occulter sujet et super-sujet. Garder l'action se faisant. Il se sectionne des fils. Il s'assassine des enfants.
Réduction symétrique. Verbe d'action, transitif. Objet devenant super-sujet. Action dont l'objet est seul mentionné, un peu comme cause. La branche casse (se laisse casser). L'écu défonce. Les pommes de terre rissolent. Ça me chante.


VOIX IMPERSONNELLE COMBINÉE
Voix impersonnelle avec voix qualifiante. Une qualité. Il sans référent; sujet réintroduit avec de. Idée, à placer comme thème. Il est vrai que... Il est (semble, paraît) possible (nécessaire, impossible) que... Il fait bon dormir ici. Il ferait beau de voir ça. Il est honteux de mentir. Il est interdit de stationner.
Voix impersonnelle avec voix intransitive. Il sans référent; objet devenant sujet "réel"). Action menée, à placer comme thème. Il arrive des amis. Il reste des biscuits. Il déferle des vagues. «Il m'en souvient». «Il y va de notre honneur». Il en va ainsi. Il nous arrive d'en baver. Mieux vaut en rire. Il manque du sel. Il suffit d'y penser.
Voix impersonnelle avec voix passive . Un verbe d'action et son objet. Occulter le sujet et présenter le verbe comme une idée. Il est poussé des cris. Il est coupé du bois à la scie. Il est pris sur le fait des récidivistes. Il a été trouvé un portefeuille. Il a été décidé que...
Voix impersonnelle avec voix pronominale. Un verbe d'action et un actant étroitement lié à lui. État actif et placement du prédicat sur l'objet. Il se passe qqch. Il s'est produit qqch. Il s'écoule du temps. Il se peut que ça coince. Il s'en est fallu de peu. Comment se fait-il que ce soit eux? Il se vend des pommes. Il se tient des séances en soirée.
Voix impersonnelle avec voix pronominale et voix intransitive. Il sans référent. Se sans fonction. Pas d'actant. Action limitée au passage du temps. Il se fait tard.


VOIX CAUSATIVE COMBINÉE
Voix causative (faire, laisser, voir + infinitif) avec voix qualifiante. Qualité, substance sujet facultative, super-sujet ou cause. Action provoquant l'idée. Cela rend les résultats maigres. Tu le laisses être vil. On voit les dentelles faire riche.
Voix causative (faire, laisser, voir + infinitif) avec voix active intransitive. Un verbe d'action avec sujet facultatif et super-sujet. Action provoquant une action. Il me fait rire. Laisse-nous pleurer. Tu le verras pâlir. On les a laissé fuir. Les lieux qui nous ont vu naître.
Voix causative (faire, laisser, voir + infinitif) avec voix passive. Un verbe d'action vu comme qualité appliquée à une substance par une cause. Action provoquant un état. Elle la laisse être fâchée. (Tour anglicisant; en fr. il y a réduction à la voix active ou du moins à la voix pronominale : La rage la fait étouffer, s'étouffer plutôt que être étouffée.)
Voix causative (faire, laisser, voir + infinitif) avec voix pronominale. L'objet est le sujet, avec grammaticalisation mais un super-sujet intervient. Action provoquant une action avec intérêt personnel, ou "état actif". Le soleil fait se prélasser les lézards. Elle s'est laissé convaincre par sa soeur (plutôt que : Elle a laissé sa soeur la convaincre).
Voix impersonnelle avec voix causative et avec voix pronominale. Un verbe d'action et son objet. Une cause occultée par litote. Mêler le sujet et l'objet dans une action présente donnée comme idée. Il se fait sectionner quantité de fils électriques par grand froid. Il se fait assassiner des enfants. Il se fait crever des pneus.


Classement des verbes selon leur construction.

Prenons éternuer, gesticuler, grelotter. Ce sont des actions qui n'ont d'objet que leur sujet : le corps. Quelque chose peut être craché, ce qui rend le verbe transitif, mais cette transitivité, normale, est effaçable (on crache normalement un crachat, ce qui va de soi et rend l'emploi intransitif facile). Pourrait-on éternuer qqch.? Moins facilement. On éternue, action qui se limite à un sujet. C'est un intransitif pur. L'employer transitivement serait une licence, imaginable seulement dans un contexte littéraire ou comique : "Pour me quoi?!! éternua-t-il." On n'accepterait pas facilement "Quelle humidité! grelotta-t-il", ou "Hors d'ici! gesticula-t-il"... Ceci pour dire que le contexte peut peser sur les constructions du verbe au point de les arracher à leurs habitudes. Liberté de langage de l'écrivain.

Pensez-vous que tous les verbes puissent prendre, théoriquement, toutes les constructions?
Réaction 58


Il y a pour chaque verbe des tours plus naturels que d'autres mais des regroupements sont à envisager. La principale frontière entre les classes de verbes à constituer se situe entre les intransitifs et les autres. Seuls les transitifs acceptent des transformations qui supposent sujet et objet distincts (voix passive par exemple). Mais la transitivité peut surgir au sens figuré. Plus elle est exceptionnelle, plus rares et plus bizarres seront certaines transformations. 


Quelques verbes normalement intransitifs. Aboyer (mais des ordres peuvent être aboyés),
agir, capituler, cheminer (mais un colis est acheminé), courir (mais le cent mètres est
couru), crépiter, déambuler, débouler, éternuer, gesticuler, grelotter, jongler, marcher,
mentir (mais il est transitif indirect ce qui donne : on s'est menti l'un à l'autre), parler
(transitif indirect aussi), régner, rire, sévir, sourire, traînasser, voyager.
Les objets des verbes impersonnels sont en fait des sujets et on peut donc joindre à cette liste : il pleut (les coups pleuvent), il tonne (le canon tonne), il grêle (les injures grêlent sur eux), etc. Ne devrait-on pas faire une classe pour les verbes impersonnels?
Réaction 59


On pourrait le faire mais pratiquement tous les verbes peuvent se construire impersonnellement (il est perçu une taxe sur le savon par les brigadiers). Ceux qui ne peuvent paraître autrement que sous la forme impersonnelle sont en très petit nombre : il ne s'agit que de grammaticalisations (il y a, il faut, il importe, il s'agit).

En revanche, dès qu'un verbe est transitif, pratiquement toutes les transformations deviennent possibles. Rares sont les transitifs qui ne peuvent pas s'employer intransitivement (battre : on bat le grain, on se bat, on est battu, mais le coeur bat). Voyons de plus près les verbes de mouvement, qui hésitent entre les auxiliaires être et avoir. C'est une questions de transitivité, justement, puisque ce sont seulement les intransitifs qui peuvent former leur passé composé avec être (forcément, puisque s'ils avaient un objet, être servirait à former la voix passive). 


Intransitifs de déplacement. Aller (à un lieu), arriver (à un lieu), décéder (mais il a
décédé, pour souligner l'action), descendre (mais on descend un colis), échoir à qqn (comme
action mais un délai est échu), entrer (mais on entre des données), mourir (le transitif
correspondant est tuer), naître, partir, sortir (mais on sort l'armoire, on la fait sortir),
tomber (mais on tombe la veste pour se battre), venir.
La série des verbes progressifs en -ir tirés de qualificatifs : grossir, maigrir, jaunir, pâlir, pourrir, rajeunir, vieillir est-elle aussi intransitive?
Réaction 60


On dit les citrouilles grossissent. Mais ont dit aussi le soleil les fait grossir. Et il les grossit. Ces verbes deviennent donc transitifs, mais, on l'a vu plus haut, par le détour d'une voix factitive qui est réduite ensuite. Cette voix active est une transformation. Ce sont des verbes intransitifs au départ.

On a vu plus haut que stationner était naguère intransitif : c'était le convoi ou le véhicule qui stationnait. Les puristes ont corrigé son emploi transitif comme une faute, mais en vain. C'est par la même voie que les verbes progressifs en -ir tirés de qualificatifs sont devenus transitifs. Mais cet emploi est devenu si naturel qu'il a cessé d'être entendu comme une transformation. C'est l'occasion de constater que la fluctuation de l'usage modifie même les structures, qui fluctuent plus rarement du fait qu'elles sont des synthèses de l'ensemble des usages.

La plupart des verbes se retrouvent-ils dans la même catégorie?
Réaction 61


Les neuf dixièmes des verbes sont transitifs mais pour peu que leur objet soit implicite ou quelconque, ils peuvent être employé intransitivement (on mange, on boit, on lit). Il y a des sous-classes intéressantes. Quelques transitifs ne sont pas passivables (comporter, coûter, valoir, pouvoir). Il y a des transitifs indirects (parvenir à, résister à, songer à (mais en québécois, une réalisation bien pensée est "songée"), changer de, douter de...) Ils s'emploient aussi comme intransitifs, et certains doivent être considérés à l'inverse, comme des intransitifs qui deviennent transitifs indirects (parvenir à, partir de). D'autres exigent une préposition spécifique (languir après); de nombreux pronominaux acceptent voire exigent un complément avec à ou de (se confronter à, se résigner à, se préoccuper de, se rire de). La diversité des contextes rend certains transitifs aussi bien directs que indirects ou même intransitifs (applaudir à, attendre de, commander à, croire à ou en, discuter de, penser à, méditer sur, demander à... de...)

La classe des verbes symétriques est assez riche : accoucher, augmenter, baigner, brûler, casser, changer, chauffer, couler, cuire, diminuer, divorcer, durcir, fléchir, fondre, guérir, mollir, plier, remuer, rompre, rouler, sécher, tourner... Pour ces verbes, comme on l'a vu plus haut pour les verbes en -ir tirés de qualificatifs, qui sont aussi des symétriques, l'évolution vers la transitivité passe par une voix factitive réduite. Mais tous n'ont pas la voix pronominale et cela permettrait de créer d'autres sous-classes.

Applications.

Exercice 1 Fabriquer, sur un verbe pris au hasard, des exemples concrets vraisemblables, en essayant successivement chaque type de construction théoriquement possible. Si l'on part d'un verbe «passif-actif» (appelé aussi symétrique), il y a des chances d'arriver à faire une série presque complète.
Réaction 62


Voici ce que donnerait le verbe traîner. Voix qualifiante: Sa voix est traînante (ou Il est traînard). Voix active intransitive : Il traîne. Voix passive : Il est traîné de force (ou les colis sont traînés par des chiens). Voix pronominale : Elles se traînent parmi les débris de verre. Regardez ces fuyards qui se traînent l'un l'autre. Voix active transitive : Ils les leur traînent enchaînés (les soldats, les esclaves, aux princes) ou Il traîne son chien à sa maîtresse. Voix impersonnelle avec voix active intransitive : Il traîne des papiers par terre (ou Il traîne des chaussettes dans tous les coins). Voix impersonnelle avec voix pronominale : Tous les jours, il se traîne dans la boue des innocents. L'hiver n'arrive pas, il se traîne une chaleur insupportable.

Voix causative + active intransitive : Laisse-les traîner. Voix causative + voix pronominale : Elle se laisse traîner jusqu'au jardin pour faire croire à un évanouissement. Trois voix combinées : impersonnelle, causative et pronominale : Il se fait traîner des carrosses par de superbes chevaux. Réduction de voix causative : Le vieux traîne ses savates sur le parquet. Réduction symétrique : Mon chien traîne de la patte (venant de: sa patte fait traîner mon chien). Des papiers traînent (venant de: On laisse des papiers traîner).

Autre ex. Ce vieux tacot est poussif. Les maïs avaient poussé. Il a été poussé par une force irrésistible. Il cherche à se pousser dans le monde. Elle pousse la porte. Il pousse dans cette forêt des milliers de plantes inconnues.

Impers.+ pron. : Il se pousse beaucoup de pousse-pousse à Pékin. Impers. + passive : Il est poussé des hurlements. Caus.+ qualif. : Tu le vois devenir poussif. Caus.+ intrans.: Il fait pousser des choux. Caus.+ pron.: Il se laisse pousser la barbe. Caus. + trans.: Il lui laisse pousser ses rebuts dans son assiette. Impers.+ caus.+ pron.: Il se fait pousser beaucoup de joueurs dans la bande. Réd. passive-active : Ma fleur pousse (à cause des rayons du soleil).

À essayer: admettre, déposer, embraser, embrasser, froisser...

Exercice 2. Placer dans le tableau : Tu es passé par là. Ça se passe comment? Son portefeuille est passé dans les mains des voleurs. Je passe (au bridge). Il est passé par ici. Il passe le ballon. Il s'en passe, des choses. - Il dessine bien. Ces fruits sont dessinés. Elle les a fait dessiner. Il ne se dessine plus de pareilles merveilles. - Change-toi. Ça te change. Il faut que ça change. Elle a beaucoup changé. Sa voix est toute changée. Le filtre a été changé. As-tu fait changer l'huile? As-tu changé l'huile? Les moeurs se changent progressivement. Il est changé de la monnaie tous les jours. Il se change beaucoup de devises ici. Le temps change. Tu le vois changer de visage. Il se fait changer quantité de pneus à l'arrivée de l'hiver. - le repas est mangeable. Il se fait manger la laine sur le dos. Les crevettes se mangent avec du beurre à l'ail. Il se mange du chien en Chine. Il a été mangé un pain. Elle le fait manger avant. La faim la lui fait manger brûlée, sa toast. - Elle écrit. Le livre est écrit en grec. Le discours est écrit par sa compagne. Ce crayon écrit bien. Cette histoire s'écrit bien. Il s'écrit toutes sortes de livres. Ces tours rendent le texte plus écrit. La situation fait s'écrire toutes sortes de commentaires. - Tu le feras battre en retraite. Tu le feras battre à mort. Il en bat, des coeurs. - Les tournois ultérieurs verront les joueurs bruxellois mieux préparés.
Réaction 63


Exercice 3. Faire une phrase contenant le verbe jaser à la voix non marquée; jointoyer à la voix qualifiante; zigzaguer à la voix impersonnelle; zapper à la voix intransitive; zézayer à la voix passive; jucher à la voix pronominale; jouxter à la voix active; jeter à la voix causative; et ainsi de suite, pour les autres cases, avec les verbes : juxtaposer, jaunir, jouer, mijoter, réjouir, jargonner, zigouiller, juguler, joncher, jaillir, jalonner, zieuter, justifier.
Réaction 64


Corrigé. Ça jase là-dedans. Les murs doivent être jointoyés. Avec le verglas, il zigzague des véhicules. Ils zappaient. On a mal compris parce que les réponses étaient zézayées. Elle se juche sur le tabouret. Le pré jouxte la rivière. Je vous laisse jeter un coup d'oeil. Il juxtapose les deux colonnes de blindés. La papier se jaunit (il est jauni par la lumière). C'est une salle où il se joue du théâtre d'avant-garde. La popote mijote. Il est réjouissant de penser que toutes les fourchettes seront remplacées par des baguettes. Il jargonne des interprètes. Il se zigouille bien des chienchiens héritiers présomptifs à leur mémère. Il sera jugulé des réactions sans hésitation. Nous avons vu la cour jonchée de débris. On fait circuler un courant sur l'axe du microlaser, ce qui fait jaillir un rayon. L'histoire se fait jalonner par les crises. Ma douce se fait zieuter sur la grand-place. Il se fait justifier des frais de voyage plutôt exorbitants.

Exercice 4. Placer les se fait des phrases suivantes dans le tableau. Il se fait un shampooing. Il se fait passer pour un agent du FBI. Il se fait insulter publiquement. En entendant traiter ses amis de monstres, l'enfant se fait une image de l'autre dévalorisée. Il se fait souvent un changement de pratique avec l'expérience. Il se fait justice. Il se fait tard. Il se fait qu'il est déjà minuit. Il se fait un minimum de quatre camemberts à la demi-heure. Il se fait en certains points une concentration locale de chaleur qui provoque l'éruption volcanique.

Réaction 65


Corrigé : Voix active transitive avec objet indirect. Voix causative avec voix pronominale (se est objet sujet). Idem avec se objet objet. Voix active transitive avec objet indirect. Voix impersonnelle avec voix pronominale. Voix intransitive (locution) avec objet indirect réfléchi. Voix impersonnelle avec voix intransitive (locution) et voix pronominale. Voix impersonnelle avec voix pronominale. Voix impersonnelle avec voix passive réduite à une voix pronominale. Voix impersonnelle avec voix pronominale.

Ces trois modules de syntaxe vont être suivis de deux modules plus traditionnels : le genre, le nombre, les accords.

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