1 Merci à vous tous d'être ici aujourd'hui, de votre amitié et de
votre soutien, de m'avoir donné la chance de vous servir comme gouverneur pendant onze ans,
et de m'avoir comblé au-delà de ce que je méritais.
2 Je tiens à remercier plus particulièrement Hillary et Chelsea, qui
m'accompagnent dans ce moment crucial de notre vie. Hillary, parce qu'elle est ma
femme, mon amie et ma partenaire dans notre combat pour construire un monde meilleur pour
les enfants et les familles de l'Arkansas et de l'Amérique. Chelsea, d'une manière qu'elle
commence seulement à comprendre, est toujours pour nous une source de joie et nous rappelle
sans cesse pourquoi nous avons choisi de vous consacrer nos efforts : aider
tous ceux qui s'y emploieront à trouver une vie meilleure et permettre à la prochaine
génération de se forger un avenir meilleur.[... ]
3 Il y a plus de vingt-cinq ans, j'ai eu, à Georgetown, un professeur qui m'a appris
que l'Amérique était le plus grand pays de l'Histoire parce que son peuple croyait en deux
idées simples et agissait en conséquence : premièrement, l'avenir peut être meilleur
que le présent; et, deuxièmement, chacun de nous a une responsabilité personnelle et
morale consistant à agir pour qu'il en soit ainsi. [... ]
4 Il y a à peu près un demi-siècle, je suis né pas loin d'ici, à Hope, dans l'Arkansas.
Ma mère est devenue veuve trois mois avant ma naissance. J'ai été élevé par mes
grands-parents pendant quatre ans alors qu'elle était retournée dans une école d'infirmières. Ils
n'avaient pas beaucoup d'argent. J'ai passé beaucoup de temps avec mes grands-parents. Quel
que soit le critère de comparaison, ils étaient pauvres. Nous n'avons blâmé personne, nous
avons pris nos responsabilités parce que nous savions que nous pouvions faire mieux. J'ai
été élevé dans la croyance du Rêve américain, des valeurs de la famille, de la responsabilité
individuelle, et du devoir du gouvernement d'aider ceux qui font de leur mieux.
5 Il y a un monde entre l'Amérique de cette charmante famille incarnée aujourd'hui par
la photo sur le mur de mon bureau de gouverneur, l'Amérique où, à l'âge de six ans je tiens la
main de mon arrière-grand-mère, et cette Amérique où les enfants, dans les rues de nos villes,
ne connaissent pas leurs grands-parents et ont à s'inquiéter de la toxicomanie de leurs propres
pères et mères.
Référence. Extraits du discours prononcé le 3 octobre 1991 par Bill Clinton à Little Rock, au cours duquel il a annoncé sa candidature à la présidence des Etats-Unis.
Explication. Le public est présent (vs discours télévisé). Ancrage nunégocentrique. Mobilisation massive de la preuve éthique. Modestie (en 1 : «au-delà de ce que je méritais»). Bon mari, bon père (en 2), d'origine modeste (en 4). Offre de soi : le rapprochement est opéré par la forte présence de la subjectivité du locuteur. Création d'un climat de complicité qui stimule l'auditoire à s'investir en retour avec sa sensibilité et son affectivité.Autobiographie.
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