Informations. | |
Extraits. |
Notre-Dame de Paris. La Fille aux yeux d'or. |
Procédés typiques. | Ingrédients. |
Début. Fin XVIIIe.
Fin. 1860 environ.
Lieux. Allemagne, Angleterre, Hollande, pays scandinaves, France,
Italie, Espagne, Portugal, pays slaves et danubiens, Grèce.
Les colonies, les pays d'outre-mer qui parlent anglais, français,
espagnol et portugais.
Romans romantiques.
Schlegel, Lucinde (1799).
Brentano (1778-1842), Godwi (1801) et le Brave Gaspard et la
belle Annette (1817).
Arnim (1781-1836), la Comtesse Dolorès (1809).
Moricke (1804-1875), le Peintre Nolten (1832).
Mme de Staël, Delphine (1802), Corinne, ou l'Italie
(1807).
Chateaubriand (1768-1848), Atala (1801), René (1802).
Sénancour (1770-1846), Obermann (1804).
Benjamin Constant (1767-1830), Adolphe (1809).
Le Hongrois Eoetvoes (1813-1873), le Chartreux (1839-1840).
Alfred de Musset (1810-1857), la Confession d'un enfant du siècle
(1836).
Théophile Gautier, Mademoiselle de Maupin (1836).
George Sand (1804-1876), Indiana, Valentine, Lélia,
André, Jacques (de 1832 à 1837).
Sainte-Beuve, Volupté (1834).
Honoré de Balzac, le Lys dans la vallée (1835)
Romans historiques.
Walter Scott (1771-1832), Waverley (1814), Guy Mannering,
l'Antiquaire, Ivanhoe, etc.
Alfred de Vigny, Cinq-Mars (1825).
Victor Hugo (1802-1885), Notre-Dame de Paris (1831).
Prosper Mérimée, la Chronique de Charles IX (1829).
Honoré de Balzac, les Chouans (1829).
Alessandro Manzoni, les Fiancés (1823).
Alexandre Dumas père, les Trois Mousquetaire (1844).
- Au Portugal.
Garrett et Herculano.
- En Allemagne.
Alexis (1798-1871), Walladmor (1824), Cabanis (1832), les
Culottes du sire Bredow (1848).
Hauff (1802-1827), Lichtenstein (1826).
- En Hollande.
Drost (1810-1839) et Van Lennep (1802-1868).
- En Pologne.
Bernatowicz (1786-1836), Pojata (1826), Rzewuski (1791-1866).
- Au Danemark.
Ingemann (1789-1862).
Romans d'aventures.
L`Américain Fenimore Cooper (1789-1851), l'Espion (1821),
le Pilote (1823), le Dernier des Mohicans.
Romans merveilleux.
Hoffmann (1776-1822), les Elixirs du diable.
Le Danois Andersen (1805-1875), l'Improvisateur (1835), Rien
qu'un musicien (1837).
Roman sociaux.
Victor Hugo (1802-1885), Claude Gueux, Misères (devait
devenir les Misérables).
Eugène Sue, les Mystères de Paris (1842).
Le mot romantique est employé à partir de 1815 dans les différentes langues d'Europe pour caractériser les formes nouvelles de la littérature, en tant qu'elles s'inspirent du passé national, qu'elles placent les valeurs sentimentales de l'âme au-dessus de celles de la raison, qu'elles donnent plus de place à la personne de l'écrivain ou de ses personnages dans leurs particularités individuelles.
Les romans romantiques ne constituent pas à proprement parler un genre. Ce sont des romans de différentes formes nés dans une société nouvelle (post-révolutionnaire en France, instable dans les autres pays, sur lesquels la Révolution française a agi, ébranlant le monde intellectuel et moral) dont ils cherchent à refléter les moeurs, les idées, les sentiments et les aspirations. Le roman est une forme ouverte, apte à appréhender le divers : il peut s'approprier les mouvements de la société et leur donner de l'intelligibilité. Le romancier veut jouer un rôle dans le monde, exprimer l'âme de sa nation, de sa classe ou de sa génération et enseigner : l'on cherche un sens à l'histoire et l'on croit en la perfectibilité de l'homme. Les aspirations nouvelles sont l'affranchissement de l'individu (confessions, confidences directes ou à peine voilées par une fiction, moi qui assume ses bizarreries, ses postulations contradictoires) et des individus (aspirations humanitaires, roman social) et le franchissement des frontières : du monde extérieur (exotisme, orientalisme, littérature de voyage, ouverture aux littératures étrangères, exotisme du temps : roman historique), du monde intérieur (désir d'aller au-delà des frontières qui séparent la réalité du rêve, intérêt pour la vie imaginative, pour les sensations hors du commun) et du monde surnaturel (recherche de la foi, d'un idéal, mysticisme, littérature frénétique, fantastique). Les romans de l'époque romantique constituent une littérature de contestation (Rousseau a créé l'image d'une vie idéale qui s'oppose à la réalité historique; la Révolution française a soulevé des espoirs avant de sombrer dans le despotisme; la jeune génération a le sentiment d'arriver trop tard dans un monde trop vieux, bourgeois et utilitariste) : l'on cherche à s'affranchir du réel (exotisme, passéisme, égotisme, esthétisme, fantastique) ou à l'attaquer (roman à thèse, roman social, mythes de la révolte, ceux de Caïn et de Satan, dans la fiction). Le roman a une mission sociale, il doit favoriser l'émancipation de l'humanité.
Les variétés de romans romantiques.
1) Les romans exclusivement romantiques. S'y donnent libre cours,
le plus souvent sous une forme autobiographique ou épistolaire,
des protestations contre la société et la morale sociale,
des revendications des droits de l'amour et de la femme, le culte de l'individu,
de la passion, souvent joint à celui de la nature. Ardeur des passions
ou tendresse idéaliste des sentiments, expérience directe,
revécue avec intensité, ton personnel, langage pathétique,
thèse sentimentale.
2) Le roman historique . L'action est dans le passé, avec le cadre
et les moeurs d'une autre époque, elle mêle aux héros
fictifs des figures réelles.
3) Le roman à thèse, le roman social.
4) Le roman d'aventures et le roman merveilleux. Ils transportent le lecteur
soit dans des contrées éloignées, soit dans une vie
moins monotone, plus riche en aventures, soit dans le domaine du fantastique,
du surnaturel, dans un domaine où les événements sont
conduits par des forces mystérieuses.
Origines. Les écrivains préromantiques (écrivains qui, vers la fin de l'âge classique, se distinguent par des traits qui annoncent les romans romantiques, mais qui restent classiques à plusieurs égards). Ils apparaissent tout d'abord à partir du second tiers du XVIIIe siècle en Angleterre et en Ecosse, puis en Suisse et en Allemagne.
1) Préromantiques anglais et écossais. Ce sont
les plus nombreux et ceux qui ont exercé le plus d'influence à
l'étranger. Révolte contre la tradition classique empruntée
à la France, apologie d'une poésie plus libre et plus naturelle,
enthousiasme pour le gothic (moyen âge). Samuel Richardson
(1669-1761), avec Pamela (1740), Clarisse Harlowe et Sir
Grandisson (1754), trois romans épistolaires, est le principal
initateur du roman sentimental. James Macpherson (1736-1796), avec Fingal
et Temora (1760), fut le créateur d'un monde nouveau. Henry
Mackenzie, l'Homme sensible (1771), roman sentimental.
Romans gothiques : Horace Walpole, le Château d'Otrante (1764);
Ann Radcliffe (1764-1823), le roman de la forêt (1791), les
Mystères d'Udolpho (1794).
Laurence Sterne (1713-1768), Vie et opinions de Tristram Shandy
(1760- 1767), Un Voyage sentimental (1768). Innovations préromantiques
: ces romans font une grande place à la sensibilité, certains
au gothique, d'autres aux paysages ou à la personne de l'auteur,
voire au lecteur (Sterne).
2) Préromantiques de langue allemande. Sentiment de la nature, culte des antiquités nordiques et nationales, poésie légendaire et populaire, lyrisme personnel, droits de l'originalité, contre la tradition classique et d'origine française, contre l'hégémonie littéraire de la France. Les préromantiques allemands sont surtout des poètes. Goethe (1749-1832), les Souffrances du jeune Werther (1774), Stella et les Affinités électives (1809). Romans imités de Werther (ceux de l'Allemand Miller, du Hollandais Feith, du Russe Karamzine, 1766-1826, Natalie et la Pauvre Lisa, 1792) où s'étalent la sensibilité, l'amour de la nature, la mélancolie, la passion, etc. Jean-Paul (Richter, 1763-1825), Hesperus (1795). Schlegel, Lucinde (1799).
3) Préromantiques français. Les plus importants
sont des prosateurs.
a) A partir de 1755. Rousseau est à l'origine de l'importance de
la figure de l'auteur. Avec Julie, ou la nouvelle Héloïse
(1761), il innove par son culte pour le sentiment individuel, par la place
qu'il fait à la sensibilité, à l'imagination, la rêverie,
par sa passion pour la nature, son idéal de vie simple, son dédain
pour les formes sociales et les contraintes traditionnelles. Grande influence
en France, en Allemagne, en Angleterre et en Suède. Bernardin de
Saint-Pierre (1737-1814), Paul et Virginie. Loaisel de Tréogate
(1752-1812), Soirée de mélancolie, la Comtesse
d'Alibre, Dolbreuse, Ainsi finissent les grandes passions
(de 1777 à 1788) et Ramond de Carbonnières.
b) A partir de 1800. Nodier, Sénancour, Aldomen (1795) et
Obermann; Chateaubriand, Atala (1801), René
et Mme de Staël, Delphine (1802) et Corinne.
En Angleterre, en France et en Allemagne, le roman du XIXe siècle prolonge celui des préromantiques. Il y a évolution plus que brusque mutation. Les romans ouvertement personnels et en grande partie autobiographiques qui se publient au tournant du siècle, ou peu après, prolongent la veine sentimentale de Werther, le lyrisme de Heine, de Tréogate. Les seules exceptions à la continuité sont offertes par le roman historique et le roman social, inventions du romantisme.
Postérité.
1) Le roman réaliste. Le roman historique a renouvelé le
genre romanesque, en lui apportant le souci du vrai, du pittoresque, du
typique. Il permet l'éclosion d'un nouveau roman. De l'évocation
du passé on passe à celle d'un présent sur lequel
se reportent le sens du détail et l'intérêt pour les
types humains et sociaux.
Le mélange des styles qu'opérait le roman romantique contribua
au développement du roman réaliste : n'importe quel fait
de société pouvait devenir l'objet d'une représentation
littéraire (ouverture à la polyphonie).
Stendhal et Balzac sont des les fondateurs du réalisme (voir Auerbach).
2) Le roman populaire. A partir de 1836 en France des romans sont publiés sous forme de feuilletons. Le mot désigne tout d'abord un mode de publication (par tranches quotidiennes dans les journaux) puis un corpus. Les romans feuilletons sont de longs romans aux intrigues emplies de rebondissements, mêlant action et grands sentiments. Ils connurent un succès massif auprès d'un large public. Dumas (1802-1870), Sue (1804-1857), Soulié (1800-1847).
Le roman feuilleton après 1850 : prolongation et survie du roman historique (le genre populaire par excellence), du roman social, naissance du roman policier, romans d'aventures exotiques et d'anticipation.
AMBRIÈRE, Madeleine (sous la direction de), Précis
de littérature française du XIXe siècle,
PUF, 1990.
AUERBACH, Erich, Le maître de musique Miller et A l'hotel
de la Mole, dans Mimésis, Gallimard, 1968, p. 429-449
et 450-488..
BÉGUIN, Albert, l'Âme romantique et le rêve,
Corti, 1963.
PEYRE, Henri, Qu'est-ce que le romantisme?, PUF, 1971.
TADIÉ, Jean-Yves, Introduction à la vie littéraire
du XIXe siècle, Bordas, 1970.
TODOROV, Tzvetan, Un roman poétique, in la Notion de littérature,
le Seuil, 1987, p. 123-138.
VAN TIEGHEM, Paul, Histoire littéraire de l'Europe et de l'Amérique
de la Renaissance à nos jours, Armand Colin, 1941.
VAN TIEGHEM, Paul, l'Ère romantique. Le romantisme dans la littérature
européenne, Albin Michel, 1969 (1re éd. 1948).
Aide pour les pages des genres littéraires.
Copyright © 1998 C.A.F.É.