.

ACCORD DU VERBE

Quelle est la règle de l'accord du verbe? Avec quoi s'accorde-t-il? On entend dire :" Le verbe s'accorde avec ...?"

"Le verbe s'accorde avec son sujet." Mais voyons la situation de plus près. Partons de nous savons et comparons avec nos savons. On voit que savons peut aussi bien être un nom qu'un verbe. Coupons ces mots en deux : la partie lexicale et la partie grammaticale. La terminaison verbale ons marque la première personne du pluriel. La lettre s à la fin des noms marque le pluriel. Le radical est s(av)- ou savon. Le mot grammatical requis devant savons pour former avec lui un mot phonétique (et donc un groupe qui ait une fonction syntaxique) est un pronom de la première personne du pluriel (nous) ou un adjectif (nos) qui est aussi une première personne du pluriel. Il y a d'ailleurs un verbe savonner et un nom savoir (le savoir!) En l'absence de contexte, comment faire pour avoir la certitude que savons désigne un objet parfumé plutôt que l'acte de la conaissance? Finalement, de quoi peut-on avoir besoin pour repérer dans le texte si un mot est un verbe ou un nom?

Savons précédé de nous est un verbe. Précédé de nos, c'est un nom. On a besoin de situer le lexème dans l'environnement des locuteurs, donc d'un pronom ou d'un adjectif. Il faut l'actualiser pour pouvoir l'attacher à d'autres groupes. Mais revenons au problème de l'accord.

On dit que la racine s(av)- prend la terminaison -ons pour s'accorder avec nous. Dit-on que la racine savon prend s pour s'accorder avec nos? On dirait plutôt l'inverse. Qu'est-ce qui s'accorde dans un groupe? Le noyau avec son actualisateur ou l'inverse? L'adjectif avec le nom donc le morphème avec le lexème, ou le contraire? Si vous pensez que la question est sans importance, dites-vous que nous allons devons expliquer l'accord du verbe, et qu'il faudrait savoir ce que c'est...

L'adjectif, pense-t-on, s'accorde avec le nom : c'est normal, le noyau domine; mais le verbe s'accorde avec le pronom (sujet). Absurde? Reprenons le problème dans son ensemble. L'accord nécessite que les deux soient accordés, c'est-à-dire visent le même référent (défini en genre, en nombre, en personne). Une grammaire naturelle ne doit-elle pas faire appel au référent, à la situation de communication? C'est là que prend place tout le reste. Et les formes grammaticales (pluriel ou non, féminin ou non, 1re , 2e ou 3e personne, etc.) indiquent cette place dans l'espace environnant. Le verbe comme son sujet ont une forme qui permet de situer l'action. Ex.
Nous sommes ___ clients qui attend___ la livraison de ____ sacs de riz.
1) les, ent, leurs 2) des, ons, nos 3) (Selon le contexte) 4) (Autre chose)
Rép. Selon le contexte. Avec les, ils sont connus des préposés et donc vus de l'extérieur (3e personne). Avec des, ils ne le sont pas encore et donc en train d'introduire leur réclamation (1re personne).

C'est la relation entre le référent et les interlocuteurs qui est marquée par ce qu'on appelle l'actualisation. L'accord n'intervient qu'ensuite, pour vérifier que la diversité des marques possibles a été réduite de manière harmonieuse, c'est-à-dire la même partout. L'accord, au sens strict du mot, ne concerne pas les marques formelles comme telles mais leur identité quand il y en a plus d'une pour le même référent. Il s'ensuite que le verbe ne s'accorde pas avec son sujet ni inversement mais que le verbe, dans sa terminaison, et son sujet, comme pronom ou comme groupe du nom, s'actualisent avec le référent... et comme c'est le même pour les deux, ils doivent avoir la même forme, ce qui s'appelle l'accord. Querelle de grammairiens? Question de mots?

Les grammaires élémentaires peuvent bien appeler accord l'actualisation; et syllepse (ou accord sylleptique) les incohérences d'actualisation (Ex. "Le monde... sont drôles"). Par contre, il est essentiel de distinguer, parmi les mots grammaticaux, ceux qui servent à l'actualisation et les autres, qui ont une fonction de lien syntaxique. Il en a été question dans l'avant-propos (q.32 et sv.) Revenons là-dessus pour en acquérir la pratique. C'est là que se trouve la clé de bien des problèmes d'expression.

On observe que le lien prend toujours place au début du syntagme, avant les actualisateurs, et qu'il peut se détacher assez facilement (ex. : après la pluie, après que tu auras répondu, après que la mécontente aura répondu). Tous les autres actualisent, soit comme actants (pour le verbe), soit comme déterminants du nom, soit encore comme intensifs, pour les qualifiants (si pâle).

Le syntagme a toujours la même structure : son noyau est lexical, il est choisi de par son contenu conceptuel mais sa terminaison vise quelque chose dans la réalité (le référent), et son actualisation aussi vient de l'environnement des locuteurs. L'idée et le lien environnemental ayant pris place dans la communication, l'accord consiste à donner à des marques multiples des valeurs qui ne soient pas incohérentes. On évite évidemment notre savons, vos savon, nous sais, etc.
Le principe de l'accord, c'est donc qu'on ne peut actualiser les groupes de façon incohérente. Le possessif change d'après le nombre de possesseurs (mon / notre). Ex. Ils connaissent ça comme leur poche. (Si on veut mettre comme sa poche, il faut avoir : chacun connaît ça.) Comprendre les rouages de la langue et savoir les faire jouer!

Comment garder nous si l'on veut garder la locution figurée comme sa poche?

"Chacun de nous connaît ça comme sa poche."

L'accord est donc ici d'emblée clairement défini. Nos comme nous sont des mots grammaticaux qui visent la position du lexème savons dans son environnement et qui l'actualisent selon sa nature (le verbe a besoin d'un pronom, le nom d'un adjectif) et dans l'environnement (par rapport au locuteur). L'accord n'est que la cohérence de l'actualisation.

Il s'ensuit que si les terminaisons verbales ne véhiculaient pas une actualisation latine archaïque, remplacée par les pronoms dès le haut Moyen Âge, le verbe n'aurait pas besoin d'être "accordé" avec son sujet. En réalité, le verbe doit indiquer qui fait l'action qu'il propose et c'est donc de lui que dépend le sujet plutôt que l'inverse. C'est d'ailleurs le sens du mot sujet, qui suppose une soumission de l'actant à l'action. Insistons sur ce point de syntaxe, qui reviendra plus loin constamment.
"Fermez-moi vite cette porte, s'il vous plaît." Le verbe est normalement environné d'actants. Ces actants sont: ________.
1) des mots grammaticaux 2) des noms 3) des groupes syntaxiques 4) (Autre chose)
Rép. Autre chose: des mots grammaticaux ou des groupes syntaxiques, selon le cas.
Mais Les lexèmes seconds du groupe verbal (adverbes) ne sont pas des actants.
Expl. Le groupe verbal (ou le verbe noyau) a des actants (sujet, objet, complément avec à, de, par). Ces derniers sont des actualisateurs (pronoms atones, comme il le lui dit ou donne-le-moi), ou des groupes (préposition facultative + substantif, pronom tonique, groupe verbal avec que, comme dans à la ville, de toi, que cela soit ainsi convient).

Exercice : choisir une phrase écrite, la diviser en groupes, identifier les lexèmes, distinguer alors, parmi les mots grammaticaux, ceux qui sont des actualisateurs (les marquer d'un astérisque) et ceux qui sont des liens syntaxiques (les marquer d'un +).

Si tous les compléments et toutes les complétives se rattachent au verbe, noyau syntaxique, on voit mal comment le sujet aurait une position différente vis-à-vis de son noyau. Il dépend (syntaxiquement) du verbe.

Comment se fait-il qu'on dise exactement l'inverse, quand il s'agit de l'accord? C'est que le verbe semble dépendre (morphologiquement) du sujet : c'est dans le sujet qu'on va prendre les indications de nombre et de personne nécessaires à la conjugaison du verbe. En fait, c'est dans le référent et celui-ci se découvre par l'intermédiaire du sujet. On déclare donc que "le verbe s'accorde avec son sujet". La structure est sans doute inverse mais la règle a quelque chose de pratique qui la rend évidente.

Le problème de l'accord au sens large (celui de la forme à donner au verbe) serait donc d'identifier celui qui fait l'action? Pour l'indication de la personne, oui, mais pas pour celle du mode, du temps, de l'aspect ou de la voix. Et encore, seulement pour un verbe actif, mais déjà plus à la voix passive, où le sujet subit l'action, ni pour les verbes d'état, ni pour certains pronominaux. C'est donc avant tout un problème d'actantiation. Il s'agit de repérer quel est le vrai premier actant.

Pour accorder un verbe, il faut donc (entre autres) identifier dans la nature son premier actant? Ou bien suffit-il de considérer le pronom ou le substantif qui précède le verbe dans la phrase?

Il faut chercher le premier actant. Il y a même une faute assez répandue qui a reçu le nom de lamartinisme (Alphonse de Lamartine y était incliné), et qui consiste justement à se laisser influencer par le pronom qui précède plutôt que d'analyser le premier actant.
Votre rapport est parfait mais le jury s'attend que l'importance des enjeux soit plus évidente. Si vous voulez m'envoyer votre nouvelle mouture, je la relirai et vous fer__ d'autres suggestions.
1) ai 2) ez 3) (Au choix mais de préférence 1) 4) (Au choix mais de préférence 2)
Réponse. Les deux formes ont du sens bien que ferai soit plus vraisemblable.
Mais Je vous ferai des suggestions. Vous ferez des modifications.
Rem. Le mot qui commande l'accord n'est pas toujours proche du mot à accorder.

La place normale du sujet, qui est de précéder le verbe, ne suffit pas toujours à l'identifier (inversion, impératif, phrases suspendues). Mieux vaut partir des actants, donc de ce qu'on veut dire (si l'auteur de la phrase, c'est vous) ou de ce que la phrase veut dire (si vous en êtes le lecteur, auquel cas votre interprétation est essentielle, d'où l'intérêt de fabriquer votre propre version de la même phrase et de pouvoir comparer les deux textes). En partant des actants, on relie la grammaire à la nature... Et voici un exemple aussi curieux que frappant du lien de la grammaire avec la nature : l'impératif sans pronom.

L'impératif (2e du singulier) n'a pas de marque (le s disparaît, à la 1re conjugaison). On observe par ailleurs que les troisièmes personnes (singulier et pluriel) sont en réalité des subjonctifs. Quant aux 1re et 2e du pluriel, elles sont refaites sur l'indicatif. Le seul impératif autonome et représentatif de son mode est donc celui de la 2e personne du singulier. Mais quelle marque a-t-elle si ce n'est l'absence de toute marque? C'est une forme vraiment minimale. Le radical sans plus. Ex.: Raconte!

Or son actualisation est celle-là même du contexte énonciatif. Le destinataire est la substance la plus proche de l'acte de communication vu que le ton est celui d'un ordre. Alors, l'absence de forme oriente sur lui, à qui l'acte de parole s'adresse. Autrement dit, l'interlocuteur entendant un lexème verbal sans aucune marque doit lui chercher un sujet et n'en trouve d'autre que lui-même. Aucune redondance. Une application énonciative de la règle générale du syntagme et de son actualisation. Ceci n'est possible que dans une grammaire pragmatique, à condition de mettre le système des formes en relation avec la nature.

Dans ce chapitre, nous allons revenir sur les modes et les temps, non pour leurs formes mais du point de vue de leur emploi, donc de leur rapport avec l'environnement et la nature. Ce ne sont pas les pronoms mais des morphèmes de la terminaison, comme en latin.

Comment sait-on qu'un verbe est au présent ou au passé? Où se trouvent les marques du temps et du mode?
10 

Le temps et le mode sont marqués dans la terminaison.

Choix du temps : imparfait, passé simple, passé composé, etc.

On croit que les temps suivent le cadran de l'horloge: présent, passé, futur. C'est oublier que la nature situe la durée dans le sujet (qui dit je). Il est lui-même créateur de sa durée. Il est au centre de la fourche à trois dents de la temporalité. Le passé est passé par rapport à son présent. Le futur est relativement simple car peu connu, indéterminé (on avisera), mais le passé s'étend jusqu'aux origines les plus inimaginables et se restructure sans cesse, plus ou moins rationnellement. C'est donc le passé qui a le plus de formes. Le présent va de soi, il est non marqué, il sert d'ancrage; toutefois, d'autres moments que le présent peuvent servir de centre (ancrage allocentrique ou de récit). Et puis l'action se présente sous divers aspects (accompli, inchoatif...) La diversité (et la dissymétrie) des «tiroirs» (formes temporelles) se comprend : elle est naturelle.
Que de fois les novices ______ des réprimandes!
1) recevaient 2) reçurent 3) ont reçu 4) (Selon le contexte)
11 
Réponse Selon le contexte. Reçurent annonce un récit; ont reçu montre le fait accompli; recevaient indique seulement qu'on parle du passé.
Définition. On distingue un temps qui s'applique à l'énonciation (ancrage), un temps relatif, à l'intérieur des limites de la phrase (antériorité, simultanéité, postériorité), et un temps grammatical ou tiroir: les formes conjuguées.
Et Pour établir la valeur d'emploi des tiroirs, il faut tenir compte de l'ancrage, du temps relatif et de l'aspect.
Ex. Il ne suffit pas de dire de l'imparfait que c'est un passé. En temporalité non marquée, c'est un passé général (sans spécificité); en «récit», c'est le «présent du récit».

Il y aurait donc deux ancrages possibles, l'un non marqué, naturel; l'autre typique du récit fictif?
12 

Oui. La temporalité naturelle est celle des interlocuteurs en communication courante. Elle est l'énonciation d'un acte de parole effectif. On la définit comme ancrage "nunégocentrique" (ou orcentrique : centrée sur le je qui est en train de parler).

Il existe par contre en français soigné une temporalité autre, «allocentrique», coupée de l'ancrage naturel et centrée sur le seul énoncé. Ex. :"Tous se turent". On emploie le passé simple pour y accéder et en indiquer le centre, qui est fictif, "autre" que le "nunégocentrique" (moi-ici-maintenant = non marqué). L'ancrage allocentrique est celui de la fiction écrite. Il fait littéraire.

Sur ces deux systèmes peut alors se greffer une temporalité relative, qui concerne les subordonnées. C'est là que se retrouve le traditionnel trident "passé-présent-futur" mais, comme c'est un temps relatif à l'ancrage, ces trois temps vont devenir antériorité / simultanéité / postériorité. Ces dénominations montrent mieux leur position par rapport au moment qui sert d'ancrage, et la relativité de la temporalité par rapport à l'ancrage, qui est fixe.

Mentionnons en outre l'absence de temporalité (le présent "intemporel" : La Terre tourne). Et puis, il y a encore les aspects (comment l'action se présente), qui sont très développés dans les langues slaves. En français, il faut recourir à des périphrases, comme on le verra, et il n'y a que l'aspect accompli qui fasse partie de la conjugaison. Mais alors, cet aspect accompli, en français, il occupe autant de place que tout le reste : il redouble tous les ancrages et tous les temps relatifs. On l'obtient partout de la même façon : en faisant suivre le participe passé d'un auxiliaire, qui lui reçoit les marques de la conjugaison. Je trouve / J'ai trouvé. Je trouvais / J'avais trouvé. Etc.

Ce triple système, ancrage, temps relatif, aspect, rend-il compte de toutes les formes conjuguées du point de vue de la temporalité?
13 

Oui. Tous les temps y ont une place, à tous les modes et à toutes les voix. Vérifions...

Quel est l'accompli de tourner dans Je vois qu'on tourne? (Formez le temps et donnez-en le nom).
14 

Je vois qu'on a tourné (passé composé). Le passé composé est l'accompli du présent.

Le présent du subjonctif est-il formé identiquement? Quel est l'accompli de tourner dans Je veux qu'on tourne avant midi? (Formez le temps et donnez-en le nom).
15 

Je veux qu'on ait tourné avant midi (subjonctif passé). Évidemment, il s'agit aussi d'un passé "composé", puisque les formes simples sont en un seul mot et les composées en deux mots (graphiques). Le second, le participe passé, est une forme simple, qui, dans toute la conjugaison de l'accompli, entre en composition. L'auxiliaire conjugué est aussi une forme simple, celle des verbes avoir ou être, qui sont délexicalisés pour entrer dans les formes composées de l'accompli.

La liste des formes simples est en somme assez courte : présent, imparfait, passé simple, futur simple, et futur du passé. Au subjonctif, la liste est réduite au deux premiers éléments car les futurs sont réduits au présent (non marqué) et les passés à l'imparfait. Au conditionnel, la liste des temps simples est encore plus réduite : il n'y a que le présent, qui englobe les futurs, tandis que les passés sont ramenés aux formes composées, même s'il n'y a pas d'accomplissement.

Quel est l'accompli de On jouait sur la plage? (Formez le temps et donnez-en le nom).
16 

On avait joué sur la plage (plus-que-parfait). Le plus-que-parfait est l'accompli de l'imparfait. Son nom s'explique encore assez bien. Parfait veut dire "achevé". L'imparfait était en train de s'accomplir. Le plus-que-parfait a accompli ce qui était en train.

L'accompli de Quand ils applaudirent... (Formez le temps et donnez-en le nom).
17 

Quand ils eurent applaudi... (passé antérieur). Le passé antérieur est l'accompli du passé simple. C'est un temps relatif à un passé de récit, ce qui fait qu'il se trouve souvent en subordonnée.

Il se laisse confondre avec le subjonctif plus-que-parfait : ils eussent applaudi (irréel). La confusion est d'autant plus facile que le conditionnel passé, ils auraient applaudi (potentiel) a une forme qui ressemble aussi, par le r, à celle du passé antérieur. On exprimera donc l'hypothèse passée (irréelle) par le conditionnel passé ou le subjonctif plus-que-parfait, non par le passé antérieur.

Notion d'ancrage.

Cela va de soi mais il est important de s'en apercevoir : ceux qui parlent envisagent le temps relativement au moment où ils parlent. Ex. On frappe (Entends-tu qu'... / Je crois qu'... / Je te dis qu'...) Si générale qu'elle soit, cette observation a reçu un nom biscornu : l'ancrage nunégocentrique (dont le centre est moi, maintenant). Pour alléger, on dit aussi orcentrique. C'est la temporalité de l'énonciation la plus courante, notamment celle de la conversation.
Rodrigue _____ l'amant passionné de Prouhèze d'un bout à l'autre du Soulier de satin. 18 
1) était
2) a été
3) (N'importe)
4) (Autre chose)
Réponse. a été
Ou est (ancrage intemporel)
Et fut (si l'on feint de croire que c'est un récit, une histoire vraie)
Mais Rodrigue était un héros espagnol.
Rem. On attendrait le présent parce que, dans le résumé d'une intrigue, on n'a pas à situer l'énoncé dans le passé.
Mais Le passé composé est possible, puisqu'il marque l'aspect accompli et que l'intrigue est achevée au moment où l'on parle.
Et L'imparfait est impossible ici car on n'est pas en récit (et qu'en énoncé, ce ne serait pas un passé).

L'ancrage marqué le plus typique, à partir duquel Benvéniste découvrit la notion, est au contraire allocentrique. Ex. On frappa. C'est le «récit». Le lien avec les locuteurs a été effacé. L'histoire va se dérouler par rapport au point indiqué par le passé simple. Le temps est saisi dans son déroulement imaginaire.
Le vénérable fut averti par un espion appartenant au doge de Venise.
1) Accompli du passé.
2) Ancrage allocentrique.
3) Accompli de l'ancrage allocentrique.
4) Antériorité.
19 
Réponse. Ancrage allocentrique (et voix passive).
Mais Il avait été averti. (Accompli du passé)
Et Quand il eut été averti... (Accompli de l'ancrage allocentrique)
Ou Il a été averti... (Antériorité)
Déf. L'ancrage est le moment à partir duquel on peut établir une temporalité relative.
Rem. Il ne suffit pas d'être au passé pour avoir un phénomène d'ancrage. Il faut être dans le passé, situer la temporalité autour d'un point qui se trouve dans le passé de l'énoncé, rebâtir là une autre temporalité analogue à celle du présent de l'énonciation.
L'amoureux qui embrassait sa fiancée n'eut que le temps de sauter dans la
voiture: le train s'______.
1) ébranla 2) ébranlait 3) est ébranlé 4) (Selon la nuance de sens)
20 
Réponse. ébranlait
Mais et le train s'ébranla (récit).
Et Il n'a eu que le temps... et le train s'est ébranlé (récit non littéraire).
Règle L'imparfait marque un passé relié au présent ou un présent relié au passé. Sa valeur dépend de l'ancrage. Dépendant d'un passé, il marque une simultanéité: J'ai cru que tu étais blessé. Indépendant (dans un ancrage implicite naturel), il marque une antériorité: J'étais hier chez Lebeau.
Explication. Les sèmes passé / présent sont là tous les deux dans un imparfait. Ils se disposent inversement suivant le contexte. Ancrage présent: énoncé passé; ancrage passé: énoncé présent.
Rem. En «récit», l'imparfait peut indiquer une durée, une répétition, une simultanéité, une continuité, un état, etc. (tout ce que le présent exprimerait en temporalité naturelle). Ex.: Il raconta qu'elle était courageuse mais qu'elle prenait des risques. Supprimez il raconta et celui qui raconte met tout au présent.

Notion de moment relatif. Antériorité, simultanéité, postériorité.

En dépendance d'une proposition principale, parfois implicite, les complétives ont des temps qu'il vaut mieux appeler relatifs. Conséquemment, au lieu de parler de passé, présent, futur, mieux vaudra dire : antériorité, simultanéité, postériorité. On distinguera ainsi nettement, dans les temps, ce qui est ancrage et ce qui est subordination.
Pendant que nous ________ les étapes du rallye, ils ________ l'itinéraire.
1) notons, ont préparé 2) notions, préparent 3) notions, préparaient 4) (Autre chose)
21 
Réponse notions, préparaient (passé général, ancrage naturel)
Ou noterons, prépareront (futur, ancrage naturel)
Mais notons, préparent (présent, ancrage naturel ou intemporel si c'est dit en général)
Et notions, ont préparé (simultanéité dans le passé, ancrage allocentrique du langage parlé)

La concordance des temps met le verbe de la subordonnée à un temps déterminé par sa relation avec celui de la principale. Il faut donc tenir compte de la dépendance des groupes syntaxiques et de la séquence des actions.
La chose qu'elle ________ à lui annoncer, c'est qu'elle passait la soirée chez elle.
1) avait 2) avait eu 3) a eu 4) (Selon la nuance de sens)
22 
Réponse Selon la nuance de sens. Avait, simultanéité par rapport à un passé; avait eu, antériorité par rapport à passé, et passait est alors un passé "général"; a eu, antériorité par rapport à un présent et passait est alors une simultanéité à cette antériorité!
Mais La chose qu'elle a ..... elle passe... (Présent et simultanéité.)
Ou La chose qu'elle a eu ..... elle a passé... (Deux antériorités par rapport à un présent.)
Et La chose qu'elle avait eu ..... elle avait passé... (Deux antériorités par rapport à un passé.)
Ou La chose qu'elle avait ..... elle passerait... (Passé et postériorité.)
Règle La subordonnée au plus-que-parfait indique une antériorité par rapport à un passé.
Elle se demanda si elle aurait à les affronter.
Pour marquer le futur par rapport à un passé, on a ________.
1) le futur antérieur de l'indicatif 2) le présent du subjonctif 3) le conditionnel passé 4) (Autre chose)
23 
Réponse Autre chose: le futur du passé (qui a la forme du conditionnel présent).
Mais Elle rappellera dès qu'elle aura trouvé quelque chose (futur antérieur de l'indicatif).
Et Elle demanda qu'on en finisse au plus tôt (subjonctif présent).
Ou Elle s'informa si l'on n'aurait pas trouvé un sac à provisions (conditionnel passé).

Le conditionnel est-il un mode? ou un tiroir double, qui sert soit comme mode, soit comme temps?
24 

La forme en -rais est un tiroir, traditionnellement appelé "le mode conditionnel". En subordonnée, après une principale au passé, c'est une forme qui est bien accordée, par sa terminaison en -ais, caractéristique de l'imparfait, mais qui a aussi une marque de futur, le -r-. Elle désigne donc un futur dans le passé (Il pensa qu'elle reviendrait). Forme et sens coïncident parfaitement.

En est-il de même pour "le conditionnel passé"? Ex. : Il pensa qu'elle serait revenue avant la nuit?
25 

Verbe revenir, intransitif. L'auxiliaire avoir est donc remplacé par être, qui n'indique pas ici une voix passive. L'auxiliaire est au futur du passé et la forme composée est donc un accompli du futur du passé. On pourrait bien l'appeler "futur antérieur du passé" pour la cohérence terminologique, mais comme il sert aussi pour le mode conditionnel, on se contente du nom de conditionnel passé.

Ici se pose alors cet autre problème : si le tiroir de la forme en -rais et celui de sa forme composée, accomplie, sont des futurs du passé, comment se fait-il que l'on ait considéré qu'il s'agissait d'un mode et qu'il fallait l'appeler le conditionnel?
Un passant dit à mon père: "Vou___ez-vous me dire quelle heure il est?"
1) dri 2) dr 3) l 4) (Au choix mais de préférence 1)
26 
Rép. Voudriez-vous
Mais à l'hôtel. «Voudrez-vous le déjeuner au lit?»
Et Le service d'ordre: «Voulez-vous reculer!»
Règle Pour atténuer son propos, notamment par politesse, on peut le mettre au futur (Oserai-je vous dire...) ou au conditionnel (Oserais-je suggérer...)

C'est qu'il n'est pas toujours subordonné à un verbe au passé. Il peut s'employer dans une indépendante, sans ancrage allocentrique. Quel sens peuvent prendre en ce cas les marques r et ais? Dans cet ancrage, nunégocentrique, le futur reste un futur mais la terminaison de l'imparfait (-ais) le contredit, ce qui a pour effet de le rendre moins réel, hypothétique... Cette forme convient donc pour indiquer l'hypothèse, la condition étant exprimée dans une subordonnée avec si (il viendrait s'il avait le temps) - condition qui peut rester implicite (il viendrait...), mais qui n'en donne pas moins son nom au mode ainsi créé. C'est ce que le latin appelle un "potentiel".
Je serais très reconnaissante si quelqu'un ______ m'aider.
1) peut 2) puisse 3) pourrait 4) (Autre chose)
27 
Rép. Autre chose: pouvait.
Mais Personne ne peut m'aider.
Et Je serais heureuse que qqn puisse m'aider.
Ou Qqn pourrait-il m'aider?
Règle En français, le mode conditionnel est dans la proposition principale et cela suffit. La subordonnée conditionnelle avec si se contente de l'imparfait de l'indicatif.
Rem. Cette particularité cause souvent des difficultés aux étrangers. S'il ferait beau... C'est ainsi que se construit la conditionnelle dans la plupart des langues.
Résumé «Les si scient les rai» (pas de -rai- après un si). Formule mnémotechnique.

De plus, quand on sait que la condition n'est pas réalisée, ce potentiel devient même un irréel (Il se laisserait mourir si elle partait). On peut forcer la nuance d'irréel comme seule interprétation possible en mettant le tout à l'accompli (Il se serait laissé mourir si elle était partie).

Conclusion : conditionnel passé = irréel (ou, en subordonnée, futur antérieur du passé).

Ceci dit, pour que le futur passé devienne un mode, il suffit que l'ancrage passe au présent, ce qui arrive dans toute proposition indépendante mais parfois dans une subordonnée, pour peu que la principale ne soit pas au passé.
Je persiste à croire à son innocence quand bien même on l'_____ aperçu sur
les lieux du drame.
1) aura 2) aurait 3) avait 4) (Autre chose)
28 
Rép. aurait Ou eût
Mais Je cesserai de croire à son innocence quand on l'aura aperçu etc.
Ou J'aurais persisté si on l'avait aperçu etc.
Règle Quand indique le moment. Quand même, en insistant sur un moment implicite, annule une objection. Quand bien même, en valorisant, fait de l'objection annulée une preuve de plus.
Et Quand bien même se construit avec le conditionnel de l'hypothèse ordinaire.

On voit que le mode conditionnel convient pour exprimer une hypothèse sans ancrage. Ne devrait-il pas recevoir le nom de mode hypothétique (potentiel ou irréel suivant le cas)?
29 

Oui, il le devrait (c'est le cas de le dire). D'autant plus que la condition, elle, se moque bien du mode "conditionnel".
J'irai à l'hôpital à condition que vous ______ avec moi.
1) viendrez 2) veniez 3) venez 4) viendriez
30 
Rép. veniez
Mais J'irai à l'hôpital quand vous viendrez avec moi.
Ou J'irai à l'hôpital si vous venez avec moi.
Et J'irais à l'hôpital si vous veniez avec moi.
Ou Vous viendriez avec moi: j'irais volontiers à l'hôpital.
Règle Avec à condition que, l'aspect conditionnel est plus marqué qu'avec si. Dès lors, les deux propositions ne forment qu'une assertion, d'où le subjonctif.

Notion d'aspect.

Pourquoi l'aspect accompli prend-il tant de place dans la conjugaison française alors qu'en anglais, par exemple, c'est la forme composée is --ing, l'aspect progressif, l'action en train de se faire, qui est constamment en usage? Cette différence ne mérite-t-elle pas quelque attention?
31 

On peut avancer des hypothèses comme celle de la clarté française, qui réduit l'action à une idée,

ce qui se réalise mieux si cette action est achevée. Il y a un lien entre les langues et la façon collective de voir les choses, et surtout d'agir personnellement ou collectivement. Il y a un lien entre la logique de Port-Royal, la dialectique d'Abélard et la pensée aristotélicienne. Les Anglais seraient plus enclins à voir ce qui est en train de se faire, un peu à la Bergson, si l'on veut.

Cet angle sous lequel on peut présenter l'action verbale, voilà précisément ce que l'on trouve dans les aspects.
Tu verras qu'elle est toujours joyeuse au moment où on ________ à table.
1) se mettra 2) va se mettre 3) se met 4) (2 ou 3 selon le sens)
32 
Réponse Selon le sens: va se mettre ou se met.
Mais Quand on se mettra à table, il sera plus de 14h.
Remarque Ce n'est pas un temps, mais un aspect que l'on veut exprimer: le fait d'être sur le point de faire qqch. (ce qui peut arriver dans le présent aussi bien que dans le passé ou le futur). On recourt donc à un auxiliaire.

Les principales façons d'envisager le déroulement de l'action sont : juste avant son début, à son début, en son milieu, vers sa fin, à la toute fin, juste après sa fin. En français, l'aspect se marque par un semi-auxiliaire (qui sera suivi de l'infinitif) : aller, se mettre à, être en train de, ne pas en finir de, cesser de, venir de. Les aspects ont reçu des noms : immédiat, inchoatif, progressif, duratif, terminatif, etc.
"Les infirmières étaient en train de parler à la porte de leur chambre; Irène avait pensé les appeler et elle allait le faire lorsque sa voisine s'est mise à tousser."
Dans cette phrase, les verbes sont respectivement à l'aspect ________.
1) inchoatif, résultatif, progressif, immédiat
2) progressif, accompli, inchoatif, immédiat
3) progressif, accompli, immédiat, inchoatif
4) (Autre chose)
33 
Réponse progressif, accompli, immédiat, inchoatif.

Sont semi-auxiliaires d'aspect: aller (futur proche), venir de (passé proche), être en train de (progressif), être sur le point de (futur immédiat), finir de (résultatif immédiat), commencer à, se mettre à (inchoatif)... Sont semi-auxilaires de mode: pouvoir (possibilité), devoir (nécessité)...
Quand j'aurai beaucoup cherché et que je serai peut-être sur le point de trouver, tu seras sûrement de nouveau en train de te dire: "Va-t-il bientôt se mettre à faire son travail?"
Dans cette phrase, les verbes sont respectivement à l'aspect ________.
1) futur, immédiat, inchoatif, progressif
2) inchoatif, progressif, immédiat, accompli
3) accompli, immédiat, progressif, inchoatif
4) (Autre chose)
34 
Réponse accompli, immédiat, progressif, inchoatif
Mais Le futur est un temps, non un aspect.
Et On parle de de nouveau comme d'un aspect itératif mais s'il y a des langues qui ont des tiroirs pour cet aspect, mieux vaut considérer qu'en français il s'agit d'un mot lexical formant une locution adverbiale.

L'aspect accompli est marqué par la forme composée (passé composé pour l'accompli du présent; plus-que-parfait pour l'accompli du passé; futur antérieur pour l'accompli du futur).

Y a-t-il un aspect duratif, un aspect itératif et un aspect semelfactif en français? Dans l'itération, on recommence, mais si l'action n'a lieu qu'une seule fois, elle est "semelfactive".
"A chaque instant des retardataires arrivaient en hâte; ils étaient accueillis par les cris impatients du gros de la bande" (Theuriet).
Les verbes sont à l'aspect ________.
1) duratif 2) itératif 3) accompli 4) (Autre chose)
35 
Réponse Autre chose : un passé général précisé par un locution adverbiale de temps (à chaque instant).
Explication On pourrait parler d'itératif mais il faudrait pour cela une forme verbale qui soit au moins un semi-auxiliaire.
Mais Les Romains n'en finissaient pas de construire des routes (duratif).
Et Ils étaient enfin arrivés (accompli).

Dans Pourquoi vous êtes-vous mariés? deux tons très différents sont possibles. Le verbe est au passé composé.
Ce temps marque ici ______.

1) l'aspect accompli 2) l'antériorité par rapport au présent de l'acte de parole
3) (N'importe) 4) (Selon le sens)
36 
Réponse Selon le sens. Si la question est oratoire et qu'il s'agit plutôt d'une exclamation de regret, on envisage le résultat actuel et c'est l'aspect accompli. S'il s'agit d'une vraie question, on se reporte à l'événement et c'est un passé.
Mais Pourquoi vous être mariés?!

Le passé composé a son auxiliaire au présent. C'est l'accompli du présent dans l'ancrage non marqué. (J'ai trouvé un nid! c'est maintenant, et achevé. On montre le nid trouvé). Toutefois, le même passé composé peut, en contexte familier, indiquer une antériorité par rapport au présent (Hier, j'ai trouvé etc.) Le passé composé assume cette valeur de récit qui est celle du passé simple parce que cette forme est devenue littéraire ou relève d'un niveau de langue châtié. On simplifie la langue pour se montrer agréable et facile (niveau familier) ce qui supprime le passé simple...

Dans cette acception, qui fait du passé composé un ancrage et non plus un aspect, il y a place pour un aspect accompli aussi! Cela donne un temps surcomposé (quand nous avons eu vidé le camion, nous avons vidé la camionnette). Ce n'est pas un sur-accompli mais un accompli de récit puisque dans la langue courante, nous avons vidé tient lieu de nous vidâmes.

Voici un tableau récapitulatif.
LES TEMPS
Catégorie Valeur Tiroir Exemple
Pas d'ancrage (non marqué)
ou noyau au présent / futur

ou contexte
intemporel
simultanéité accompli présent passé composé On voit mieux d'ici. On t'a vu, sors.
antériorité (*) accompli passé composé passé surcomposé On t'a vu hier.
Il a eu tout vu
en 5 mn.
postériorité
accompli
futur futur antérieur On verra bien.
On aura vu
le film avant 5h.
Temporalité relative à un passé, ancrage allocentrique
récit/fiction
Établissement de l'ancrage (position implicite du sujet énonciateur)
accompli
passé simple
passé antérieur
Il comprit que...
Quand il eut compris que...
simultanéité accompli imparfait plus-que-parfait Il ne voyait rien.
Il avait déjà tout vu.
antériorité
accompli
plus-que-parfait plus-que-parfait surcomposé Il n'avait rien vu alors.
Il avait eu tout ficelé en une mn.
postériorité
accompli
futur du passé futur antérieur du passé Il verrait plus tard.
Il aurait tout ficelé.

* En contexte intemporel, l'antériorité s'exprime par un imparfait. (Avant, il fermait le mardi ). On peut s'en étonner, puisque l'imparfait appartient à l'ancrage allocentrique avec les valeurs "passé" - "simultanéité". Mais on peut comprendre que l'ancrage étant intemporel, donc proche du présent, les valeurs, en restant les mêmes, doivent se placer dans l'ordre inverse. Le présent (général) équivaut à une simultanéité; il se complète par un passé qui était l'ancrage et qui devient une antériorité.

Choix du mode: indicatif, subjonctif, conditionnel.
Oui, oui, viens, ce serait amusant que tu sois là, j'y tiens.
Les verbes de cette phrase sont, dans l'ordre, au mode ________.
1) indicatif, conditionnel, subjonctif, impératif
2) impératif, subjonctif, conditionnel, indicatif
3) subjonctif, conditionnel, impératif, indicatif
4) (Autre chose)
37 
Réponse Autre chose: impératif, conditionnel, subjonctif, indicatif.
Règle Le subjonctif est introduit par que; le conditionnel se termine en -rai-; l'impératif n'a pas de pronom sujet.
Et L'infinitif est en -r; le participe passé en -é, -i, -u, -s, -t; le participe présent en -ant.

Il y a quatre modes conjugués (c'est-à-dire dont les variations indiquent la personne). Ce sont: l'indicatif (qui est sans valeur particulière), le subjonctif (qui limite l'action par une dépendance étroite), le conditionnel (qui marque une simple potentialité), l'impératif (sans pronom sujet exprimé: l'action est donnée à faire au destinataire de l'acte de parole).

Quant aux modes non conjugués (sans variation de personne), ils sont au nombre de trois: l'infinitif, le participe et le gérondif (rire, riant, en riant). Ces modes sont la forme que prend le verbe lorsqu'il doit avoir une allure de substantif, de qualificatif ou d'adverbe (Il répond en riant est analogue à Il répond humoristiquement). D'ailleurs, sous la forme de l'infinitif, il peut même devenir un pur substantif (le rire); sous la forme du participe, présent ou passé, un pur qualificatif (un gars riant, un fille décidée).

Qu'est-ce qui distingue les modes des autres variations verbales, notamment les voix et les aspects? Les voix jouent sur les fonctions sujet et objet, le rapport du verbe avec ses actants. Les aspects montrent comment l'action se déroule. Les temps indiquent à quel moment. Il est facile d'associer les modes non conjugués à des catégories syntaxiques, comme on vient de le voir. Dira-t-on que les modes conjugués sont des manières de présenter l'action (l'indicatif est réel, etc.)?
38 

Pour partir de ce qui est le plus évident, on remarque une relation entre les modes non conjugués et les trois types de lexèmes, dans leur catégorie grammaticale. En va-t-il de même pour les modes conjugués? Examinons cela. D'abord l'impératif. Il est à moitié conjugué seulement (en fait, on le remplace par le subjonctif à la 3e personne). Il met l'action en relation directe avec l'acte de parole, très exactement avec le destinataire (tellement présent qu'il n'est même pas nommé). Or l'acte de parole est une catégorie grammaticale importante, puisqu'il régit notamment la pose des virgules. Le subjonctif, lui, est le mode par excellence. Or il sert à marquer l'étroitesse du lien du verbe avec son noyau. Cette notion de dépendance syntaxique est bien, elle aussi, une catégorie. La langue s'est dotée d'un conditionnel pour pouvoir détacher l'action verbale du réel. Le réel est une des dimensions essentielles du texte global, évidemment. Quant à l'indicatif, étant si large qu'il est indéfinissable, il sert à tout : c'est donc le centre du système des modes du verbe. Il en est l'élément non marqué.

Risquons donc une définition de la notion de mode : le mode indique la relation de l'action verbale avec une des catégories syntaxiques ou pragmatiques fondamentale.

Ainsi, on pourrait imaginer d'autres modes. Un mode du je (on se sert de l'exclamation), un mode de la poésie (on se sert du rythme), un mode du partage de l'énonciation (on se sert du dialogue).

Dans les modes conjugués, il nous suffira d'étudier le subjonctif et le conditionnel. Mais pourquoi, pensez-vous, ne faudrait-il pas étudier plutôt le mode le plus couramment utilisé, l'indicatif?
39 

Parce que c'est le terme neutre du système. On dit couramment que l'indicatif est le mode de la réalité. Sans doute, le subjonctif et le conditionnel ont-ils moins de dispositions que l'indicatif pour déboucher directement sur ce qui est, sans plus. Mais quand il y a trois positions, il doit y en avoir une de non marquée. Le subjonctif soumet le verbe à son noyau ou au contexte énonciatif. Le conditionnel crée un climat d'hypothèse. Ce sont des modes marqués. L'indicatif n'a pas de marque particulière. Sa valeur (en bonne théorie structurale saussurienne) est «d'être ce que les autres ne sont pas». Mettre l'indicatif, c'est indiquer que le verbe ne dépend pas étroitement d'un noyau (il serait au subjonctif, comme il sera précisé plus loin) et qu'il n'est pas non plus purement potentiel (voire irréel). On voit qu'il a dès lors toutes les chances d'être simplement réel (ou intemporel).

On étudie ici les emplois du subjonctif et ceux du conditionnel et cela suffit parce que tout le reste, quel qu'il soit, tombe dans l'indicatif.
Comment imaginer qu'un homme d'apparence aussi intègre ______ commis un faux?
1) a 2) ait 3) aurait 4) (Selon la nuance de sens)
40 
Réponse Selon la nuance de sens. Aurait n'avance l'idée qu'à titre d'hypothèse. Ait la fait dépendre entièrement du verbe imaginer. A ne fait rien de tout cela, ce qui lui donne plus de réalité.

Dans la complétive d'un verbe d'opinion ou de perception (croire, espérer, supposer...), on met le conditionnel quand on pense à un fait éventuel, hypothétique; le subjonctif quand la vérité de la subordonnée est restreinte par celle de la principale; l'indicatif autrement (elle est donnée comme à considérer en elle-même, sans restriction ni lien).

Ainsi, on a le subjonctif après une principale négative, interrogative ou conditionnelle, ou quand le verbe principal se colore d'une nuance affective ou quand il implique la négation, le doute, l'incertitude.

Les patrons avaient souhaité que le ministère des Affaires sociales ______, mais il faut remarquer qu'il n'______ pas. 41 
1) intervînt, intervînt
2) intervint, intervînt
3) intervînt, intervint
4) intervint, intervint
Réponse intervînt, intervint
Remarque Il faut remarquer (locution impersonnelle comprenant un verbe d'opinion) + indicatif.
Règle Venir et ses dérivés font vint au passé simple; vînt au subjonctif imparfait.
Ex. Intervînt: subjonctif imparfait; intervint: passé simple.

Concluons. En lui-même, l'indicatif se contente d'indiquer. Il faut un terme non marqué dans un système et, dans le système des modes, lequel peut remplir un tel office? L'indicatif s'emploie quand on ne veut pas de mode particulier.

Nous faisant l'avocat du diable à l'encontre de la définition du mode subjonctif présentée plus haut, nous examinons maintenant un cas litigieux bien connu, un subjonctif réprouvé de certains grammairiens et néanmoins très courant.
La mère arrive après que le thé empoisonné ______ été bu.
1) a 2) ait 3) (N'importe) 4) (Selon la nuance de sens)
42 
Rép. Selon la nuance de sens: a s'il s'agit seulement d'une coïncidence; ait si celle-ci est lourde de conséquences (par exemple si elle sait que le thé est empoisonné, comme dans le Malentendu de Camus).
Règle Quand après que introduit une simple temporelle, il se construit avec l'indicatif.
Rem. Certains grammairiens (même le tolérant Grevisse) préconisent exclusivement l'indicatif avec après que. Or le subjonctif, plus fréquent, ne devrait pas être considéré comme une erreur: il est justifié quand on veut
établir un lien entre les deux propositions (par exemple s'il faut attendre la réalisation de l'action subordonnée pour passer à la principale).
QCM  30366                    # 345      |100%              ·

Lot  EQ3acc   Cycle 23         Valide    |   |              ·
Rép.     %      Niveau    Discriminance  |   |              ·
4*      18      2.65      0.36           |   |              ·
1       14      1.16      0.42           |   |              ·           2222
2       54    -12.67      0.08           |   |         22222222222222222
3       14      0.00      0.00           |   |222222222     ·              1
-----------------------------------------|   |              ·           111
La mère arrive après que le thé          |   |              ·         11
empoisonné ______ été bu.                |   |              ·      111     4
1)     a                                 |50%|···················11·····444·
2)     ait                               |   |              · 111     44
3)     (N'importe)                       |   |              11     444
4)     (Selon la nuance de sens)         |   |            11·    44
                                         |   |         111  44444
                                         |   |       11   44·
                                         |   |  1111144444  ·
                                         |   |1144444       ·
                                         |   |44            ·

Ce n'est pas que l'indicatif insiste sur la réalité de l'irrémédiable (elle l'avait empoisonné alors que le voyageur était son propre fils, sans le savoir). Non, il ne fait que rapporter le second événement en le plaçant dans le déroulement chronologique. L'irrémédiable, le tragique, sont donc seulement dans le contexte.

En revanche, le subjonctif instaure entre les deux actions un lien étroit qui favorise la vision tragique. C'est ce qu'ont senti les répondants de la première strate (18%). La majorité est en faveur du subjonctif seulement, sans doute sous l'influence du que. (Le niveau de cette strate est bas)

Le choix du subjonctif peut prendre une valeur particulière (trop tard!). L'indicatif ne fait que rapporter les deux actions et donc souligne plutôt la hâte de la mère. Pourquoi lier le subjonctif à la présence de que? On ferait des erreurs mais aussi, on se priverait d'une des nuances précieuses de notre syntaxe.

Passons au conditionnel. On a vu plus haut que pour lui, mode hypothétique serait une meilleure dénomination. Sa forme est celle d'un futur du passé. Il prend la valeur d'une hypothèse quand son ancrage n'est pas au passé mais au présent. En ce cas, il a une valeur de potentiel ou d'irréel. Le subjonctif prime sur lui.
Au cas où il ______ au village, il faudrait qu'il ______ nous voir.
1) irait, viendrait
2) irait, vienne
3) ira, vienne
4) (Selon le sens)
43 
Réponse Au cas où il irait au village, il faudrait qu'il vienne nous voir.
Mais Quand il ira etc.
Et Il viendrait nous voir: il le faut.
Règle On a le subjonctif dans les conditionnelles introduites par pour peu que, à moins que, etc.: une conjonction autre que si (indicatif) et au cas où (conditionnel).
Et Après une principale au conditionnel, la complétive est au subjonctif présent (l'imparfait est littéraire et ajoute une nuance d'irréalité) ou au subjonctif passé composé (aspect accompli).

Abordons les modes non conjugués. (Ceux qui ne varient pas en personne.) Selon vous, le participe, présent ou passé, est-il un verbe ou un qualifiant?
44 

Les participes ...participent à la nature du verbe. Ils sont en outre des qualifiants. Il est mort. Il est vivant. Qualificatifs ou verbes? Le concept de ces deux lexèmes est plutôt une qualité, et la fonction est celle d'attribut, comme dans le cas des qualificatifs. Mais dans Il est mort hier à 15h on a un accompli de l'action de mourir. Forme verbale. Dans Vivant chichement on a un aspect progressif (être en train de) donc il y a qqch. de verbal.

Quelle est la différence entre le participe présent (consternant) et le participe passé (consterné)? Est-ce une différence de temps ou de voix? SI vous hésitez, forgez un exemple.
45 

Consternant ses proches, il quitta son emploi. Ses amis aussi furent consternés. L'action du verbe ne s'applique pas au sujet de la même façon dans consternant que dans consterné. Pour un participe "présent", l'action s'applique au sujet (c'est la personne qui consterne qui est consternante). Avec un participe "passé", on ne se trouve pas dans le passé mais on applique l'action à l'objet du verbe (c'est la personne que l'on consterne qui est consternée).

Sans doute est-ce son emploi dans les accomplis qui a fait croire que le participe passé était un passé. Pour la clarté de la terminologie, mieux vaudrait parler de participe passif. En ce cas, le participe présent deviendrait le participe actif...

Pour l'accord, les participes tentent de suivre les règles. S'ils sont purs qualifiants, ils s'accordent. (Elles sont vivantes. Leurs histoires sont vécues).

C'est quand il est plutôt verbe que le participe tend vers l'invariabilité. Quand il qualifie, que ce soit comme adjectif, épithète ou attribut, le participe s'accorde.
M__ comme par un ressort, elle se trouva debout.
1) û 2) ûe 3) u 4) ue
46 
Réponse Mue
Mais Mû comme par un ressort, il se trouva debout.
Règle Employé sans auxiliaire, le participe passé s'accorde avec le substantif auquel il se rapporte, comme un qualificatif.
Règle Les participes passés de devoir, redevoir, mouvoir, croître et recroître (dû, redû, mû, crû et recrû) n'ont d'accent circonflexe qu'au masculin singulier.
Ex. Le montant dû / la somme due, les intérêts dus, les sommes dues.
Et Leurs dérivés n'ont jamais d'accent circonflexe (accru, ému, indu, promu...)

Mais le participe présent, forme nettement verbale (il prend un objet direct), ne s'accorde pas.
La nuit tomban__, on rentra.
1) t 2) te 3) (Selon le sens) 4) (Autre chose)
47 
Réponse La nuit tombant
Mais Å la nuit tombante (qualificatif).
Règle La forme verbale en -ant est le pivot d'une proposition participiale. Elle joue le rôle d'un verbe et reçoit des actants (sujet, compléments).
Mais La même forme s'emploie parfois comme qualificatif et s'accorde alors en genre et en nombre.

On distingue parfois par l'orthographe l'adjectif verbal (participe mais qualificatif) et le pur participe (qui est une forme de verbe). Ainsi, une légère différence orthographique, due au fait que les verbes en -guer conservent le u dans toute la conjugaison, donc même devant -ant, distingue le participe de l'adjectif verbal, qui se passe de ce u).
Ici le personnel navi_____ est toujours frin_____.
1) gant, guant 2) guant, guant 3) gant, gant 4) guant, gant
48 
Réponse navigant, fringant
Mais En naviguant, on ne peut pas faire autant d'élégance qu'en se fringuant dans les boutiques.
Règle Å des participes présents en -guant correspondent des qualificatifs en -gant.

Cette subtilité vient, comme beaucoup d'autres, du désir de simplifier... Ici, on a cherché à homogénéiser la conjugaison du verbe en gardant le même radical, gu, que le g soit suivi de a, o, u ou de e, i). On peut voir ce détail comme inutilement complexe, ce qui est vrai pour beaucoup de personnes, mais on peut aussi s'en servir pour manifester une distinction grammaticale intéressante, celle du verbe et du qualifiant. D'ailleurs, il y a en outre une forme pour le substantif de même racine.
La plupart des adhér____ts du parti Rhinocéros sont membres d'un autre parti.
1) an 2) en 3) (N'importe) 4) (Selon la nuance de sens)
49 
Réponse adhérents
Mais En adhérant au parti Rhinocéros, vous soutenez des idées mais pas un programme.
Règle Le participe présent est toujours en -ant. Le qualificatif et le substantif sont en -ant ou -ent.
Ex. Frissonnant, lieutenant, pertinent, contenant, continent.

Dans les qualificatifs mêmes, certains sont en -ent.
Excellent, influent, qualificatifs, variables; excellant, influant, participes, invariables;
Négligent, qualificatif; négligeant, participe; précédent, qualificatif; précédant, participe.
Intrigant, qualificatif, variable; intriguant, participe, invariable; expédiant, participe, invariable; expédient, qualificatif, variable; différant, participe, invariable; différent, qualificatif, variable. Convergent, qualificatif, variable; convergeant, participe, invariable; coïncident, qualificatif, variable; coïncidant, participe, invariable
Équivalent, qualificatif ou substantif, variable; équivalant, participe, invariable.

Excédant et fabriquant s'écrivent de la même façon comme qualificatifs («adjectifs verbaux») et comme participes présents. Les graphies excédent, fabricant sont celles des substantifs correspondants.
Règle Å des participes présents en -quant peuvent correspondre des qualificatifs en -cant.
Rem. On écrit avec -quant le participe présent des verbes en -quer. Le participe présent, forme verbale invariable, ne doit pas être confondu avec le qualificatif tiré du verbe, forme variable qui, parfois, s'écrit différemment. Ex. Vacant, qualificatif, variable; vaquant, participe, invariable. Suffocant, qualificatif; suffoquant, participe; confisquant, participe; pas de qualificatif, mais on a confiscable.
Mais Attaquant, choquant peuvent être qualificatifs, substantifs ou participes.

Participe et infinitif.

L'infinitif, facilement confondu avec le participe passé (finale en /é/), ne se construit pas comme lui mais comme le participe présent. Ceci permet de les distinguer facilement dans une dictée.
Si un vendeur semble remplac___ le gérant, il faut s'adresser à lui.
1) é 2) er 3) (Selon le niveau de langue) 4) (Selon le sens)
50 
Réponse remplacer
Mais Si un vendeur semble remplacé par un surnuméraire, inutile de lui poser trop de questions.
Remarque Un verbe complément d'un autre verbe, construit directement ou avec à, de, pour..., est à l'infinitif.

Il faut donc chercher au verbe un sujet, comme on l'a fait au début de ce chapitre. Quel serait dans le contexte le pronom ou le nom qui pourrait être premier actant du présumé infinitif? On met l'infinitif si le pivot (le mot auquel il se rapporte) fait l'action; et le participe, s'il la subit. En ce cas, il est objet, et on peut intercaler l'auxiliaire de la voix passive. (Le vendeur est remplacé).

Accord du participe passé.

Quelle est la règle d'or du participe passé? Avec quoi s'accorde-t-il, puisqu'il est en réalité un passif? Pourquoi avec son objet direct, quand il y en a un? Et surtout, pourquoi "...s'il précède"?!
51 

Transitif, le verbe a un sujet et un objet direct. Le participe s'accorde alors avec cet objet direct parce que, à la voix passive, c'est ce même objet qui serait sujet et que le participe serait une sorte d'attribut, lequel devrait évidemment s'accorder. (Tu as pris une décision. La décision est prise.) "Seulement s'il précède" parce que cela permet d'éviter de devoir faire l'accord avec un objet qu'on ne connaîtrait pas encore... (Tu as pris une décision. La décision que tu as prise) Cette difficulté devait être une facilité, en principe.

Il faut donc identifier l'objet direct. Comme la place normale de l'objet direct est de suivre le verbe, les cas où l'accord est requis sont relativement rares. Ainsi, dans la langue parlée, où l'on n'a ni le besoin ni le loisir de beaucoup réfléchir sur la forme de son texte, la tendance est de ne plus se préoccuper de la règle, et de ne plus faire l'accord, souvent inaudible de toute façon.

En revanche, en milieu scolaire, cet accord est une occasion rêvée de faire faire un minimum d'analyses, et comme il y a faute à la clé, l'utilité des analyses est immédiatement démontrée. Ces analyses sont simples pour qui voit comment fonctionnent les voix et les actants. Le participe passé, forme qualifiante, doit s'accrocher à une substance. Celle-ci est le sujet quand l'auxiliaire est être et donc l'objet avec avoir (avertir une cliente - la cliente est avertie - nous l'avons avertie). On peut donc présenter les choses simplement. Identifier une forme en tant que participe passé suffit à entraîner l'accord avec le sujet... sauf s'il y a un auxiliaire avoir (ou être «mis pour avoir»). En ce cas, on doit détecter l'objet direct et sa position.
Albin avait commis une faute et le vieux l'avait découver____. 52 
1) t
2) te
3) (N'importe)
4) (Selon le sens)
Réponse Selon le sens. Découvert renverrait à Albin ou au fait tout entier; découverte, à la faute.
Règle Quand le participe passé employé avec avoir a pour objet direct l', on fait l'accord si l' remplace lui ou elle. Si l' remplace une proposition, le participe passé reste invariable.
Explication Quel est l'objet direct? Faute? Albin? Plus probablement : le groupe verbal initial Albin avait commis une faute. Mais les trois sont possibles ici.

L'objet direct répond à la question (verbe)+ quoi? Par exemple : Il a couru quoi? -- Dix minutes (Non : -- Des dangers. Mais "il a couru combien de temps" -- Dix minutes.) Autre exemple : Cela vaut quoi? -- Des milliers de dollars (Non : -- Des efforts. Mais "cela vaut combien" -- Des milliers de dollars).
Les dix minutes que ton pur-sang a cour____ aujourd'hui montrent bien qu'il les a val____, ces milliers de dollars. 53 
1) u, u
2) u, us
3) ues, u
4) us, u
Réponse couru, valu
Mais Les dangers qu'il a courus, les insomnies que cela lui a values, les oubliez-vous?
Règle Peser, coûter, valoir, vivre, courir..., intransitifs au sens propre, ne font pas l'accord du participe (leur objet direct apparent est en réalité un complément circonstanciel de poids, de prix, de valeur, de durée, etc.)
Explication Ni minutes ni dollars ne sont des objets directs, puisqu'ils répondent à la question combien?
Mais Au sens figuré, ils deviennent transitifs.

Encore faut-il pour que ce soit un véritable objet qu'il puisse devenir le sujet de la forme passive. Pour cela, l'actif doit avoir un sujet et il ne peut pas se contenter d'un impersonnel, dont le il est un sujet factice. Dans Les froids qu'il a fait les froids ne sont pas faits (tour passif) par "il" puisque ce il ne désigne rien.
Les froids qu'il a fai__ et la publicité mal orchestrée qu'il y a e__ ont nui au succès du Salon de la vie en plein air. 54 
1) t, u
2) t, ue
3) ts, u
4) ts, ue
Réponse t, eu
Mais Les efforts qu'il a faits et la publicité qu'il a eue sont sans commune mesure.
Règle Le participe passé des verbes impersonnels ou construits impersonnellement est invariable.
Explication Les apparents objets directs sont des "sujets réels". Il tombe des seaux = des seaux tombent.

Certaines propositions, non développées mais implicites, sont elles-mêmes des objets directs, ce qui empêche de prendre comme objet le nom qui est là.
Même si la viande était plus chère qu'ils ne l'avaient pens____, il fallait tenir les promesses de menu qu'on avait fai____.
1) é, t 2) ée, t 3) é, tes 4) ée, tes
55 
Réponse pensé, faites
Ou Même si la viande était plus chère qu'ils ne l'avaient cru...
Mais ...il fallait tenir les promesses du menu qu'on avait dit.
Explication. On avait pensé quoi? «Que la viande était chère» L'objet direct est une proposition.

Le vrai sujet peut aussi être une proposition infinitive qui suit.
Toutes les demandes que tu as ____ à enregistrer ce matin doivent être déposées sur le bureau. 56 
1) eu
2) eues
3) (N'importe)
4) (Selon le sens)
Réponse eu
Mais Toutes les peines que tu as eues à enregistrer les demandes de ce matin seront récompensées.
Règle Avec avoir (ou donner) à + infinitif, il faut voir si l'objet direct est complément de l'infinitif ou du participe. Comparer: La peine qu'il lui a donné à consoler / qu'elle s'est donnée à le consoler.
Explication. De quoi les demandes sont-elles l'objet direct? Pas de eu mais de enregistrer.

Il faut donc se défier des objets directs suivis d'un infinitif, surtout si ce sont les auxiliaires faire, laisser, voir. S'ils n'ont qu'une valeur grammaticale, ils n'ont pas à s'accorder.
Ces peintures que Picasso a fai____ en quelques jours, je les ai fai____ briller au centre de l'exposition. 57 
1) t, t
2) t, tes
3) tes, t
4) tes, tes
Réponse faites, fait
Règle Fait suivi d'un infinitif est simplement l'auxiliaire de la voix causative. Il n'y a pas à faire d'accord, même à la voix pronominale. Laissé est un cas analogue et peut toujours être laissé... invariable.
Explication. J'ai fait quoi? «Briller ces peintures etc.» L'objet est une infinitive.

Pour les autres verbes, c'est quand le présumé objet est sujet de l'infinitif que l'accord a lieu.
Les bohémiens que j'avais regard____ danser, je les ai v____ déguerpir vers d'autres horizons. 58 
1) é, u
2) é, us
3) és, u
4) és, us
Réponse regardés, vus
Mais Les bohémiens que j'ai regardé chasser du village, je les ai vu acclamer par les badauds.
Explication. S'il est sujet, on considère qu'il est aussi un objet pour le premier verbe. Subtilité amusante, pour les bons élèves.

Le présumé objet peut aussi avoir un infinitif dont il est objet indirect. Il ne s'accorde que moins.
Pour avoir déployé beaucoup d'efforts pendant les derniers jeux scolaires, ma petite soeur s'est _____ attribuer une médaille. 59 
1) vue
2) vu
3) (N'importe)
4) (Selon le sens)
Réponse vu
Mais Rêvant de récompenser ses élèves, elle s'est vue leur attribuer une médaille.
Règle Le participe passé suivi d'un infinitif exprimé s'accorde s'il a un objet direct qui le précède et que cet objet est aussi sujet de l'infinitif, c'est-à-dire si l'on peut remplacer l'infinitif par un participe présent ou une relative introduite par qui.
Explication. Elle a vu quoi? Attribuer une médaille (à elle; et comme elle, c'est le sujet, il devient se; mais ce réfléchi force l'emploi de l'auxiliaire être. On a donc s'est. On comprend que l'explication scolaire soit alors que «être est mis pour avoir». Le verbe est employé en effet transitivement.

La question qui se pose quand un infinitif suit l'objet direct est au fond toujours celle du rapport de l'objet avec le participe à accorder. Si l'objet est sujet de l'infinitif, il reste l'actant passif du participe et s'accorde. Mais s'il est l'objet de l'infinitif, cette fonction devient sa fonction principale, sinon la seule, il ne peut plus commander l'accord du participe.
Nous nous sommes regard____ fouiller l'un après l'autre. 60 
1) é
2) és
3) (1 ou 2, selon le sens)
4) er
Réponse Selon le sens. Si c'est nous qui sommes fouillés, é; si c'est nous qui fouillons, és.
Règle Le participe passé suivi d'un infinitif exprimé s'accorde s'il a un objet direct qui le précède et que cet objet est aussi sujet de l'infinitif, c'est-à-dire si l'on peut remplacer l'infinitif par un participe présent ou une relative introduite par qui.
Explication. Si ténue soit-elle, la distinction joue utilement dans un cas comme celui-ci. À l'oral, le contexte sera là, encore plus explicite.

Faut-il argumenter que l'on peut se regarder quand on est fouillé tout autant que quand on fouille? Bonne objection, qui oblige à voir l'accord dans la situation décrite, et met la langue d'autant plus en contact avec le référent. Chacun regarde l'autre, et pareillement dans les deux cas, comme fouillant ou comme fouillé. Mais si regardés est accordé, la phrase est complète, l'infinitif qui suit est dans un autre mot phonétique (regardés fouiller), ajouté, greffé sur ce qui précède, puisant dans le nous le sujet qui est ce qui lui manque le plus.

Inversement, si on n'accorde pas regardé, on voit que l'action n'est pas réfléchie, qu'il faut un autre objet direct, et on l'attend, donc on évite de fermer le groupe syntaxique. Oralement, on peut prononcer le tout d'une traite (regardé fouiller). Ainsi, l'objet du participe devient l'infinitif; un infinitif qui ne peut se trouver de sujet autre qu'implicite puisque les actants mentionnés sont à placer comme ses objets (puisque qu'ils ne peuvent pas être les objets du participe).

Mais il y a des cas moins clairs. Il peut survenir que l'accord soit évité alors que l'objet possible est bien le sujet de l'infinitif. C'est lorsque l'infinitif est un verbe d'état, en sorte que l'infinitive ne peut avoir d'autre actant qu'un sujet. Il faut faire l'accord si on applique la règle mais quel est le véritable objet du participe, sinon la proposition infinitive?
Nous avons suivi la méthode que nous avons cr____ être la meilleure.
1) u 3) (Au choix, mais de préférence 1)
2) ue 4) (Au choix, mais de préférence 2)
61 
Réponse Au choix, mais de préférence cru. L'objet direct étant sujet de l'infinitif, l'accord est possible. Mais quel est le véritable objet direct? -- Qu'avons-nous cru? La méthode? ou une complétive: que la méthode était la meilleure?
Mais La méthode que nous avons vue réussir.
Règle Le participe passé suivi d'un infinitif exprimé s'accorde s'il a un objet direct qui le précède et que cet objet est aussi sujet de l'infinitif, c'est-à-dire si l'on peut remplacer l'infinitif par un participe présent ou une relative introduite par qui.

Peut-on croire une méthode? Mieux vaudrait : Nous avons suivi la monitrice que nous avons crue être la meilleure. Encore faudrait-il alors pouvoir dire que nous avons cru la monitrice, donc que ce soit elle qui se disait la meilleure (pour la croire, il faut qu'elle nous ait parlé). On voit que l'explication scolaire est tributaire du contexte et de la construction des verbes (par exemple on peut croire aussi en qqch. ou qqn). Nous proposerions de ne jamais imposer ce type d'accord, de ne pas en faire une règle de grammaire; mais de l'autoriser cependant lorsqu'il s'applique effectivement, c'est-à-dire quand il coïncide avec la règle la plus générale de l'accord du participe passé : il exprime un état de son noyau, il en est le qualifiant.

C'est le sens (linguistique s'entend) qui permet à la fois d'échapper à une trop grande complexité de règles formelles et de garder aux formes leur pouvoir signifiant. Les problèmes du participe à accorder à en peuvent aussi trouver leur solution en examinant la relation du participe et de son objet, donc sujet passif.
Des mangues, j'en ai mangé__ pendant toutes les vacances. 62 
1) (Rien)
2) es
3) (Au choix, mais de préférence 1)
4) (Au choix, mais de préférence 2)
Réponse Au choix mais de préférence mangé.
Règle Si son objet direct est en, il est préférable de ne pas faire accorder le participe passé, que ce pronom soit en relation ou non avec un adverbe de quantité (combien, beaucoup, tant, trop, plus...)
Explication L'invariabilité vient du caractère neutre et partitif de en ( = «de cela, une partie de cela»).
Mais Lorsque en renvoie à un objet direct avec un des qui n'est pas de + les mais le pluriel de un, l'accord est possible (des tourterelles, tu en as vues?) car il y a un objet direct et il n'est ni neutre ni partitif.

Avec en comme objet direct, l'invariabilité est toujours possible, disent les grammaires, incertaines, et pour cause. Dans la mesure où cette règle simplifie la tâche des rédacteurs, elle a son utilité mais... elle pourrait aussi alourdir inutilement cette tâche, en ajoutant à la masse des règles de l'accord du participe une règle de plus dont on pourrait se passer. Ne suffit-il pas de chercher s'il y a bien un objet direct qui précède? Que représente en? La question n'est pas indiscrète.

On sait que ce en est le morphème grammatical du groupe du verbe qui désigne un pronom objet indirect avec de (Je me souviens de cela = je m'en souviens) mais dans cet emploi, comme il est objet indirect, l'éventualité d'un accord avec lui ne se présente même pas : Ces colis, les étiquettes qu'il en a arrachées... On s'occupe de l'objet direct. Pour que surgisse une difficulté, il faut que ce en puisse être objet direct, ce qui n'est possible que s'il représente un des + nom ce qui se comprend seulement quand on observe sa parenté avec l'article partitif (De la confiture, j'en ai eu) ou avec l'article indéfini pluriel, refait lui aussi sur de (+les). Ex.: Des ennuis, j'en ai eus.
Il y avait plus de cent pommes dans cet arbre. Combien donc en as-tu pri____
voleur, et combien en as-tu mang____?
1) s, é 2) ses, ées 3) (N'importe) 4) (Autre chose)
63 
Réponse N'importe. Avec en comme objet direct, le participe passé employé avec avoir peut toujours rester invariable. Mais l'accord est possible si l'on veut insister sur le pluriel.
 QCM 30122                               |100%              ·
Lot Liège    Cycle 41         Valide     |   |              ·
         %     Niveau     Discriminance  |   |              ·    11111111111
3*      02     10.01      0.22           |   |         1111111111
2       38      0.98      0.24           |   |    11111     ·
1       55     -7.85      0.23           |   |1111          ·
4       05      0.00      0.00           |   |              ·
-----------------------------------------|   |              ·
Il y avait plus de cent pommes dans cet  |   |              ·           2222
arbre. Combien donc en as-tu pri____,    |   |              ·      22222
voleur, et combien en as-tu mang____?    |50%|···················22·········
1)     s, é                              |   |              22222
2)     ses, ées                          |   |         22222·
3)     (N'importe)                       |   |    22222     ·
4)     (Autre chose)                     |   |2222          ·
                                         |   |              ·
                                         |   |              ·              3
                                         |   |              ·      33333333
                                         |   |         333333333333

On peut penser que ce groupe de collégiens belges applique la règle du en qui rend le participe invariable, doublée de celle qui l'accorde comme qualifiant. Mais ce serait trop beau. Soyons réaliste. Ce qu'attestent ces strates, c'est une tendance à cesser de se préoccuper de l'accord des participes, parce que l'oral le laisse tomber.

Par contre, les fanatiques des accords de participe peuvent s'user les dents sur le cas du participe passé à la voix pronominale. Ils se sont succédé prendra-t-il s? Comment feriez-vous cet accord, et son analyse?
64 

Pas d'objet possible car on succède à quelqu'un. L'objet est indirect mais se ne peut recevoir son à car il est à l'intérieur du groupe du verbe (ils ont succédé à eux-mêmes). Et si l'on avait : les visites se sont succédé? Ne pourrait-on voit dans visite le noyau d'un qualifiant succédé? Peut-on dire d'une visite qu'elle est succédée? SI c'était le cas, on ferait l'accord avec le sujet et être ne serait pas mis pour avoir. Mais cela ne se dite pas.

Accord du participe passé à la voix pronominale.

Par son nom, la voix pronominale semble se caractériser par la présence d'un pronom. Mais qu'est-ce qu'une voix "pronominale"?
65 

Tout d'abord, c'est une voix, donc une façon de disposer les actants autour du verbe (V. plus loin, le chapitre sur la construction du verbe). Que ces actants soient des pronoms, donc qu'ils aient une forme réduite et qu'ils prennent place dans les limites du même mot phonétique que le verbe, cela crée-t-il une voix différente de la voix active?
66 

Non. À n'importe quelle voix une forme verbale peut avoir des pronoms. Mais pour avoir une voix pronominale, ce doit être un pronom réfléchi, me, te, se, nous, vous, se, c'est-à-dire un pronom qui désigne la même personne que le sujet. Ce pronom est normalement objet direct (Ils se sont regardés) mais pas nécessairement. Il peut y avoir un autre objet pour le verbe. (Ils se sont fait des œillades -- les œillades qu'ils se sont lancées).

Mais suffit-il que le pronom réfléchisse l'action pour que la voix cesse d'être une voix active? Pourquoi en faire une voix à part? On ne devrait parler que d'une forme réfléchie. La voix reste active (ils ont regardé eux-mêmes) puisque les actants restent les mêmes et au même endroit. Le verbe ne change pas de construction. À moins que... ce ne soit le changement de l'auxiliaire qu'il faille considérer. Ils t'ont regardé. Ils se sont regardés. C'est devenu le verbe être donc la forme de la voix passive... Bizarre?
67 

On avancera l'explication suivante. Si l'action est réfléchie, donc renvoyée au sujet, qui devient aussi objet, direct ou indirect, c'est (un peu) comme une voix passive, où l'objet est devenu sujet. En tout cas, il faut reconnaître un emploi, constant de l'auxiliaire être dès qu'apparaît près du verbe un pronom réfléchi.

Mais le plus intéressant est encore à venir. Car ce pronom réfléchi, parfois, n'est même pas objet, ni direct ni indirect (se moquer, s'écrier, s'évertuer...) On dit alors que le verbe est purement pronominal, comme si la voix pronominale proprement dite ne commençait qu'à partir de là. Et le premier effet de cette grammaticalisation du réfléchi est que le participe passé ne pourra pas s'accorder avec lui, puisqu'il ne représente plus grand-chose. Il est surtout la marque d'un changement de construction, donc de voix.

Comment faire l'accord? Faut-il encore toujours identifier un objet direct alors qu'un réfléchi est là, contre le verbe, élidé par lui, et tout désigné pour remplir cet office... mais l'auxiliaire être est imposé, même si le réfléchi est encore véritable et joue son rôle d'objet direct... Un objet direct avec un auxiliaire être! On se trouve en pleine contradiction. Pas étonnant que cet accord soit considéré comme le pont aux ânes de l'orthographe grammaticale. Exemple.
S'est-elle foul__ la cheville ou s'est-elle bless__ au genou?
1) é, é 2) é, ée 3) ée, é 4) ée, ée
68 
Rép. foulé, blessée
Mais Elle s'est blessé le genou.
Et Se l'est-elle vraiment foulée, la cheville?
Règle Le participe passé d'un verbe pronominal s'accorde avec le sujet sauf s'il y a un complément d'objet direct ou si le réfléchi est complément d'objet indirect.
Et S'il y a un objet direct, l'accord se fait comme si le participe était employé avec avoir.
Mais Invariables: se rire, se plaire...
Expl. L'objet direct cheville est placé après: donc invariabilité.
Mais L'objet direct s' (Elle a blessé qui? Elle-même) est placé avant : donc accord.
Et Dans le premier contre-exemple, l'objet direct est genou, placé après : donc invariabilité.
Mais Dans le deuxième contre-exemple, l'objet direct est l', placé avant : donc accord.
QCM  2158                                |100%              ·
Lot  EQ3acc   Cycle 23         Valide    |   |              ·
Rép.     %      Niveau    Discriminance  |   |              ·
2*      22      2.10      0.38           |   |              ·           4444
1       09      1.26      0.41           |   |            44444444444444
4       59    -11.76      0.11           |   |444444444444  ·
3       10      0.00      0.00           |   |              ·
-----------------------------------------|   |              ·              1
S'est-elle foul__ la cheville ou         |   |              ·           1112
s'est-elle bless__ au genou?             |   |              ·         11222
1)     é, é                              |50%|·····················11122····
2)     é, ée                             |   |              ·    11222
3)     ée, é                             |   |              · 11122
4)     ée, ée                            |   |            1111222
                                         |   |         111  22
                                         |   |       1122222·
                                         |   |  1111122     ·
                                         |   |2222222       ·

Foulé est invariable parce que l'objet, cheville, le suit. Le réfléchi est sans doute un réfléchi car il désigne la même personne que le sujet. Et pourtant il ne réfléchit pas l'action puisque l'objet est cheville. Serait-il objet indirect? Logiquement, il actualiserait plutôt cheville. En effet, on dirait aussi: A-t-elle foulé sa cheville, mais ce serait moins élégant.

Bien qu'il ait remonté (comme disent les générativistes) auprès du verbe, le morphème actualise l'objet. Si ce n'était pas le cas, si se était l'objet direct, il précéderait et on pourrait faire l'accord. Dans Elle s'est blessée, elle a blessé qui?
69 

Elle-même. Blessé a pour objet le réfléchi et celui-ci précède. Il n'est pas là comme figurant grammatical sans fonction car il a sa fonction normale, bien précise. Et au genou, simple circonstanciel (de lieu), ne compte pas pour l'accord.

On observe avec foulé que la présence d'un réfléchi n'exclut pas l'existence d'un objet direct qui n'est pas ce dernier. Le s' est nécessairement dépourvu de fonction verbale car il ne peut y avoir deux actants objets à la fois (à moins de les coordonner).

Ici, se est objet indirect mais, suivant les verbes, sa fonction devient de plus en plus indirecte. Se rire, se plaire... On se contente dans tous ces cas d'une formule comme: «le sujet prend un intérêt particulier à l'action»... Le concept existe déjà dans la grammaire latine sous le nom de datif éthique.

Dans un tel cas, il est normal que le réfléchi ne provoque pas l'accord. Mais va-t-on accorder avec l'objet ou avec le sujet?
70 

S'il n'y a pas d'objet possible, on accorde avec le sujet (puisque c'est l'auxiliaire être). Mais attention : pas d'objet direct en vue. Ni indirect? Cela dépend.
Par les injures qu'ils se sont lanc____ à la tête devant tout le monde, ils se sont nu____ l'un à l'autre.
1) és, is 2) ées, i 3) ées, is 4) és, i
71 
Réponse lancées, nui
Mais Ils se sont lancés dans les bras l'un de l'autre.
Et Il pense que tu lui nuis.
Règle Certains verbes (se convenir, se mentir, se nuire, s'entre-nuire, se parler, se plaire et se déplaire [l'un à l'autre ou à soi-même], se ressembler, se sourire, se succéder, se suffire, se survivre, s'en vouloir) n'ont pas d'objet direct mais le réfléchi est objet indirect. Leur participe passé est invariable.
Explication Lancées a un objet, qu', qui remplace injures; nui est invariable car il n'y a pas d'objet direct.

Attention. On nuit à qqn, donc se est objet indirect. L'invariabilité vient de là. Les deux strates supérieures du graphe réunissent ceux qui appliquent cette règle, qu'ignore la majorité.
QCM  230522                   # 403      |100%              ·
Lot  EQ3acc   Cycle 23         Valide    |  
|111111111111111111111111111111
Rép.     %      Niveau    Discriminance  |   |              ·
2*      25      1.80      0.40           |   |              ·
4       04      1.49      0.40           |   |              ·
3       35     -3.33      0.10           |   |              ·
1       36    -28.79      0.10           |   |              ·
+       01      0.00      0.00           |   |              ·         333334
-----------------------------------------|   |              3333333333 
4442
Par les injures qu'ils se sont lanc____  |   |    3333333333·         44222
à la tête devant tout le monde, ils se   |50%|3333·················44422····
sont nu____ l'un à l'autre.              |   |              ·    44222
1)     és, is                            |   |              · 44422
2)     ées, i                            |   |              22222
3)     ées, is                           |   |            22·
4)     és, i                             |   |       44222  ·
                                         |   |    22222     ·
                                         |   |2222          ·

Plus complexe : il y a des verbes comme douter ou rire, à la fois sans objet direct et sans fonction précise pour le réfléchi. Ils ont pourtant un objet, mais construit indirectement (avec de). Le se de pure forme en fait des pronominaux «proprement dits» car il est grammaticalisé, il ne sert qu'à éliminer l'idée qu'il puisse s'agir d'une forme active sans instaurer pour autant l'idée d'une forme passive. Ils se sont doutés de quelque chose. EIles se sont ri de nous. Mais quelle est la règle? L'accord avec le sujet ou l'invariabilité?

Les grammaires donnent se rire comme une exception. Elles enseignent comme règle que, s'il n'y a pas d'objet direct possible, l'accord se fera avec le sujet.

Voici une liste de verbes (appelés agglutinés) qui sont seulement, «purement», pronominaux. Ils font l'accord avec le sujet car il ne peuvent avoir d'objet direct. Le se n'est pas réfléchi: il n'a pas de fonction précise. On est à la limite de l'actif et du passif, d'où l'expression de voie moyenne, parfois retenue, empruntée au grec.
S'absenter, s'abstenir, s'acharner, s'adonner, s'agenouiller, se blottir,
se cabrer, se carrer, se chamailler, se dédire, se démener, se départir, se
désister, s'ébahir, s'ébattre, s'ébouler, s'écrier, s'écrouler, s'efforcer,
s'embusquer, s'emparer, s'empresser, s'en aller, s'endormir, s'enfuir,
s'enorgueillir, s'enquérir, s'en retourner, s'en revenir, s'ensuivre,
s'envoler, s'éprendre, s'escrimer (l'emploi actif est vieilli), s'évanouir,
s'évaporer, s'évertuer, s'extasier, se gausser, se gendarmer, s'immiscer,
s'infatuer, s'infiltrer, s'ingénier, s'ingérer, s'insurger, s'invétérer, se
lamenter, se méfier, se méprendre, se moquer, s'opiniâtrer, se pâmer, se
parjurer, se prélasser, se prévaloir, se prosterner, se ratatiner, se
raviser, se rebeller, se rebiffer, se recroqueviller, se réfugier, se
réjouir, se rengorger, se repentir, se soucier, se souvenir, se suicider,
se targuer.

Il faudrait savoir si la voix pronominale est à ranger du côté de la voix active (puisqu'elle a un sujet et un objet) ou du côté de la voix passive (puisqu'elle a l'auxiliaire être). Qu'en pensez-vous?
72 

Sans objet direct (que celui-ci soit le pronom réfléchi ou non), être n'est plus mis pour avoir. On peut considérer qu'on n'est plus dans une voix active. C'est la présence, au moins virtuelle, d'un objet direct qui faisait faire le détour du «être mis pour avoir». On est passé non à une voix passive puisque le sujet reste le même mais à un verbe d'état (être) suivi d'un attribut (le participe passé) et accompagné d'un réfléchi sans fonction précise, si ce n'est de manifester davantage peut-être la présence du sujet, qui aurait, en plus de sa fonction, une autre fonction directe, peu précisée... Cette particularité est essentielle : elle fonde la voix pronominale comme voix distincte de l'active et de la passive. Autrement, on n'a que la construction réfléchie d'une voix active.

L'imbroglio est tel, évidemment, que le commun des mortels est dépassé. Les Rectifications s'y sont cassé les dents. Les meilleurs écrivains font ici des fautes, peut-on lire au journal officiel (Analyses, 5.) C'est une question qui «touche à la syntaxe et même à la prononciation» et il faudrait «modifier aussi les règles concernant les emplois non pronominaux». Bref, dans les Rectifications, la tâche s'est de nouveau révélée écrasante et on se contenta de proposer l'invariabilité de l'auxiliaire laisser + infinitif.

Mais si vous suiviez votre instinct, accorderiez-vous un vrai pronominal avec son sujet?
Elle ne s'est plus jamais préval__ de ses origines écossaises.
1) u 2) ue 3) ues 4) ut
73 
Réponse prévalue
Règle Le participe passé des verbes pronominaux où le pronom réfléchi n'a pas de fonction logique (ni objet direct ni objet indirect) s'accorde avec le sujet, sauf s'il y a un objet direct.
Et Font partie de ce groupe les verbes essentiellement pronominaux (ceux qui n'existent que sous cette forme), sauf s'arroger (qui a un objet direct). Ex. S'absenter, s'abstenir, s'acharner, s'acheminer, s'adonner, s'affaiblir.
QCM 30115                                100%|              ·
Lot Québec   Cycle 15         Valide     |   |      
33333333333333333333333
         %   Niveau   Discriminance      |   |3333333       ·              +
2*      75     -5.21      0.12           |   |             
++11111111111111
1       18    -10.33      0.14           |   |    +++111111111
+       01    -10.66      0.15           |   |1111111       ·              2
3       06    -17.09      0.16           |   |              ·    2222222222
-       01      0.00      0.00           |   |         2222222222
-----------------------------------------|   |  2222222     ·
Elle ne s'est plus jamais préval__ de    |   |22            ·
ses origines écossaises.                 |50%|······························
1)     u                                 |   |              ·
2)     ue                                |   |              ·
3)     ues                               |   |              ·
4)     ut                                |   |              ·

La bonne réponse a bien reçu une majorité de votes mais la corrélation entre ces votes et la connaissance générale de la langue est faible (indice de discriminance). Prenons un autre exemple.
Ils se sont baign__ au clair de lune puis se sont empar__ d'une chaloupe.
1) és, é 2) és, és 3) (Selon la nuance de sens) 4) (Autre chose)
74 
Rép. baignés, emparés
Règle Le participe passé des verbes pronominaux réfléchis ou réciproques s'accorde avec son objet direct, si celui-ci le précède. (C'est la règle du participe passé employé avec avoir.)
Expl. Se baigner est un verbe pronom réfléchi; objet: se. S'emparer: ce verbe n'existe qu'à la voix pronominale; le pronom n'a pas de fonction logique.
QCM  230520                              100%|              ·
Lot  F3c      Cycle 11         Valide    |   |              ·
        %     Niveau    Discriminance    |   |              ·
2*      65     -1.44      0.27           |   |              ·      111111111
1       23     -5.40      0.23           |   |              · 11111
4       12      0.00      0.00           |   |         1111111         
2222
-----------------------------------------|   |    11111     ·      22222
Ils se sont baign__ au clair de lune     |   |1111          · 22222
puis se sont empar__ d'une chaloupe.     |   |              22
1)     és, é                             |   |         22222·
2)     és, és                            |50%|·······22·····················
3)     (Selon la nuance de sens)         |   |  22222       ·
4)     (Autre chose)                     |   |22            ·

La majorité considère emparé comme un vrai réfléchi, même si le verbe emparer est intransitif et que l'objet, en somme, du point de vue du sens, c'est plutôt la chaloupe --- mais du point de vue syntaxique, c'est un objet indirect car il est construit avec de. Cette fois, la corrélation est meilleure (0.27).

La majorité entérine donc la vraisemblance de ces règles, parfois normales, souvent curieuses : un accord un peu inexplicable avec le sujet. Faut-il enseigner tant de distinctions? distinguer les cas où la voix moyenne oscille vers la voix active, avec un objet direct ou indirect à proximité, et ceux où elle penche vers la voix passive, avec un "vrai" auxiliaire être?

Voici, à toutes fins utiles, la liste des verbes les plus litigieux: ceux pour lesquels il existe une forme pronominale sans objet direct alors qu'ils peuvent aussi recevoir un objet direct, à la voix active. Ils sont transitifs mais, à la voix pronominale ils se construisent comme des intransitifs et donc s'accordent avec le sujet.
Acheminer, affaiblir, apercevoir, approcher, arrêter, attacher, attaquer,
attendre, avancer, aviser, connaître, disputer, échapper (en français
québécois), écouler, étonner, éveiller, féliciter, hâter, jouer, lever,
louer, oublier, plaindre, prendre, presser, railler, résoudre, ressentir,
saisir, sauver, servir, taire, tromper.

Conclusion? C'est sans doute à cause de l'auxiliaire être que, presque dans tous les cas, les pronominaux s'accordent... mais il faut vérifier s'ils n'ont pas, dans la phrase, un autre objet direct que se (ou si se n'est pas complément indirect avec à). Dès lors, la règle de l'invariabilité de se rire est bel et bien l'exception, celle qui «confirme», comme on dit, la règle. On peut y joindre se complaire mais pourquoi se plaire et se déplaire? Le se n'est-il pas objet indirect? Leur invariabilité est conforme aux règles. À moins qu'on ne pense à un autre objet avec à (se plaire à la pensée que...) En ce cas, se perd son emploi d'objet indirect et on revient à la règle générale de cet accord avec le sujet.

Notons qu'ainsi, le cas du pronominal «de sens passif» n'a plus besoin d'être examiné à part. Les pommes se sont bien vendues. L'objet est dans le sujet mais de toute façon... qu'est-ce que cela change? Il suffit de vérifier l'absence d'objet, et que se ne soit pas objet indirect. La voie est libre, alors, pour accorder avec le sujet, en donnant à l'auxiliaire être sa pleine valeur. D'ailleurs, pourquoi ne pas se dire que ce sont en fait les pommes, par leur belle apparence, qui se sont fait bien vendre? Elles sont la cause et donc sujet d'une voix causative réduite (V. le chapitre sur la construction du verbe).

Notre hypothèse, très simplifiante, mais pas efficace à 100%, serait que l'usager peu lettré ne peut s'embarrasser de trop de distinctions. Pour lui, ou bien le participe a un sujet passif et il s'accorde, ou c'est le contraire, et cela vaut pour tous les cas envisageables.

Ce critère d'un rôle qualifiant possible pour le participe s'applique pour une partie des verbes de la liste des purs pronominaux. On peut dire : ils sont acharnés, adonnés (à qqch.), agenouillés, blottis, cabrés, carrés (dans leurs fauteuils), ébahis, éboulés, écroulés, embarqués, empressés, endormis, enorgueillis, envolés, épris, évanouis, évaporés, extasiés, infatués, insurgés, invétérés, pâmés, prosternés, ratatinés, recroquevillés, réfugiés, réjouis, repentis et suicidés.

Voici pourtant des cas où le critère du participe qualifiant ne peut s'appliquer. On dit ils sont absents mais pas ils sont absentés; et de même pour : abstenus, chamaillés, dédits, démenés, départis, désistés, ébattus, écriés, efforcés, emparés, enquéris, en retournés, en revenus, ensuivis, escrimés, évertués, gaussés, immiscés, ingéniés, lamentés, méfiés, mépris, prélassés, prévalus, rebiffés, rengorgés, souciés, souvenus, targués.

Certains verbes sont à la limite et leur situation est moins claire. Peut-on dire : ils sont en allés, enfuis, gendarmés, infiltrés, ingérés, moqués, opiniatrés, parjurés, ravisés, rebellés? En littérature, sans doute...

Cas où le verbe ne s'accorde pas.

Qu'importe est-il toujours verbe conjugué? Ex.
Qu'import___ la couleur et le format pourvu que nous puissions nous en servir! 75 
1) e
2) ent
3) (N'importe)
4) (Selon la nuance de sens)
Réponse Selon la nuance de sens. Au singulier si c'est surtout une exclamation; au pluriel si l'on veut vraiment affirmer que la couleur n'a pas d'importance, ni le format.
Mais Que nous importaient la couleur et le format!
Et En quoi importent la couleur et le format?

Et peu importe?
Peu lui importai___ les subtilités des philosophies. 76 
1) t
2) ent
3) (N'importe)
4) (Selon la nuance de sens)
Réponse importaient
Mais Peu importe les subtilités des philosophies!
Remarque Peu importe, qu'importe sont de plus en plus employés comme des locutions, la forme verbale devenant l'équivalent d'une préposition (cf. vive, soit, étant donné, n'était...)
Mais Pris comme verbe, importer s'accorde, ce qui est le cas notamment quand le sujet précède, qu'il a un complément ou qu'il est conjugué à un autre temps que le présent.

Soit est-il le subjonctif du verbe être ou une simple conjonction?
Il fallait entendre applaudir soi___ les Lions, soi___ les Éléphants. 77 
1) t, t
2) ent, ent
3) (N'importe)
4) (Selon le sens)
Réponse soit les Lions, soit les Éléphants.
Et Nous applaudissions les plus sympathiques, soit les Éléphants.
Mais Soient (soit) les Lions et les Éléphants face à face. Prédisez le score.
Règle Au sens de «c'est-à-dire» ou pour marquer une alternative, soit, apparenté à une conjonction, est invariable.
Mais Au sens de «supposons», soit, considéré comme un verbe personnel, s'accorde (On peut aussi le considérer comme un impersonnel et le laisser invariable).
Rem. L'invariabilité s'explique par une délexicalisation, soit devenant lien syntaxique (cf. vive, étant donné, n'était, peu importe...)

Certains verbes, à la voix impersonnelle, peuvent aussi se grammaticaliser. En perdant le il, ils deviennent invariables.
Rest___ les rongeurs et la sécheresse à combattre vigoureusement, pensait-elle. 78 
1) e
2) ent
3) (N'importe)
4) (Selon le sens)
Réponse Reste
Mais Il reste la sécheresse à combattre et les rongeurs à éliminer.
Règle Reste est de plus en plus employé comme locution, soit que la forme verbale devienne l'équivalent d'une préposition (cf. vive, soit, étant donné, n'était...), soit que l'on sous-entende il, sujet apparent impersonnel.
Mais Pris comme verbe, reste s'accorde.

Voici des indices de la nature verbale de ces verbes : le sujet précède, qu'il y ait un complément, qu'il soit conjugué à un autre temps que le présent.

EXERCICE

Donner les temps des verbes de la phrase suivante (à partir du tableau) et expliquer leur valeur.

"La chose qui paraissait impossible prend, dès qu'elle est arrivée, sa place dans l'ordinaire quotidien. Il fut donc bientôt entendu que le sieur Mélina épouserait la jeune fille."
79  prend :
80  paraissait :
81  est arrivée :
82  fut entendu :
83  épouserait :

CORRIGÉ

1. Prend : ce n'est pas un présent du récit, ni un présent actuel, mais un présent général, si général qu'on peut l'appliquer dans un récit, en tant que vérité intemporelle : c'est ce qu'on appelle un présent gnomique (comme dans les proverbes).

2. Paraissait : imparfait. Il devrait donc, suivant le tableau, marquer une simultanéité dans l'ancrage allocentrique. Or, ici, l'ancrage de l'ensemble du texte est effectivement allocentrique mais l'ancrage immédiat, prend, est au présent. Dans un contexte présent, l'imparfait ne peut garder sa valeur de simultanéité. C'est logique : il y a en lui deux idées, l'une de présent, l'autre de passé. Dans le passé, il marque une simultanéité et dans le présent une antériorité. «La chose qui, avant, paraissait impossible...»

3. Est arrivée : passé composé. Accompli par rapport à prend.

4. Fut entendu : passé antérieur? Attention! L'auxiliaire être est celui de la voix passive, et entendre est bien transitif. Le passé antérieur serait eut entendu. Fut entendu est le passé simple de la voix passive. Le passé simple est l'ancrage de la fiction. C'est le récit qui reprend.

5. Épouserait : conditionnel. Très exactement : futur du passé. Effectivement, dans l'ancrage de récit, le futur est un futur du passé.


ACCORD DU VERBE 1

Choix du temps : imparfait, passé simple, passé composé, etc. 4

Notion d'ancrage. 6

Notion de moment relatif. Antériorité, simultanéité, postériorité. 7

Notion d'aspect. 10

Choix du mode: indicatif, subjonctif, conditionnel. 12

Participe et infinitif. 17

Accord du participe passé. 18

Accord du participe passé à la voix pronominale. 22

Cas où le verbe ne s'accorde pas. 27

Retour à la page d'accueil du C.A.F.É.

Retour à la table des matières.

Copyright © 2002   C.A.F.É.